Dialogue avec Soccer Nostalgia : Michel Hidalgo, saison 4 (1978-79)

Publié le 23 mai 2022 - Bruno Colombari - 1

Quatrième partie de l’interview donnée à Shahan Petrossian pour le blog Soccer Nostalgia, sur les années Michel Hidalgo. La blessure de Platini fait perdre le fil aux Bleus pour la qualification à l’Euro 80.

8 minutes de lecture
Lire sur le site de Soccer Nostalgia The Soccernostalgia Interview-Part 24
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Cet article fait partie de la série Dialogue avec Soccer Nostalgia
Soccernostalgia : Michel Hidalgo a débuté la saison 1978/79 après une Coupe du monde quelque peu décevante. Quelle était l’ambiance au début de cette saison ?

Bruno Colombari : L’objectif était de se qualifier pour le premier championnat d’Europe nouvelle formule qui allait se jouer en Italie en 1980 avec huit équipes. Le groupe de la France comprend le champion d’Europe en titre, la Tchécoslovaquie, absente en Argentine, la Suède et le Luxembourg. Autrement dit, les Bleus doivent faire le plein de points contre les deux derniers et faire au moins jeu égal contre les Tchécoslovaques, ce qui semble ardu compte tenu des difficultés françaises contre les pays d’Europe de l’Est. Mais au retour d’Argentine Michel Hidalgo avait fait de l’Europeo italien un objectif, passant un peu vite sur les éliminatoires.
 

Les plans d’Hidalgo pour l’équipe nationale ont été modifiés après la blessure de Michel Platini en début de saison. Il sera absent la majeure partie de la saison. Comment Hidalgo a-t-il changé de tactique ?

C’est surtout au milieu de terrain qu’il va devoir compenser l’absence de Platini, et le fait est qu’il ne trouvera pas de solution satisfaisante. Entre août 1978 et mars 1979, soit cinq matchs, il utilisera huit joueurs différents pour les trois postes du milieu (Bathenay, Giresse, Papi, Michel, Jouve, Piasecki, Larios et Petit) en changeant à chaque match sauf lors des deux dernières rencontres.

Il est certain, rétrospectivement, que l’absence de Platini a coûté très cher aux Bleus en début de saison. Même s’il n’a pas encore l’influence des années 1981-1986, il est le seul capable de débloquer un match sur un coup franc ou sur une action de classe.
 

La saison a commencé en août par un match amical contre l’équipe belge d’Anderlecht avec de nombreuses stars néerlandaises. La France s’est imposée (1-0). La France a joué avec de nombreux titulaires absents. Que retenez-vous de ce match ?

En plus de Platini, il manquait en effet Marius Trésor, le défenseur le plus expérimenté (39 sélections), et les internationaux de l’AS Monaco, champion de France en titre, qui jouait un match de barrage en Coupe d’Europe contre le Steaua de Bucarest trois jours plus tard. Anderlecht était alors une grande équipe européenne, vainqueur de la Coupe des Coupes en 1976 et 1978, et son joueur vedette Robbie Rensenbrink était un des meilleurs attaquants néerlandais, même s’il avait été éclipsé par Cruyff. Didier Six a semblé libéré par l’absence de Platini et a fait un grand match, en dépassant largement sa fonction d’ailier gauche et en marquant le but de la victoire. A droite, il y avait le Niçois Daniel Sanchez, qui fait partie de ce que j’appelle les quasi-Bleus puisqu’il n’a jamais été sélectionné en A en match officiel.
 


 

En septembre, la France a accueilli la Suède lors de son premier match de qualification pour le Championnat d’Europe 1980 à Paris. La France manquant de nombreux titulaires, semblait se diriger vers une victoire (2-1) avant que la Suède n’égalise à la fin. Ce serait un point coûteux abandonné à la maison. Que pensez-vous de ce match ?

C’est à coup sûr là que la qualification est perdue. Avec un point de plus (la victoire valait deux points à l’époque), l’équipe de France aurait terminé à égalité avec la Tchécoslovaquie et tout se serait joué dans les confrontations directes. Mais pour l’emporter, il lui aurait fallu compter sur toutes ses forces et aligner une équipe proche de celle qui avait tenu tête à l’Argentine en juin. Or, il manquait un joueur majeur par ligne : Trésor en défense, Platini au milieu et Lacombe en attaque, tous trois axiaux. C’est beaucoup. Michel Hidalgo fait appel à deux joueurs strasbourgeois, qui réalise un excellent début de saison sous les ordres de Gilbert Gress : Roger Jouve en meneur de jeu et Albert Gemmrich en avant-centre, avec Rouyer et Six autour de lui.

