Bleu merengue : Zinédine Zidane le Galactique

Publié le 31 mai 2022 - Richard Coudrais - 1

De 2001 à 2006, Zinédine Zidane fut la figure de proue des Galactiques du Real Madrid tout en restant le leader technique des Bleus. Mais son palmarès dans cette période est moins riche qu’attendu.

5 minutes de lecture
Cet article est le deuxième d’une série de quatre consacrée aux Bleus du Real.
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Zinédine Zidane a joué cinq ans au Real Madrid au sein des Galacticos de Florentino Pérez. Il a disputé 155 matchs de Liga, 19 en Coupe du Roi d’Espagne, 47 en Coupes européennes et une poignée d’autres matchs autres qui montent le total de rencontres à 269. Il a inscrit 62 buts et ont lui compte 74 passes décisives.

Les circonstances du transfert

En 2001, Zinédine Zidane a 29 ans et évolue depuis cinq ans à la Juventus Turin, mais il a manifesté son envie de changer d’air. De son côté, Florentino Perez, président du Real Madrid, songe aux festivités du centenaire de son club et souhaite ainsi recruter le meilleur joueur du monde. La négociation entre Madrid et Turin se passe sur des bases élevées. Le 8 juillet 2001, le transfert est annoncé pour 65 millions de dollars (soit 70 millions d’euros). C’est le plus gros transfert de l’histoire du football (et le restera jusqu’en 2009).

Le footballeur aussi cher qu’un Airbus A321 est lié au club madrilène pour quatre ans avec un salaire annuel de 6 millions d’euros, soit autant que Figo et Raul, les deux stars de l’équipe. Zidane se rend dès le lendemain de l’annonce au centre d’entraînement du club madrilène où Alfredo Di Stéfano lui-même viendra lui remettre le maillot floqué d’un étonnant numéro 5.

Le bilan de ses années au Real

Zinédine Zidane évolue pendant cinq saisons au Real Madrid, entre 2001 et 2006 au sein d’une équipe galactique, selon les termes de Florentino Perez, qui a pris le pari de recruter un top-player chaque intersaison. Ce fut Figo en 2000 puis Zidane en 2001, ce sera Ronaldo en 2002, Beckham en 2003, Owen en 2004, Robinho en 2005… La première saison est couronnée de succès, avec la victoire en Ligue des Champions, marquée par la fameuse reprise de volée en finale à Glasgow. A ce moment-là, Zidane est tenant de la Coupe du monde, de l’Euro et de la C1 et il n’y a que certains joueurs du Bayern de 1974 qui peuvent se vanter d’un tel triplé.

Zidane s’impose rapidement comme le patron technique de l’équipe de superstars. Il se trouve un adjoint de choix en la personne de son compatriote Claude Makélélé, maître de la récupération et moteur du milieu de terrain madrilène. Le Real remporte la Liga en 2003, la Coupe du Roi en 2004 et quelques titres annexes comme la Coupe Intercontinentale, les Super Coupe d’Europe et d’Espagne. Malgré tout, les résultats ne sont pas à la hauteur d’une équipe au potentiel individuel énorme mais qui manque de régularité.

Florentino Perez croit bon de virer l’entraîneur Vicente Del Bosque en 2003, et de laisser partir Claude Makélélé dont il juge l’apport peu important dans le fonctionnement de l’équipe. Mais les successeurs du technicien madrilène auront beaucoup de mal à s’imposer auprès des stars merengue. Et aucun joueur ne fera vraiment oublier l’international français parti à Chelsea. La politique tape-à-l’œil du club madrilène tourne à l’échec.

La place de ses années au Real dans sa carrière

Comme Platini, la carrière en clubs de Zidane a été progressive, linéaire et sans à-coups : Débuts pro avec le club formateur (AS Cannes, 1988-1992), progression dans un grand club français (Girondins de Bordeaux, 1992-1996), enchaînement dans un grand club européen (Juventus Turin, 1996-2001) puis meilleur club du monde (Real Madrid 2001-2006). Ses passages se sont inscrits sur la durée (entre quatre à cinq ans pour chaque) et aucun club n’a eu à regretter son investissement. La carrière en clubs de Zidane ne souffre d’aucun échec, d’aucune régression, d’aucune infidélité, d’aucune voie de garage, d’aucun prêt pour “besoin de temps de jeu”... La marque des très grands.

