Le contexte
Après un premier tour aussi frustrant et inquétant que celui de 2006 (deux victoires arrachées à l’Australie et au Pérou, un nul sans but contre le Danemark), l’équipe de France a enchaîné trois succès consécutifs et dans le temps réglementaire par un feu d’artifice offensif contre l’Argentine (4-3), un match maîtrisé face à l’Uruguay (2-0) et un réalisme impitoyable devant la Belgique (1-0).
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Surtout, Didier Deschamps a très vite trouvé la formule gagnante, dès le deuxième match du tournoi, en plaçant Blaise Matuidi dans une position hybride d’ailier gauche reculé, dans un 4-2-3-1 où il est plus haut que Kanté et Pogba mais plus bas que Griezmann (axial) et Mbappé (à l’aile droite). Et hormis quelques minutes de flottement défensif contre l’Argentine, l’immense tournoi de N’Golo Kanté, les passes longues de Pogba, la finesse technique de Griezmann et l’explosivité de Mbappé ont donné à une équipe jeune (26 ans et 3 mois, dont trois joueurs de moins de 23 ans) une assurance appréciable et une dynamique irrésistible.
En face, la Croatie a beaucoup plus souffert pour atteindre la finale. Son premier tour, contrairement aux Bleus, a été très bon, avec trois victoires sur le Nigéria (2-0), l’Argentine (3-0) et l’Islande (2-1), avec à la clé une première place qui l’envoyait dans un tableau sur le papier plus jouable que celui de la France (avec l’Argentine, puis potentiellement le Portugal et le Brésil).
Mais à partir des matchs à élimination directe, tout se complique, et les trois tours vont se jouer aux tirs au but (Danemark 1-1, Russie 2-2) ou en prolongations (Angleterre 2-1). Autrement dit, au jour de la finale, les Croates ont dans les jambes un match de plus (trois demi-heures) et un 24 heures de récupération de moins que les Français, ce qui va avoir évidemment de l’importance.
Le match
Le stade Loujniki de Moscou accueille cet ultime match du tournoi sous un ciel d’orage de plus en plus menaçant et par un temps lourd, à 18h heure locale. Le président de la FIFA, Gianni Infantino, supervise sa première finale mondiale, et accompagne en tribune présidentielle Vladimir Poutine, qui semble s’ennuyer ferme, la présidente croate Kolinda Grabar-Kitarovic et un Emmanuel Macron surexcité.
En France, on estime à plus de 26 millions le nombre de téléspectateurs, dont 5 millions dans les lieux publics (fan-zones, bars, restaurants…). En raison du décalage horaire avec Moscou, le match est diffusé à 17h en France, autant dire qu’en cas de victoire comme de défaite, la soirée sera longue.
L’arbitre est l’Argentin Nestor Pitana, que les Bleus connaissent bien puisqu’il avait déjà dirigé leur quart de finale contre l’Uruguay. Comme contre la Belgique, les Français évoluent tout en bleu. En 1998, ils avaient porté leur tenue traditionnelle bleu-blanc-rouge, et en 2006 ils étaient équipés d’un kit tout blanc.
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« Ecstasy of gold » en bande-son
Philip Lahm, vainqueur en 2014, et le mannequin russe Natalia Vodianova présentent le trophée sur la musique de Ecstasy of gold (Ennio Morricone), bande originale du film Le bon, la brute et le truand, sans doute un clin d’œil aux personnages de la tribune présidentielle, le bon en moins. La 21e finale mondiale va pouvoir commencer.
D’entrée de jeu, les Croates confisquent le ballon et les Bleus se regroupent dans leur moitié de terrain. Dans les duels, les blanc et rouge sont beaucoup plus incisifs que les Français, qui semblent crispés par l’enjeu. A la 3e minute, un ballon perdu par Pavard lance Perisic dans une percée puissante sur l’aile gauche, interrompue dans l’urgence par Umtiti. La différence d’engagement est flagrante : quand les Croates repartent de l’arrière, ils ne sont pas pressés par le trio d’attaquants et les erreurs techniques sur les passes ou les contrôles côté français annihilent toute construction. Bref, ça ne va pas.