L’équipe de France fait un bon match, domine largement, mais gâche trop d’occasions franches et trouve deux fois les poteaux de Ronnie Hellström, le gardien suédois, auteur d’une belle prestation. Et comme souvent dans ce genre de rencontre, c’est l’équipe qui subit qui finit par marquer en contre (après un nouveau tir sur le poteau, d’André Rey cette fois) en début de deuxième mi-temps. Les Bleus se réveillent alors, reviennent au score, prennent l’avantage encore grâce à Six, qui marque du droit d’ailleurs, mais alors qu’il ne reste que cinq minutes à jouer, ils ne parviennent pas à garder le ballon et se font encore prendre en contre par Groenhagen. Cette incapacité à tenir le score, l’équipe de France va la traîner encore longtemps, jusqu’à l’automne 1982 avec l’arrivée de Luis Fernandez et le départ de Platini en Italie.
 


 

En octobre, la France s’est rendue au Luxembourg pour son prochain match de qualification européen et s’est imposée (3-1). C’était le minimum requis. Quelle a été la performance de la France ?

Pas brillante. Le match a été dur, les Luxembourgeois ont commis beaucoup de fautes et se sont créé des occasions, notamment par Dussier alors que la France menait 1-0 sur un nouveau but de Six (sont troisième en trois matchs), ou encore par Catani à 2-1. Entre temps, Marius Trésor avait marqué un deuxième but après avoir traversé la défense et Michaux venait de réduire le score. Il faudra attendre les dix dernières minutes pour que les Bleus assurent leur victoire par Albert Gemmrich, Pour ce match, Hidalgo avait lancé deux nouveaux joueurs au milieu, le Stéphanois Jean-François Larios et le Strasbourgeois Francis Piasecki. Et il retrouvait son attaque préférentielle, Rocheteau-Lacombe-Six, mais ça n’a pas été un grand succès.
 


 

En novembre, la France a accueilli l’Espagne à Paris. Une fois de plus la France manquait des titulaires. La France a gagné (1-0) avec le nouveau Specht marquant le but vainqueur. Comment cette victoire a-t-elle été perçue ?

L’équipe d’Espagne commençait à préparer la Coupe du monde 1982. Elle comptait les excellents attaquants du Real Madrid Juanito et Santillana, et avait au milieu Vicente del Bosque, qui allait devenir sélectionneur de la sélection nationale entre 2008 et 2016. C’est un adversaire difficile qui domine une équipe de France encore privée de Trésor et de Platini et qui aligne deux débutants, le stoppeur strasbourgeois Léonard Specht (qui avait été testé contre Anderlecht en août et l’avant-centre de Lille, Pierre Pleimelding, qui est décédé en 2013. Il y a deux temps forts dans ce match : le but de Specht, le ballon ayant été dégagé derrière la ligne par un défenseur espagnol, et la faute de Janvion sur Juanito alors que le Stéphanois était en position de dernier défenseur, ce qui lui vaudrait aujourd’hui un carton rouge. A l’époque, il n’avait eu qu’un jaune. C’était une victoire de prestige en amical et à domicile, comme celles face au Brésil ou à la RFA.
 

Au début de l’année 1979, en février, la France accueille le Luxembourg à Paris. L’accident de voiture de Didier Six au camp d’entraînement de l’équipe a fait couler beaucoup d’encre. Savez-vous ce qui s’est réellement passé ?

L’histoire est assez confuse. Six a eu un accident de voiture deux semaines avant le match, tôt le matin dans la forêt de Saint-Germain en Laye où l’équipe de France était en stage. Manque de chance pour lui, l’autre protagoniste était un commissaire de police. Il y avait apparemment cinq autres joueurs avec l’ailier gauche. L’affaire a pris de l’ampleur parce que Six et Hidalgo ont menti à la presse, le premier sans doute pour ne pas révéler les noms de ses coéquipiers, le second pour couvrir le joueur. La FFF a fini par reconnaître les faits, et ont annoncé prendre une sanction. Mais on ne sait pas laquelle.
 

Le match contre le Luxembourg a été une victoire confortable (3-0). Que retenez-vous de ce match ?

