[881] France-Côte d’Ivoire (2-1) : c’était moins une

Publié le 26 mars 2022 - Bruno Colombari

Bien secoués par des Eléphants incisifs et percutants, les Bleus ont été menés et n’ont pris l’avantage que dans le temps additionnel. Un bon test à huit mois de la Coupe du monde.

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Le résultat était-il prévisible ?

Cette Côte d’Ivoire-là ne fait pas partie des dix équipes barragiste de la zone Afrique, et sur la prestation de Marseille, c’est difficile à croire. Si les Bleus voulaient une opposition de qualité, avec de l’intensité dans les duels, de l’impact physique et de la vitesse devant, ils ont été servis. Alors qu’une victoire sans trop de soucis était envisageable, la combinaison des forfaits de Benzema, Kanté et Mbappé et de l’envie ivoirienne a changé la donne.

Au final, un nul aurait été plus logique, même si le niveau de jeu plutôt élevé de la première période s’est progressivement éteint après la pause, un classique dans les matchs amicaux. Les Bleus n’ont pas su faire la différence dans leurs temps forts après l’égalisation de Giroud, et ils auraient pu être punis pour leurs largesses défensives. Mais cette équipe, encore une fois, a montré qu’être derrière au score ne l’impressionne pas plus que ça. Et qu’elle est capable de renverser un match dans le temps additionnel, même en amical.

L’équipe est-elle en progrès ?

Par rapport à celle qui a gagné la Ligue des Nations en octobre et qui a fini proprement le travail en éliminatoires de la Coupe du monde en novembre, on peut dire que non. Elle avait certes été mise en difficultés en première mi-temps face à la Belgique et l’Espagne, mais c’était contre des sélections de plus haut niveau.

Mais avec trois titulaires indiscutables en moins, et tous trois bien placés au Ballon d’or 2021, on a constaté que ces Bleus-là sont forcément moins aiguisés, surtout quand les cadres ne sont pas dans un bon soir. Ça pourrait être préoccupant si la Coupe du monde était dans trois mois, mais il reste encore beaucoup de temps.

Quels sont les joueurs en vue ?

Aurélien Tchouaméni, en grande forme avec Monaco, a confirmé les promesses de l’automne où il s’est intégré à grande vitesse dans le groupe France. L’absence de Kanté lui a donné l’occasion de débuter devant la défense à trois, et son abattage a fait merveille à la récupération, avec une qualité technique très intéressante. Même si ce n’est pas ce qu’on lui demandait, il a ponctué son match par un but de la tête sur un corner de Guendouzi.

Jules Koundé a fait un match intéressant en axial droit de la défense, cherchant Coman dans le couloir et revenant avec autorité dans les situation de un contre un où les Ivoiriens mettaient les Bleus en difficulté. Pavard aura du mal à lui contester cette place.

Olivier Giroud a fait du Giroud, avec du déchet technique mais une présence dans la surface pour couper les trajectoires qui avait beaucoup manqué aux Bleus à l’automne. Il a inscrit son 47e but et montre qu’il est toujours là, imperturbable. Ce serait dommage de s’en passer.

William Saliba, le remplaçant qui a eu le plus de temps de jeu, a montré son sang-froid dans une position axiale où il devait veiller à contenir Haller et à couper les trajectoires longues sur les contres ivoiriens. Mérite d’être revu.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Les frères Hernandez, natifs de Marseille, n’ont pas fait un grand match. Passe encore pour Théo qui a délivré sa quatrième passe décisive (en cinq sélections), qui le rachète un peu d’une grosse absence sur le but de Pépé, mais qui a péché en attaque par précipitation et manque de lucidité, notamment en début de deuxième mi-temps. Lucas est passé à travers, mis au supplice par Nicolas Pépé et peu rassurant par la suite.

Les cadres que sont Lloris, Varane, Pogba et Griezmann n’ont pas été à leur niveau habituel, même si le gardien français a rattrapé son placement hésitant sur le but ivoirien par quelques interventions décisives. Les trois autres ont essayé de faire la différence sans y parvenir et sans mettre de l’ordre dans le jeu quand il y en aurait eu besoin.

Nicolas Nkunku a déçu pour sa première sélection, en tant que titulaire en plus. Il a souffert dans les duels et hormis une tête pas cadrée à la demi-heure, on ne l’a pas assez vu.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Le France-Afrique du Sud de mardi à Lille sera évidemment chargé de souvenirs (ceux de 1998 et de 2010, entre autres), mais ce sera aussi le dernier amical avant la Coupe du monde, en novembre prochain. Il aura le même profil que celui de Marseille, avec un adversaire de calibre assez proche, mais qui n’a même pas participé à la CAN 2022.

Ce sera l’occasion pour Didier Deschamps de continuer à faire tourner son effectif, de réintégrer Kanté et Mbappé, de donner du temps de jeu à ceux qui n’en ont pas eu beaucoup à l’automne, de revoir les nouveaux et de savourer les derniers instants sans enjeu, peut-être les derniers de sa carrière de sélectionneur.

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