Kanté et Matuidi n’y sont pas du tout
Au milieu de terrain notamment, les deux tauliers du tournoi, Kanté et Matuidi, n’y sont pas et laissent des espaces béants autour du rond central, une bénédiction Luka Modric qui n’a pas besoin de ça. Et le flanc droit français, avec Pavard et Mbappé, inquiète. A la 11e, Rakitic trouve Perisic dans le dos de Varane, mais le Croate manque son contrôle alors qu’il allait se présenter devant Lloris. A la 15e, le même Perisic part encore côté gauche, son centre est contré par Umtiti. En face, les Bleus n’ont toujours rien montré.
Et pourtant, c’est le moment où un semblant de possession dans le camp adverse se met en place, avec un pressing haut de Giroud près de la touche, une passe longue de Varane et une percée de Mbappé côté droit de la surface, contrée. C’est dans la continuité de cette action qu’une micro-faute sur Griezmann est sifflée, à 25 mètres décalée sur la droite. Au ralenti, le colchonero semble bien se laisser tomber, le contact avec Brozovic est vraiment léger.
Le premier CSC de l’histoire en finale
Griezmann tire le coup franc du gauche, un centre enroulé au second poteau qui semble dévié au passage et qui trompe Subasic. Après 17 minutes et 56 secondes, les Bleus ouvrent le score ! C’est Mario Mandzukic qui dévie le ballon entre Varane et Umtiti. C’est le premier CSC en finale de la Coupe du monde, et c’est surtout le hold-up parfait pour l’équipe de France.
Et alors que la pluie commence à tomber, Kanté est en retard sur Modric et lui offre un coup franc près de la ligne de touche. La tête de Vida n’est pas cadrée (21e). Juste après, Giroud chipe une balle à Lovren et part au but, mais il est arrêté par l’arbitre pour une faute de main que le ralenti ne confirmera pas. Puis une ouverture parfaite de Pogba pour Mbappé voit la passe de ce dernier pour Griezmann contrée par la défense croate. De l’autre côté, un centre de Mandzukic après une perte de balle de Pogba au milieu est repris de volée par Rakitic, largement au-dessus.
Perisic égalise
C’est alors que les Bleus semblent enfin entrer dans le match que la foudre va s’abattre. Sur une hésitation de Umtiti, Kanté coupe la course de Perisic à 35 mètres des buts et prend un avertissement. Petite cause, grands effets : le coup franc de Modric trouve la tête de Vrsalko, qui remet dans la surface sur Mandzukic. Les Bleus ne touchent pas le ballon qui arrive à Vida, lequel met en retrait pour Perisic qui contrôle du droit et arme une frappe croisée puissante du droit à quinze mètres, sur laquelle Lloris ne peut rien alors que Varane la dévie légèrement de la hanche (1-1, 28e).
Comme en 2006, les Bleus se font rejoindre au score après avoir marqué rapidement. Le scénario de Berlin va-t-il se répéter ? Non, car à la 33e, sur un long dégagement de Lloris, Vida pressé par Mbappé dévie le ballon de la tête en corner. Griezmann le tire et aussitôt après, Matuidi réclame une main. Personne n’a rien vu, mais le ralenti montre un contact involontaire de la main de Perisic en retombant après un duel de la tête au premier poteau. Elle est beaucoup moins évidente que celle d’Abel Xavier en 2000 contre le Portugal, mais suffisante pour déclencher un appel de la VAR. Une minute après l’action, Nelson Pitana va consulter l’écran en bord de terrain, et pour la toute première fois en Coupe du monde, la vidéo va déterminer une décision arbitrale (même si Horacio Elizondo, arbitre argentin lui aussi, avait attribué un carton rouge à Zidane en 2006 après que le quatrième arbitre avait revu l’action sur un écran de contrôle).