Qu’il s’est joué l’après-midi au Parc des Princes, ce qui n’arrivait jamais à l’époque ! Je crois bien que c’est la seule fois d’ailleurs dans ce stade pour l’équipe de France. Pour le reste, c’est un peu la même chose qu’à l’aller. La France domine mais ne concrétise pas ses occasions. Le milieu Michel-Petit-Piasecki n’est pas inspiré, et en attaque le Monégasque Albert Emon est plus efficace que le Marseillais Marc Berdoll : il tire le corner sur le but de Jean petit en première mi-temps et marque le deuxième but d’un tir à angle fermé. Larios clôture le score en fin de match. L’essentiel est fait, deux victoires contre le Luxembourg, mais ce n’est pas brillant. Ce ne sera guère mieux en 2010-2011 à l’époque de Laurent Blanc (2-0, 2-0) ou en 2017 malgré Mbappé (3-1, 0-0).


 
 

En avril, la France a connu son test le plus difficile lors des éliminatoires de l’Euro avec un déplacement à Bratislava pour affronter la Tchécoslovaquie, championne en titre de l’Euro. Michel Platini était de retour pour son premier match de la saison avec l’équipe nationale. La France s’est inclinée (0-2) avec Panenka inscrivant un …’Panenka’. Comment était la performance de l’équipe ?

Elle est caractéristique de l’époque, avec ses limites physiques et mentales, surtout à l’extérieur. Hormis Specht, Bossis et Larios, les Français sont plutôt de petits gabarits, avec les attaquants Berdoll, Emon et Amisse. En face, il y a six joueurs de plus d’1,85 mètre, ce qui est banal aujourd’hui mais pas en 1979. Pour autant, la Tchécoslovaquie a un jeu collectif impressionnant et un duo d’attaquant redoutable, Zdenek Nehoda-Maryan Masny. Et bien sûr Antonin Panenka, l’inventeur du pénalty tiré en cloche au milieu de la cage. C’est d’ailleurs lui qui marque de cette façon le premier but du match après une faute de Specht sur Masny. Et quatre minutes plus tard, Stambachr double la mise d’un tir de loin.

Avant ça, les Bleus ont fait jeu égal avec un milieu Larios-Petit-Platini plutôt complémentaire et un très bon Amisse sur l’aile gauche. Mais, encore une fois, ils n’ont pas converti leurs occasions alors que le score était à 0-0, les absences de Rocheteau, Lacombe et Six devant limitant le potentiel offensif français. Plusieurs joueurs se sont plaints du pénalty, mais celui-ci semble tout à fait valable.


 

Pour son dernier match de la saison, la France s’est déplacée à New York pour un match amical contre les États-Unis. Mais avant le match, évoquons la colère de Christian Lopez après avoir été exclu du voyage ?

Comme d’habitude, les clubs français étaient mécontents de ce match amical de fin de saison, surtout avec le décalage horaire entraîné par l’aller-retour Paris-New York. Et encore, Michel Hidalgo aurait voulu une tournée avec un match contre le Canada, alors que le projet initial était un amical à Téhéran contre l’Iran, à la suite de celui de mai 1978 à Toulouse. Pour ne pas pénaliser les trois clubs qui jouaient pour le titre de champion de France (Strasbourg, Nantes et Saint-Etienne), Hidalgo a donc choisi de prendre trois joueurs de chaque. Les Stéphanois Janvion, Larios et Lacombe sont donc retenus, mais Lopez pense être appelé après la blessure de Specht. Après tout, il était capitaine à Bratislava en l’absence de Trésor. Finalement, Hidalgo appelle Battiston, et Lopez se fâche, menaçant de renoncer à la sélection. Il jouera encore 20 fois en équipe de France jusqu’en 1982, mais à partir de septembre 1979, c’est Platini qui sera capitaine.


 
 

Le match contre les USA a été une victoire confortable (6-0). Que retenez-vous de ce match ?

La sélection des Etats-Unis était beaucoup plus faible en 1979 qu’elle ne l’est aujourd’hui. Les clubs professionnels comptaient une grande majorité de joueurs européens, ce qui bloquait la progression des Américains. L’équipe nationale est donc composée de joueurs peu expérimentés et parfois très jeunes. De plus, le terrain du Giants Stadium, à East Rutherford (New Jersey) n’est pas une pelouse naturelle. C’est de l’Astroturf, semblable au revêtement des courts de tennis en synthétique. On pourrait croire que les Bleus seraient gênés par cette surface inhabituelle, mais pas du tout. A la mi-temps, il y a déjà 4-0, dont un triplé de Lacombe, bien aidé par les bourdes du défenseur Don Droege. La victoire finale (6-0) est la plus large de l’équipe de France à l’extérieur depuis 1904, un record qui tombera à Chypre en 1980. C’est aussi sur ce match que le gardien André Rey (entré à la mi-temps), le défenseur et futur sélectionneur Raymond Domenech, le milieu Roger Jouve et l’attaquant Marc Berdoll ont connu leur dernière sélection. A ce jour, c’est le seul match de l’équipe de France joué aux Etats-Unis.

