[907] France-Chili (3-2) : sur courant alternatif

Publié le 27 mars 2024 - Bruno Colombari

Après une entame à nouveau ratée, les Bleus ont su réagir face à une équipe chilienne meilleure en attaque qu’en défense, heureusement. Mais avec encore deux buts encaissés, le bilan n’est pas rassurant.

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Le résultat était-il prévisible ?

Après la claque de Lyon contre l’Allemagne, on attendait une réaction des Bleus dans une configuration plus proche de l’équipe-type probable à l’Euro. Mais le Chili de Gareca, brillant contre l’Albanie samedi, avait le profil de l’adversaire contrariant. On se disait néanmoins que les Bleus, très supérieurs sur le papier, avaient les moyens de l’emporter. Ce qu’ils ont fait, mais en gâchant leur début et leur fin de match et en manquant de maîtrise dans le jeu. Le chantier reste ouvert à 80 jours du début de l’Euro.

L’équipe est-elle en progrès ?

Elle ne pouvait que l’être après une prestation aussi inquiétante il y a trois jours. Mais le premier quart d’heure a encore été stressant, avec une équipe de France tétanisée sur ses premiers ballons et punie sur la première attaque chilienne après à peine plus de cinq minutes de jeu. La réaction attendue est enfin arrivée et la confiance est revenue après deux buts rapprochés de Fofana et Kolo Muani, mais les Chiliens ont trop souvent combiné dans les trente derniers mètres des Bleus pour que ça ne soit pas inquiétant. Ils auraient mérité d’égaliser sur une tête de Vargas repoussée par le poteau de Maignan en début de seconde période, et n’ont pas baissé les bras après le troisième but français signé Giroud. La réduction du score est logique, et récompense leur combativité et leur mobilité en phase offensive.

Quels sont les joueurs en vue ?

C’est facile : Randal Kolo Muani a été l’attaquant le plus remuant, un peu dans le style d’Ousmane Dembélé, l’efficacité en plus. Son but de la tête à la réception d’un caviar de Théo Hernandez, plutôt en jambes lui aussi, a libéré les Bleus, et le festival sur le côté droit conclu par un centre en retrait parfait pour Giroud était remarquable.

Au milieu, Youssouf Fofana a travaillé pour deux, car Aurélien Tchouaméni a encore disparu de la circulation, alors qu’Eduardo Camavinga est sorti sur blessure. Le monégasque a encore marqué, pour la troisième fois sur les quatre derniers matchs. S’il n’a pas le statut de titulaire, il a largement gagné sa place dans la liste pour l’Euro.

L’entrée de Jules Koundé (plutôt que Benjamin Pavard) à la place d’un Jonathan Clauss blessé d’entrée faisait un peu peur, mais il faut reconnaître que le Barcelonais, après quelques minutes brouillonnes, a montré de belles choses, notamment une combinaison d’école avec Kolo Muani qui aurait mérité mieux.

Derrière, le duo Saliba-Konaté a flotté en début de match avant de faire un peu mieux par la suite, mais manque d’automatismes.

Enfin, Olivier Giroud a eu peu d’occasions de se montrer, pas aidé il est vrai par son capitaine, mais après une première tentative où il était un poil trop court au second poteau, il a conclu de près, et du droit, une offrande de Kolo Muani. Son 57e but en sélection.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Où est passé le Mike Maignan souverain du premier semestre 2023 ? Le portier de l’AC Milan a encaissé deux buts à Marseille, comme Samba à Lyon et à Athènes, et il a été sauvé par son poteau droit. Depuis septembre, il en est à 6 buts pour ses 5 derniers matchs, son seul clean-sheet ayant été obtenu contre Gibraltar.

Déjà inquiétant contre l’Allemagne, Aurélien Tchouaméni n’a pas été impressionnant contre le Chili. Lui aussi tarde à retrouver son vrai niveau. Ni Camavinga ni Guendouzi n’ont fait de vraies différences au milieu, toujours orphelin de Griezmann.

Mais la plus grosse déception de la soirée est venue de Kylian Mbappé. Contre l’Allemagne, il avait gâché quelques cartouches par manque de précision, mais face au Chili, il a manqué à peu près tout ce qu’il a tenté, c’est-à-dire pas grand chose. Il a donné l’impression d’avoir la tête ailleurs, comme si l’annonce de son départ de Paris et l’attente de l’officialisation de son arrivée à Madrid le laissait dans un entre-deux où les Bleus n’ont pas de place.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Il faudra attendre le 5 juin et un amical à Metz contre un adversaire à déterminer (peut-être l’un des battus des barrages européens, ce qui pourrait désigner Galles ou l’Islande). Dans ce long intervalle de 75 jours pendant lequel les clubs vont jouer l’épilogue de leur saison, il n’y aura que l’annonce de la liste, le 16 mai, dont on ne sait pas encore si elle comptera 23 ou 26 noms. Il est trop tôt pour savoir si les deux matchs de mars auront aidé le sélectionneur à faire ses derniers choix, mais ceux-ci seront surtout dictés par d’éventuelles indisponibilités au printemps. En tout cas, il s’agira de faire beaucoup mieux à l’Euro, sinon les vacances arriveront plus tôt que prévu.

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