Et après le premier CSC, le premier pénalty-VAR
Une minute plus tard, Nelson Pitana revient sur le terrain en montrant le point de pénalty. Antoine Griezmann se concentre. C’est son sixième pénalty en équipe de France. Il a marqué les cinq premiers, dont deux déjà pendant le tournoi (Australie et Argentine). Ce n’est pas le moment de se manquer. Quatre minutes et vingt secondes après la main de Perisic, Griezmann place un ballon peu puissant sur la droite de Subasic, qui est parti un peu tôt. Et voilà les Bleus à nouveau devant au score (2-1) alors qu’ils n’ont pas tiré une seule fois hormis sur le pénalty. C’est ce qui s’appelle un destin.
Après un nouveau carton pour Lucas Hernandez, les Bleus verrouillent pour garder leur avance jusqu’à la pause. Un nouveau coup franc de Modric tombant au second poteau est repris par Lovren et dévié du dos par Pogba. Les deux corners croates successifs ne donneront rien. Le suivant sera coupé de la tête par Vida à six mètres, à côté. Les Croates finissent la première période avec 61% de possession. Mais le score est à l’avantage des Bleus.
La physionomie de la deuxième mi-temps sera toute différente, mais au retour des vestiaires on ne le sait pas encore. Malgré les grandes difficultés de Pavard, Kanté et Matuidi, Didier Deschamps n’a fait aucun changement. On n’est pas sur le scénario de 2022, où l’Argentine menait 2-0 après 36 minutes.
Les Pussy Riot entrent, Kanté sort
Dès la première minute, Ante Rebic chauffe les gants de Lloris sur une frappe violente du gauche alors que Umtiti n’était pas assez proche du Croate. Puis Varane dévie de la poitrine une passe en profondeur pour Perisic, que Lloris dégage depuis l’extérieur de la surface. Rien n’a changé, visiblement, comme le montre une erreur défensive de Varane suivie d’une relance en touche de Pavard et une tête manquée de Kanté. Mais la défense croate commence à s’ouvrir : à la 52e, un contrôle en pivot de Giroud dans le camp français profite à Pogba qui lance Mbappé en profondeur. Le Parisien passe devant Vida mais sa frappe excentrée est contrée par Subasic qui a bien fermé l’angle.
L’entrée sur la pelouse de militant-es du collectif Pussy Riot vient calmer les esprits quelques secondes alors que Deschamps a demandé à Steven Nzonzi de se préparer pour remplacer Kanté. Ce dernier sort à la 55e, comme l’avait été Vieira par Alou Diarra contre l’Italie. Le plus petit joueur français (1,68 m) laisse sa place au plus grand (1,96 m). Et ce changement va rééquilibrer le jeu au milieu.
Pogba, une droite puis une gauche et le match bascule
Quatre minutes plus tard, et alors que les Bleus n’ont guère été menaçants, la finale va basculer définitivement, encore une fois sur une ouverture longue de Pogba sur Mbappé. Ce dernier travaille à l’entrée de la surface croate, remet en retrait pour Griezmann qui jongle deux fois passe le ballon à Pogba. Le numéro 6 des Bleus frappe du droit depuis l’arc de cercle à l’entrée de la surface. Son tir est contrée par Lovren, revient sur pied de Pogba qui ouvre son pied gauche et trompe Subasic qui ne plonge pas. On se souvient alors que le gardien monégasque était incertain pour la finale avec une blessure à la cuisse droite depuis le quart de finale contre la Russie. Les trois buts qu’il encaissent sont passés à sa droite. Un hasard ?
Mbappé à 19 ans, 6 mois et 25 jours...