Quel bilan faites-vous de la saison en général ?

Décevant car la défaite de Bratislava, le match qu’il ne fallait surtout pas perdre, rendait quasiment impossible la qualification pour le premier Euro en Italie en 1980. La dynamique enclenchée depuis 1976 marquait son premier temps d’arrêt, et on avait pu mesurer à quel point l’équipe de France était dépendante de Michel Platini, même si celui-ci était présent contre la Tchécoslovaquie.

Michel Hidalgo donnait l’impression de tâtonner, en essayant finalement peu de joueurs sans en trouver aucun de convaincant : Larios, Piasecki, Pleimelding, Specht, Pécout, c’est quand même très peu. Seul le premier ira à la Coupe du monde 1982, mais il ne jouera que le premier et le dernier match. Aucun de ces cinq-là n’a atteint les 20 sélections. C’est une saison perdue, au terme de laquelle l’équipe de France ne donne pas l’impression d’avoir avancé. Or, en mai 1979, la prochaine Coupe est encore loin, et à ce moment-là, on ne peut pas savoir si Michel Hidalgo sera encore en poste, ni si Platini reprendra sa progression entamée avant sa blessure.

pour finir...

English version

Soccernostalgia : Michel Hidalgo started the 1978/79 season following a somewhat disappointing World Cup. What was the mood at the start of this season ?

Bruno Colombari : The objective was to qualify for the first new European championship which was to be played in Italy in 1980 with eight teams. France’s group included reigning European champions Czechoslovakia, absent in Argentina, Sweden and Luxembourg. In other words, the Blues must stock up on points against the bottom two and make at least equal play against the Czechoslovakians, which seems difficult given the French difficulties against the countries of Eastern Europe. But on the return from Argentina Michel Hidalgo had made the Italian Europeo an objective, passing a little quickly on the playoffs.

Hidalgo’s plans for the National Team were altered after Michel Platini’s early season injury. He would be absent for most of the season. How did Hidalgo change his tactics ?

It is especially in the midfield that he will have to compensate for the absence of Platini, and the fact is that he will not find a satisfactory solution. Between August 1978 and March 1979, i.e. five games, he will use eight different players for the three midfield positions (Bathenay, Giresse, Papi, Michel, Jouve, Piasecki, Larios and Petit) changing in each game except during the last two meetings. It is certain, in retrospect, that the absence of Platini cost the Blues dearly at the start of the season. Even if he does not yet have the influence of the years 1981-1986, he is the only one capable of unlocking a match on a free kick or on a class action.

The season started in August with a friendly against Belgian side Anderlecht containing many Dutch stars. France won (1-0). France played with many regulars missing. What do you recall from this match ?

In addition to Platini, Marius Trésor, the most experienced defender (39 caps), and the internationals of AS Monaco, reigning French champions, who were playing a European Cup play-off match against Steaua Bucharest three days later. Anderlecht were then a great European team, winners of the Cup Winners Cup in 1976 and 1978, and their star player Robbie Rensenbrink was one of the best Dutch attackers, although he had been overshadowed by Cruyff. Didier Six seemed liberated by Platini’s absence and put on a great game, going well beyond his role as left winger and scoring the winning goal. On the right, there was OGC Nice’s Daniel Sanchez, who is part of what I call the quasi-Blues since he was never selected in A in an official match.

In September, France hosted Sweden in its first 1980 European Championship qualifier at Paris. France missing many regulars, seemed headed for a win (2-1) before Sweden tied at the end. This would be a costly point dropped at home. What are your thoughts about this match ?

This is for sure where the qualification is lost. With one point more (the victory was worth two points at the time), the French team would have finished tied with Czechoslovakia and everything would have been decided in direct confrontations. But to win against Sweden, who had had a satisfactory World Cup, he would have had to rely on all his strength and field a team close to the one who had stood up to Argentina in June. However, a major player was missing per line : Trésor in defense, Platini in the middle and Lacombe in attack, all three axial. It’s a lot. Michel Hidalgo calls on two players from Strasbourg, who are making an excellent start to the season under Gilbert Gress : Roger Jouve as playmaker and Albert Gemmrich as center-forward, with Rouyer and Six around him.

