France-pays de Galles (2-0) : touchons du bois

Publié le 10 novembre 2017 - Bruno Colombari

Au cours d’une partie agréable et décousue, les Bleus-bis privés de sept titulaires ont plus fracassé les montants gallois (deux barres et deux poteaux) qu’ils n’ont usé les filets.

3 minutes de lecture

Le résultat était-il prévisible ?

Libérés de la pression des qualifications, désireux de se montrer afin de mettre un pied dans la porte, les Bleus avaient de sérieuses chances de l’emporter nettement ce soir contre des Gallois la tête ailleurs et privés de Gareth Bale. Ça aurait été le cas sans un manque de réussite flagrant devant le but de Hennessey, sauvé deux fois par sa barre et deux fois par son poteau gauche. Le 2-0 final n’est donc pas cher payé pour une équipe joueuse, volontaire mais un peu trop brouillonne qui a tout de même livré une prestation prometteuse face à un adversaire loin de son niveau de l’Euro, et qui d’ailleurs ne sera pas du voyage en Russie en juin prochain.

L’équipe est-elle en progrès ?

Difficile de le juger contre une opposition très limitée, mais quand même supérieure aux trois derniers adversaires des Bleus (Luxembourg, Bulgarie et Biélorussie). En ayant le quasi-monopole du ballon, l’équipe de France n’en a pas toujours fait bon usage, d’abord en abusant du couloir droit, celui de Jallet, Griezmann et Coman, puis en créant des embouteillages monstres dans la surface galloise, notamment en première mi-temps.

Elle a assez peu varié son jeu d’un côté à l’autre, le couloir gauche Kurzawa-Matuidi-Mbappé étant plutôt sous-utilisé. Du coup, elle est restée longtemps à portée d’une égalisation des Dragons, comme sur la seule action vraiment chaude du match bien gérée par Mandanda à la 67e. Mais elle a produit une prestation offensive intéressante même en deuxième période où ont eu lieu six changements, dont les quatre postes de devant.

Quels sont les joueurs en vue ?

Antoine Griezmann n’a pas seulement marqué son 19e but en sélection, il a aussi été omniprésent pendant l’heure qu’il a passée sur la pelouse de Saint-Denis. Son but est remarquable, tout comme la passe en cloche de Corentin Tolisso qui confirme ce qu’il a laissé voir en octobre dernier, et ce n’est pas une bonne nouvelle pour Adrien Rabiot.

Kylian Mbappé a aussi harcelé la défense galloise, sans toujours faire preuve de lucidité, mais ses offrandes pour Giroud sur le deuxième but des Bleus ou pour Pavard quelques minutes plus tard montrent qu’il est aussi un excellent passeur.

Benjamin Pavard est entré chez les A avec beaucoup de détermination et sa mi-temps, qu’il aurait même pu conclure par un but, est très prometteuse. S’il confirme, il peut largement postuler comme doublure de Djibril Sidibé. Il mérite en tout cas d’être revu.

Enfin, Samuel Umtiti s’est retrouvé plusieurs fois aux avant-postes, comme sur l’occasion de la 76e minute où sa frappe s’est écrasée sur l’équerre de Hennessey. Pour un défenseur central, pouvoir se projeter vers l’avant et apporter le surnombre est toujours intéressant, et c’est sans doute le signe d’une évolution chez Didier Deschamps tant ce genre d’initiatives semblait bridé à l’Euro.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Il y a trop de déchet dans le jeu de Kingsley Coman, qui semble perdre en lucidité ce qu’il gagne en vitesse, pour qu’il puisse prétendre durablement à un poste de titulaire. Sur ce qu’il a montré contre les Gallois, son statut est fragile. Il lui reste quelques occasions, avant le retour de Dembélé, pour montrer qu’il peut faire mieux.

Olivier Giroud a longtemps traversé ce match en mode fantôme, jamais à la réception des ballons dans la surface et mal adapté à un jeu court dans les petits espaces. Mais ça ne l’a pas empêché d’être au bon endroit sur un service de Mbappé après avoir raté une énorme occasion dès la reprise, signe qu’il n’est pas en confiance.

Enfin, Blaise Matuidi a été moyennement convaincant dans son association avec Tolisso, tout comme Christophe Jallet qui a beaucoup ralenti le jeu côté droit.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Il n’y en a pas vraiment en terme de résultat : perdre un match amical de mi-novembre avec quasiment une équipe-type forfait, ce ne serait assurément pas un drame. Même si les Bleus n’ont pas l’habitude de finir l’année bredouille : ce n’est arrivé qu’une seule fois depuis vingt ans, en novembre 2015 à Wembley contre l’Angleterre dans des circonstances extra-sportives particulièrement lourdes (trois jours après les attentats de Paris).

De plus, ils n’ont plus perdu en Allemagne depuis trois décennies, le 12 août 1987 précisément (défaite 1-2 à Berlin). Prolonger cette série de trois victoires consécutives (1-0 en 2016 à Stuttgart, 3-0 en 2003 à Gelsenkirchen et 2-1 en 2012 à Brême) ne serait pas une mauvaise idée à huit mois de la Coupe du monde où la probabilité de croiser les tenants du titre dans le dernier carré sera forcément élevée. Pour l’anecdote, Français et Allemands ne se quittent plus depuis 2012 (un match chaque année).

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Vos articles inédits