Les cinq dernières minutes

Publié le 17 juin 2016 - Bruno Colombari

PNG - 21.7 kioLe doublé tardif contre l’Albanie est le quinzième de l’Histoire des Bleus. De Maës en 1913 à Griezmann et Payet en 2016 en passant par Domergue et Platini en 1984 et Zidane en 2004, petite histoire des cinq dernières minutes.

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Antoine Griezmann ont donc marqué contre l’Albanie au bout du bout du temps réglementaire pour le premier et du temps additionnel pour le second. Combien de fois les Bleus ont-ils inscrit plusieurs buts au-delà de la 85e minute ?

Depuis 1904, on décompte 136 buts marqués dans les cinq dernières minutes de la partie ou en prolongations. Si on regarde maintenant les matches où l’équipe de France a marqué plusieurs fois dans cette période, il en reste quinze. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le phénomène s’accélère.

Dans le schéma ci-dessous, les étoiles représentent les buts marqués par les Bleus. Les barres foncées représentent le temps réglementaire (85e-90e minute), les barres blanches le temps additionnel, les barres claires les prolongations. Les barres bleues désignent les victoires, les barres grises les nuls et les barres rouges les défaites.

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Eugène Maës ouvre la série

Le premier date du 20 avril 1913. Les Bleus mènent alors 6-0 contre le Luxembourg et Eugène Maës alourdit l’addition aux 86e et 88e minutes. Le 16 décembre 1934 contre la Yougoslavie, Jean Nicolas et Roger Courtois donnent la victoire à l’équipe de France aux 86 et 88e (3-2). Le 1er octobre 1958 contre la Grèce, Just Fontaine et Jean Vincent mettent le point final à une démonstration (85e et 87e, à 7-1).

Il faut attendre le 2 septembre 1972 contre la Grèce pour voir le suivant. Jean-Michel Larqué et Hervé Revelli tirent les Bleus d’un mauvais pas (86e et 90e, 3-1). Le 23 juin 1977 en Suisse, la bande à Platini cartonne avec des buts de Dominique Rocheteau et Olivier Rouyer aux 87e et 89e (4-0).

Le temps des prolongations

Les trois suivants auront lieu en phase finale d’un grand tournoi. Le 8 juillet 1982 à Séville contre l’Allemagne, les Bleus croient avoir fait le plus dur avec deux buts de MariusTrésor et Alain Giresse aux 92e et 99e (3-1). On connaît la suite. Deux ans plus tard, ils s’en souviennent lorsqu’ils sont menés face au Portugal et que Jean-François Domergue et Michel Platini renversent la table pour inscrire les deux buts les plus tardifs de l’Histoire des Bleus (114e et 119e, 3-2). Le 28 juin 1986 contre la Belgique pour la troisième place mondiale, Bernard Genghini et Manuel Amoros (sur pénalty) donnent la victoire à la France (104e et 111e, 4-2).

Dix-huit ans plus tard, à Lisbonne, Zinedine Zidane réussit un invraisemblable doublé dans le temps additionnel face à l’Angleterre à l’Euro le 13 juin 2004 (90e et 93e, 2-1), en marquant sur coup-franc et sur pénalty. Les deux suivants ont évidemment moins de saveur, que ce soit en le 7 juin 2006 contre la Chine (Wang contre son camp et Thierry Henry, 90e et 92e, 3-1) ou le 10 octobre 2009 face aux Féroé (Anelka et Benzema aux 86e et 88e, 5-0).

Martin et son doublé sans lendemain

Le 6 juin 2011 à Donetsk contre l’Ukraine, les Bleus s’imposent 4-1 en réussissant un triplé entre la 87e et la 92e, dont un doublé de Marvin Martin encadrant un but de Younès Kaboul (89e). C’est à ce jour la seule fois que trois buts sont marqués par l’équipe de France au-delà de la 85e minute.

Le 27 mai 2012, Franck Ribéry et Adil Rami arrachent une victoire sans enjeu contre l’Islande (86e et 87e, 3-2), alors que le 7 juin 2015, les deux buts tardifs de Nabil Fekir et Dimitri Payet (89e et 91e) ne suffisent pas pour rejoindre la Belgique (3-4).

Les cinq doublés les plus tardifs sont donc celui de 1984 contre le Portugal (115e et 119e), celui de 2004 contre l’Angleterre (90e et 93e), celui de 2016 face à l’Albanie (89e et 96e) et celui de 2015 contre la Belgique (89e et 91e).

Trois joueurs ont inscrit un doublé dans cette période : Marvin Martin en 2011, Zinedine Zidane en 2004 et Eugène Maës en 1913.

Quatre renversements de score

Quatre de ces doublés ont permis un renversement de score (victoire de la France après avoir été menée) : en 1934, 1984, 2004 et 2012. Cinq autres ont permis de remporter un match alors que le score était nul : en 1972, 1986, 2006, 2011 et 2016. Et six autres n’ont pas eu de conséquence sur le résultat, qu’il soit victorieux (1913, 1958, 1977 ou 2009), nul (1982) ou perdant (2015).

Enfin, sept de ces quinze doublés tardifs ont eu lieu lors d’un match de compétition, dont trois en Euro et deux en coupe du monde.

pour finir...

Merci à L’ÉquipeDesLyonnais sur Twitter qui m’a donné l’idée de cet article.

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