The France team had a good match, largely dominated, but wasted too many clear chances and twice found the posts of Ronnie Hellström, the Swedish goalkeeper, who had a good performance. And as often in this kind of match, it is the team that suffers who ends up scoring on the counter (after another shot on the post, from André Rey this time) at the start of the second half. The Blues then wake up, come back to score, take the lead again thanks to Six, who incidentally scores from the right, but with only five minutes left to play, they fail to keep the ball and are still taken against by Groenhagen. This inability to keep the score, the French team will drag it for a long time, until the fall of 1982 with the arrival of Luis Fernandez and the departure of Platini in Italy.

In October, France traveled to Luxembourg for its next European qualifier and won (3-1). It was the minimum requirement. How was France’s performance ?

Not brilliant. The match was tough, the Luxembourgers made a lot of mistakes and created chances, especially by Dussier when France were leading 1-0 on a new goal from Six (they are third in three games), or by Catani at 2-1. Meanwhile, Marius Trésor had scored a second goal after breaking through the defense and Michaux had just reduced the score. It will be necessary to wait the last ten minutes for the Blues to secure their victory by Albert Gemmrich, For this match, Hidalgo had launched two new players in the middle, St. Etienne’s Jean-François Larios and Strasbourg’s Piasecki. And he found his preferred attack, Rocheteau-Lacombe-Six, but it was not a great success.

In November, France hosted Spain in Paris. Once again France were missing regulars. France won (1-0) with the newly capped Specht scoring the winner. How was this win viewed ?

The Spanish team was beginning to prepare for the 1982 World Cup. It included the excellent Real Madrid forwards Juanito and Santillana, and in the middle Vicente del Bosque, who would become national team coach between 2008 and 2016. a difficult opponent who dominated a French team still deprived of Trésor and Platini and who fielded two debutants, the Strasbourg stopper Léonard Specht (who had been tested against Anderlecht in August and the center forward of Lille, Pierre Pleimelding, who passed away in 2013. There are two highlights in this match : Specht’s goal, the ball having been cleared behind the line by a Spanish defender, and Janvion’s foul on Juanito when the St. Etienne player was the last defender, which would have earned him a red card today. At the time, he received only a yellow. It was a prestigious victory in a friendly and at home, like those against Brazil or West Germany.

In the new year 1979, in February, France hosted Luxembourg in Paris. Didier Six’s car accident at the Team’s training camp was much discussed. Do you know what really happened ?

The story is quite confusing. Six had a car accident two weeks before the match, early in the morning in the forest of Saint-Germain en Laye where the French team was training. Bad luck for him, the other protagonist was a police commissioner. There were apparently five other players with the left winger. The case escalated because Six and Hidalgo lied to the press, the former presumably not to reveal the names of his teammates, the latter to cover up the player. The FFF ended up recognizing the facts and announced it had taken a sanction. But we don’t know which one.

The match itself against Luxembourg was a comfortable (3-0) win. What do you remember from this match ?

That it was played in the afternoon at the Parc des Princes, which never happened at the time ! I think it’s the only time in this stadium for the France team. For the rest, it’s a bit the same as on the way out. France dominates but does not materialize its opportunities. The midfield of Michel-Petit-Piasecki were not inspired, and in attack Monaco’s Albert Emon was more effective than Marseille’s Marc Berdoll : he took the corner on Jean Petit’s goal in the first half and scored the second goal. a close angle shot. Larios closed the score late in the game. The essential is done, two victories against Luxembourg, but it is not brilliant. It will not be much better in 2010-2011 at the time of Laurent Blanc (2-0, 2-0) or in 2017 despite Mbappé (3-1, 0-0).

In April, France had its most difficult test in the Euro qualifiers with a trip to Bratislava to face Czechoslovakia, the defending Euro Champions. Michel Platini was back for his first match of the season with the National Team. France were defeated (0-2) with Panenka scoring a …’Panenka’. How was the team’s performance ?

It is characteristic of the era, with its physical and mental limits, especially away from home. Apart from Specht, Bossis and Larios, the French are rather small, with strikers Berdoll, Emon and Amisse. Opposite, there are six players over 1.85 meters, which is commonplace today but not in 1979. However, Czechoslovakia have an impressive collective game and a formidable attacking duo, Zdenek Nehoda- Maryan Masny. And of course, Antonin Panenka, the inventor of the penalty shot in the middle of the cage. It was he who scored the first goal of the match in this way after a foul by Specht on Masny. And four minutes later, Stambachr doubled the lead with a long shot.
Before that, the Blues were on par with a rather complementary Larios-Petit-Platini midfield and a very good Amisse on the left wing. But, again, they failed to convert their chances as the score was 0-0, with the absences of Rocheteau, Lacombe and Six in front limiting French attacking potential. Several players complained about the penalty, but this one seems quite valid.