Deux minutes plus tard, il y a encore le feu dans la surface croate : un centre de Matuidi est repris par Giroud en retourné vers le second poteau où l’attend Griezmann, mais Vida met en corner. Et c’est au terme d’une longue phase de possession croate que le ballon arrive enfin à Lucas Hernandez, au niveau du rond central. Celui-ci se retourne le long de la touche, élimine Mandzukic et remet le ballon dans l’axe pour Mbappé. Celui-ci frappe à 23 mètres du droit, encore côté droit de Subasic, qui plonge sans conviction et est encore battu (65e, 4-1). Six minutes et quatre secondes après le but de Pogba, les Bleus assomment la Croatie qui prend la même vague que l’Argentine quinze jours plus tôt.
Lloris, une passe décisive pour Mandzukic
Le match est désormais plié, c’est évident. Il est même possible de faire encore monter le score tant les Croates sont désormais KO debout. Mais un ballon anodin récupéré par Umtiti arrive en retrait à Lloris pressé par Mandzukic. Pourquoi le gardien français, irréprochable et décisif depuis le début du tournoi, pousse-t-il trop loin son ballon et tente-t-il un crochet du gauche pour éliminer l’attaquant croate ? Ce dernier met le pied en opposition et le ballon file dans les filets français, trois minutes et trente secondes après le but de Mbappé (69e). En dix minutes, le score a sauté de 2-1 à 4-2.
C’est le dernier but de la Coupe du monde 2018, et pas le plus beau, évidemment, et l’ultime épisode de cette finale foutraque au possible. Car, à vingt minutes de la fin, les Bleus vont fermer la boutique, histoire de ne pas se refaire peur comme face à l’Argentine, revenue à 4-3 en fin de match et frôlant l’égalisation au bout du temps additionnel.
Corentin Tolisso remplace enfin Blaise Matuidi (73e) et les Croates poussent de façon désordonnée, avec une frappe de Rakitic près du poteau de Lloris (78e). Nabil Fekir est le dernier entrant français, à la place d’Olivier Giroud qui sort sans avoir marqué le moindre but dans le tournoi, comme Guivarc’h en 1998.
Pogba manque d’un rien le 5-2
Les dernières minutes défilent, et les Bleus gèrent en défense face à des Croates qui piochent physiquement et décrochent mentalement. Le but de Mandzukic les a empêché de couler, mais n’a pas suffi à relancer le match. Les Bleus vont-ils porter l’estocade ? On y croit à la 91e quand Mbappé intercepte un ballon au milieu, perce et sert Pogba qui manque son contrôle dans la surface. Puis, à la 93e, Mbappé joue en finesse un coup franc près de la touche et trouve Pogba au point de pénalty, mais le Mancunien rate le ballon du 5-2. Dommage.
Sur un ultime centre croate capté par Lloris, Nelson Pitana siffle la fin du match et de cette finale désarticulée. La joie des Français est plutôt mesurée dans un premier temps, comme s’il leur fallait du temps pour réaliser ce qui leur arrive, ou comme s’ils étaient certains de l’issue. Ce n’est qu’après la remise de la Coupe, alors que des trombes d’eau noient le stade Loujniki, que les Bleus vont définitivement disjoncter.
La séquence souvenir
Alors que l’heure de jeu approche, les Croates sont tout près d’égaliser, et les Bleus ne sont pas mieux qu’en première mi-temps. Alors, Pogba sort une diablerie de sa boîte. Il est au départ de l’action avec une longue ouverture côté droit de la défense croate, le ballon contournant Strinic pour arriver dans la course de Mbappé. Ce dernier ne tente pas d’aller au but, mais sert Antoine Griezmann dans la surface, alors que la défense croate est prise de vitesse et que plusieurs Bleus arrivent lancés. Giroud demande le ballon au point de pénalty, mais Griezmann trouve plutôt Pogba en retrait. La première frappe, du droit, est contrée par Lovren, mais elle revient sur Pogba qui enchaîne sans contrôle du gauche, alors que Subasic est masqué par sa défense. Le ballon longe le poteau alors que le gardien croate, sur les talons, ne se jette pas. C’est la première fois du tournoi que la Croatie, pourtant menée au score lors des trois précédents matchs, a deux buts de retard. Elle ne s’en remettra pas.
