Allemagne-France (2-2) : répétition générale

Publié le 14 novembre 2017 - Bruno Colombari

Le très joli match nul de Cologne donne envie de revoir les protagonistes — au complet cette fois — dans huit mois en Russie. Le potentiel est là, il reste à travailler la maîtrise, notamment dans l’entrejeu.

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Le résultat était-il prévisible ?

Sans les huit joueurs forfaits pour ce rassemblement de novembre et privés de ses deux meilleurs buteurs Giroud et Griezmann, les Bleus partaient avec un handicap conséquent, même pour un dernier amical de l’année, même face à une Allemagne dont les rencontres sans enjeu ne sont clairement pas la priorité. Si on ajoute à cela le fait que les années impaires sont riches en défaites depuis 2013 (4 à chaque fois), toutes les conditions étaient réunies pour un échec à Cologne.

De ce point de vue, ce 2-2 aux allures de quasi-victoire est une jolie performance qui va contenter tout le monde : l’Allemagne reste invaincue depuis l’Euro, et la France conclut joliment une année 2017 finalement prometteuse.

L’équipe est-elle en progrès ?

Même s’il est hasardeux de comparer des matchs de compétition avec un fort enjeu comme ceux contre la Suède, les Pays-Bas ou la Bulgarie et des amicaux de fin d’année (Pays de Galles et Allemagne), il est évident que ces deux derniers ont été bien plus convaincants en terme de qualité de jeu, de vitesse, de permutations et de décalages dans les trente mètres adverses.

Si tout n’est pas parfait, loin de là, dans le match de Cologne, il faut tenir compte du fait qu’il manquait quasiment une équipe-type entière au coup d’envoi (Varane et Matuidi exceptés) et que les remplaçants ont montré des choses intéressantes. C’est ce qu’on leur demandait, après tout. Si Deschamps ne bride pas l’élan offensif de ce groupe et s’il parvient à en exploiter tout le potentiel sans déséquilibrer l’équipe, tous les espoirs sont promis.

Quels sont les joueurs en vue ?

Anthony Martial a fait une prestation remarquable, dans la lignée de celles de l’automne 2015, où il avait déjà brillé contre l’Allemagne à Saint-Denis. Il a marqué beaucoup de points dans la course des places parmi les 23, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour Kingsley Coman ou Dimitri Payet. Dommage qu’il ait vendangé une offrande de Mbappé dans les toutes dernières minutes.

L’attaquant du PSG n’a pas fait son meilleur match en Bleu, mais il a encore délivré une passe décisive sur le second but de Lacazette, et dès qu’il a eu un peu d’espace, il a déchiré la défense allemande dans les grandes largeurs. Sa complémentarité avec le double buteur du soir est quand même moins évidente qu’avec Antoine Griezmann.

D’abord aussi brouillon et peu inspiré que d’habitude en sélection, Alexandre Lacazette s’est enfin lâché sur un but facile où il est à la limite du hors-jeu et un deuxième tout en maîtrise.

A l’autre bout du terrain, Steve Mandanda a beaucoup joué au pied sur des passes en retrait souvent difficiles. Il ne peut pas grand chose sur les deux buts allemands après avoir sauvé plusieurs situations chaudes.

Raphaël Varane l’a suppléé deux fois alors qu’il avait été trompé par une feinte de Werner (38e) et sur un centre mal maîtrisé (86e). Ses relances ont toujours été propres et précises.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Christophe Jallet n’aura pas eu la partie facile face à Draxler, avant d’être remplacé par Benjamin Pavard. Adrien Rabiot a perdu beaucoup de ballons dans une position de sentinelle qui n’est pas faite pour lui, même s’il a fait preuve d’engagement (un peu trop parfois) en commettant beaucoup de fautes. Blaise Matuidi a contribué au premier but français, mais pour le reste sa prestation a été brouillonne. Enfin, Corentin Tolisso a semblé en retrait par rapport à ses belles prestations précédentes, mais il n’a pas vraiment été aidé par ses deux acolytes du milieu.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Il faudra déjà connaître l’adversaire. Les Bleus devraient jouer en Russie en mars prochain et peut-être contre le Brésil à domicile, mais rien n’est encore calé. Comme c’est dans plus de quatre mois (les deux premiers amicaux de l’année auront lieu entre le 19 et le 27 mars), ça n’a pas une grande importance, tant il va se passer de choses d’ici-là.

Dans leurs clubs respectifs, en championnat ou en compétition européenne, les internationaux français mettront la Coupe du monde dans un coin de leur tête et y repenseront à la fin de l’hiver. Certains auront des baisses de forme, d’autres vont briller, d’autres encore vont retrouver les terrains après une longue indisponibilité.

Plus qu’en terme de résultat, l’attente portera en réalité sur le rétablissement et l’état de forme des blessés. Paul Pogba aura eu le temps de revenir, Ousmane Dembélé probablement aussi, mais pas Benjamin Mendy, dont le retour est plutôt annoncé pour le mois d’avril. Pour eux, la course contre la montre est engagée.

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