For its last match of the season, France traveled to New York for a friendly against the United States. But before the match, let’s discuss Christian Lopez’s anger after he was omitted from the trip ?

As usual, the French clubs were unhappy with this end-of-season friendly, especially with the time difference caused by the Paris-New York round trip. And again, Michel Hidalgo would have liked a tour with a match against Canada, when the initial project was a friendly in Tehran against Iran, following that of May 1978 in Toulouse. In order not to penalize the three clubs which were playing for the title of champion of France (Strasbourg, Nantes and Saint-Etienne), Hidalgo therefore chose to take three players from each. St. Etienne’s Janvion, Larios and Lacombe are therefore selected, but Lopez thinks he will be called up after Specht’s injury. After all, he was captain in Bratislava in the absence of Tresor. Eventually, Hidalgo called up Battiston, and Lopez got angry, threatening to leave the national Team. He will play another 20 times in the French team until 1982, but from September 1979, Platini will be appointed captain.

The match against the USA was a comfortable win (6-0). What do you remember form this match ?

USA’s selection was much weaker in 1979 than it is today. The professional clubs had a large majority of European players, which blocked the progress of the Americans. The national team is therefore made up of inexperienced and sometimes very young players. In addition, the field at Giants Stadium in East Rutherford, New Jersey is not natural grass. It is Astroturf, similar to synthetic tennis court surfaces. You would think that the Blues would be bothered by this unusual surface, but not at all. At half-time, it was already 4-0, including a hat-trick from Lacombe, helped by the blunders of defender Don Droege. The final victory (6-0) was the biggest for the French team away from home since 1904, a record that would fall in Cyprus in 1980. It was also in this match that goalkeeper André Rey (who entered at half-time), defender and future coach Raymond Domenech, midfielder Roger Jouve and striker Marc Berdoll had their last caps. To date, it is the only match of the French team played in the United States.

What is your assessment of the season in General ?

Disappointing because the defeat of Bratislava, the game that should not be lost, made it almost impossible to qualify for the first Euro in Italy in 1980. The dynamics triggered since 1976 marked its first downtime, and we were able to measure how dependent the French team was on Michel Platini, even though he was present against Czechoslovakia.
Michel Hidalgo gave the impression of tinkering, finally trying few players without finding any convincing : Larios, Piasecki, Pleimelding, Specht, Pécout, it’s still very few. Only the first will go to the 1982 World Cup, but he will only play the first and last game. None of those five made it to 20 caps. It is a lost season, at the end of which the French team does not give the impression of having advanced. However, in May 1979, the next Cup is still far away, and at that time, we cannot know if Michel Hidalgo will still be in office, or if Platini will resume his progress started before his injury.

Vos commentaires

  • Le 23 mai 2022 à 19:05, par Nhi Tran Quang En réponse à : Dialogue avec Soccer Nostalgia : Michel Hidalgo, saison 4 (1978-79)

    Quand commencent les éliminatoires de l’euro 80, en terme de résultats la Suède était une équipe bien meilleure que la France du fait qu’elle restait sur 3 participations de suite (dont une au 2ème tour en 74) en phase finale de coupe du monde entre 1970 & 78, entretemps la France ne s’était qualifié que 1 seule x en 78. Concernant la Tchécoslovaquie c’était les champions en titre même si leur dernière participation en coupe du monde à l’époque remonte à 1970. Sur les 4 participants, la France s’est trouvé dans un groupe où il y avait 2 adversaires à battre au vue de leur resultats dans les années 70 & non un seul, même si à la fin la qualif s’est + jouée entre la France & la Tchécoslovaquie. Concernant le règlement de départage de l’époque, même si la France aurait fait le plein de pts contre le Suède et se serait retrouvé à égalité de pts avec la Tchécoslovaquie, ce serait quand même la Tchécoslovaquie qui se serait qualifié car le 1er critère de départage de l’époque aurait été la différence de but (au moins +7 pour la France vs +13 pour la Tchécoslovaquie) et en confrontation directe ça ne changerait rien non plus (victoire de la France à Paris 2-1 vs victoire tchécoslovaque à Bratislava 2-0)

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