[831] France-Italie (3-1) : on dirait le Sud

Publié le 2 juin 2018 - Bruno Colombari

Super Mario ou pas, les Bleus n’ont pas tremblé à Nice contre une Squadra Azzura sur courant alternatif. Avec un trio offensif Dembélé-Griezmann-Mbappé plutôt festif, ils sont montés d’un niveau dans leur préparation.

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Le résultat était-il prévisible ?

On s’attendait plutôt à une victoire française par un but d’écart. La jeune équipe italienne semblait prenable, et elle l’était, mais avec Mario Balotelli en plein renouveau devant, il y avait danger pour une ligne défensive française composée aux trois quarts de remplaçants. C’est ce qui s’est passé lors du quatrième quart d’heure du match, quand les attaques italiennes se succédaient sans répit pour chauffer les gants de Lloris. Au final, compte tenu des nombreuses occasions gâchées en deuxième période de part et d’autre, ce 3-1 est plutôt logique. Qu’on se souvienne toutefois que les Italiens n’accordent pas beaucoup d’importance aux matchs sans enjeu.

L’équipe est-elle en progrès ?

On attendait de voir les Bleus contre une opposition plus consistante qu’une faiblarde et timorée sélection irlandaise. L’Italie s’est montrée plutôt joueuse et a laissé de grands espaces dans lesquels se sont engouffrés les trois flèches de devant. On regrettera la prestation décevante de Pogba, qui explique sans doute que l’équipe de France n’ait pas mieux maîtrisé la rencontre. Il y a un gros potentiel devant, ce n’est pas nouveau, les latéraux proposent du jeu, c’est bien, le point faible restant la relance à partir des défenseurs centraux, qui ralentissent le jeu et qui abusent des passes en retrait, notamment au gardien. Connaissant le peu de sécurité du jeu au pied de Lloris, mieux vaut éviter ce genre de chose.

Quels sont les joueurs en vue ?

Associé en début de match à Dembélé et Mbappé, qui ont beaucoup permuté sur les côtés, Antoine Griezmann a été influent dans le jeu, pas devant le but. Ce n’est pas un avant-centre pur, et il est plus utile quand quelqu’un joue ce rôle devant lui.

N’Golo Kanté a fait une grosse prestation, avec de l’agressivité face à des Italiens qui n’en manquaient pas, une belle frappe repoussée par le poteau et un retour monstrueux de trente mètres sur un Italien qui lui avait fait un grand pont. Corentin Tolisso a joué juste au milieu, une frappe en début de deuxième mi-temps frôlant le poteau de Sirigu.

Ousmane Dembélé a alterné le fulgurant, comme sur l’action de la 48e minute où il place un contre terrible terminé par un crochet qui met par terre la moitié de la défense italienne et qui finit sur la barre de Sirigu, ou comme sur son but, plein d’opportunisme sur un ballon contré déposé dans la lucarne opposée. Et le brouillon, avec des passes manquées comme celle de la 54e minute où il ne trouve pas Mbappé dans la surface.

Kylian Mbappé, comme face à l’Irlande, a régalé le public avec des gestes de grande classe comme ce coup de rein dans la surface qui plante Bonucci à la 21e. Mais il s’est encore une fois trop compliqué la vie, et a manqué de précision quand il s’est agit de cadrer des frappes. Un peu trop individualiste parfois.

Enfin, Lucas Hernandez a réussi sa meilleure sortie avec les Bleus. C’est lui qui provoque le pénalty en perçant dans la surface à la 28e et en poussant Mandragora à la faute, et il s’est battu avec une belle énergie dans son couloir gauche.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Adil Rami a été parfois inquiétant par son placement hasardeux, sa lenteur et son manque de rigueur au marquage. Vivement le retour de Raphaël Varane. Samuel Umtiti a été agaçant par son manque d’audace dans les relances, alors qu’il peut faire beaucoup mieux. Benjamin Pavard a gâché plusieurs ballons d’attaque, même s’il trouve Mbappé sur le premier but français.Enfin, Paul Pogba est passé à travers et va devoir s’arracher pour gagner sa place, concurrencé par Matuidi et surtout par Tolisso.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Après deux matchs de préparation au cours desquels Deschamps a aligné au coup d’envoi cinq remplaçants contre l’Irlande et quatre face à l’Italie, l’opposition avec les Etats-Unis dessinera certainement le profil de l’équipe qui débutera la Coupe du monde. Ce ne sera sans doute pas contre l’adversaire le plus relevé des trois, mais ce n’est de toute façon pas le but des matchs de préparation.

Ceux-ci peuvent servir éventuellement à emmagasiner de la confiance, comme en 2014 contre la Norvège (4-0) et la Jamaïque (8-0), mais ils laissent parfois entrevoir les failles défensives (comme contre le Cameroun en 2016) ou des lacunes offensives (face au Paraguay en 2014). Mais ils ne suffisent pas à donner une vision claire de ce que sera le tournoi, sauf quand ils sont complètement ratés, comme en 2010. Ce n’est de toute façon pas le cas cette année.

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