Le bleu du match : Antoine Griezmann
Il est impliqué sur les trois premiers buts français : il provoque le coup franc et le tire à la 18e, il tire le corner dévié de la main par Perisic, puis le pénalty qui en découle à la 38e, et c’est lui qui jongle dans la surface sur un centre en retrait de Mbappé avant de remettre à Pogba à la 59e. S’il n’a pas été aussi rayonnant que lors des trois matchs précédents, il a pesé sur cette finale, bien plus que lors de la précédente (Portugal, 2016) et des suivantes (Espagne, 2021 et Argentine, 2022). Entre 2016 et 2019, il aura été au sommet de sa carrière internationale.
L’adversaire à surveiller : Luka Modric
C’est lui qui sera Ballon d’or en décembre, mettant fin à l’hégémonie interminable du duo Ronaldo-Messi depuis 2008. Il est rare qu’un joueur qui n’est pas champion du monde soit sacré, mais il ne faut pas oublier que Modric avait aussi gagné la Ligue des Champions avec le Real de Zidane. Son tournoi aura été brillant, bien sûr, et en finale, tous les ballons croates sont passés par lui, même s’il ne s’est pas trouvé en situation de marquer, comme il l’avait fait contre le Nigéria et l’Argentine au premier tour, avant de convertir deux tirs au but face au Danemark et à la Russie. En finale, c’est lui qui a tiré les coups de pied arrêtés, comme le coup franc de la 28e minute qui a abouti à l’égalisation de Perisic. Et le match raté de Kanté l’a grandement aidé à régner sur l’entrejeu. Mais il a baissé de pied dans la dernière demi-heure, les entrées de Nzonzi et Tolisso ayant changé la donne. Et à bientôt 33 ans, il commençait à coincer physiquement. Mais sept ans après, alors qu’il vient de quitter le Real Madrid, il est toujours là.
La fin de l’histoire
Ils ne le savent pas encore, mais six des 23 joueurs présents sur la feuille de match rejoueront une finale quatre ans et cinq mois plus tard, à 3500 kilomètres plus au sud, à Doha, contre l’Argentine. Cinq titulaires (Lloris, Varane, Griezmann, Mbappé et Giroud) et un remplaçant (Dembélé). Un septième restera sur le banc au Qatar (Pavard), et deux autres étaient présents aux deux finales sans en jouer aucune (Mandanda et Aréola). Autrement dit, 13 des champions du monde de Moscou ne participeront pas à l’édition suivante, puisque Lucas Hernandez était bien dans la liste en 2022 et a joué les huit premières minutes contre l’Australie avant de se blesser. La plupart des remplaçants au stade Loujniki ne confirmeront pas après 2018, certains disparaissant rapidement (Rami, Sidibé, Mendy, Nzonzi, Lemar, Fekir ou Thauvin) ou étant stoppé par des blessures (Umtiti, Pogba, Kimpembé, Tolisso).
Kylian Mbappé deviendra le premier joueur à inscrire quatre buts en finale de la Coupe du monde grâce à son triplé contre l’Argentine, mais ce ne sera pas suffisant pour remporter un deuxième titre de champion du monde, ni un Ballon d’or, qu’il attend toujours.
Quant aux Croates, ils feront une autre très belle Coupe du monde en 2022, ne tombant qu’en demi-finale face à l’Argentine (0-3, le score de 2018 inversé) après avoir sorti la Belgique et le Canada au premier tour, puis le Japon en huitième et le Brésil en quart (les deux fois aux tirs au but, encore). Comme en 1998, ils finiront troisième après avoir battu le Maroc.