Ce que ça a changé par rapport à son statut d’international A

Quand il signe au Real, Zinédine Zidane est au sommet de sa carrière en Bleu : champion du monde 1998, champion d’Europe 2000, accessoirement Ballon d’Or l’année du titre mondial, sa première saison au Real se termine par la défense du titre mondial des Bleus en terres coréo-japonaises. Mais Zidane manquera ce mondial asiatique en raison d’une blessure contractée quelques jours avant le début du tournoi en match amical. Roger Lemerre fait appel à lui lors du match de la dernière chance face au Danemark, mais le numéro 10 français, à peine rétabli, ne réalisera aucun miracle.

Les sélectionneurs passent, Zidane reste. Après Jacquet et Lemerre, Santini s’appuie sur le Madrilène pour qualifier les Bleus à l’Euro 2004. Des éliminatoires rondement menées (8 matchs, 8 victoires), une période canon sur le plan des stats mais qui se termine par un tournoi maussade au Portugal, avec une élimination en quart de finale face à la Grèce. A l’issue du tournoi, Zidane annonce son retrait des tricolores. Pour mieux revenir douze mois plus tard.

La dernière partie de sa carrière en Bleu tient de la légende. Une voix nocturne commande au numéro 10 des Bleus de réintégrer l’équipe de France dans la dernière ligne droite des qualifications pour la Coupe du monde 2006. Zidane s’auto-sélectionne, fait revenir Makélélé et Thuram avec lui, et s’empare du brassard de capitaine. Il annonce au passage qu’il termine sa carrière à l’issue de la phase finale en Allemagne, puis conduit irrésistiblement l’équipe de France en finale, qu’il termine par un carton rouge au cours des prolongations, sans doute l’expulsion la plus commentée de l’histoire du football.

Au Real comme en équipe de France, Zinédine Zidane a su masquer les carences : celles de l’aberrante politique de superstars de Florentino Pérez comme celles des approximations tactiques de Raymond Domenech.

Les circonstances de son départ

Après cinq ans au Real Madrid, le bilan sportif est assez mitigé. L’équipe des Galactiques qui devait dominer le monde présente un palmarès assez chiche. La politique de starisation à outrance de Florentino Pérez est perçue comme un échec et le président du Real est contraint de démissionner en février 2006. Deux mois plus tard, Zidane, qui est resté très proche de Pérez, annonce qu’il mettra fin à sa carrière à l’issue du Mondial allemand alors qu’il lui reste un an de contrat.

Avant son arrivée au Real :

 13 saisons en pro
 158 matchs de D1 française (32 buts) et 150 matchs de série A italienne (37 buts)
 Deux championnats d’Italie, une Coupe intercontinentale, une Supercoupe d’Europe, deux Coupes Intertoto, une supercoupe d’Italie, trois finales européennes perdues…
 66 sélections en équipe de France (18 buts) de 1994 à juin 2001
 Un titre de champion du monde et un titre de champion d’Europe

Durant ses années au Real

 5 saisons
 155 matchs de Liga et 37 buts
 Une Ligue des champions, un titre de champion d’Espagne, deux Coupes du Roi, une coupe intercontinentale, une supercoupe d’Europe, deux supercoupes d’Espagne
 42 sélections en équipe de France (13 buts) d’août 2001 à juillet 2006
 Une finale de Coupe du monde perdue.

Son héritage

Zidane est resté très attaché au Real Madrid. Il vit depuis la fin de sa carrière dans la capitale castillane et il y a appris le métier d’entraîneur. Du banc de touche, il a conduit l’équipe vers les sommets, remportant trois Ligues des Champions consécutives (2016, 2017, 2018). Ses enfants ont appris le foot au sein des équipes de jeunes du Real et les deux ainés sont brièvement apparu en équipe première : un match de Liga pour Enzo l’ainé milieu de terrain et deux pour le gardien Luca. Avec papa comme entraîneur.

Vos commentaires

  • Le 31 mai 2022 à 22:14, par Nhi Tran Quang En réponse à : Bleu merengue : Zinédine Zidane le Galactique

    Zizou a joué 200 matches pour 34 buts dans le Championnat de France D1 entre 1988 & 96. Il a joué 151 matches pour 24 buts dans le Championnat d’Italie Série A entre 1996 & 2001.

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