Il faudra vraiment le faire exprès pour ne pas se qualifier pour la 23e édition de la Coupe du monde, en 2026 : les deux groupes possibles de l’équipe de France ont été tirés par Robert Pirès à Zurich vendredi 13 décembre, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils sont largement abordables : si les Bleus battent la Croatie en mars prochain lors des quarts de finale de la Ligue des Nations, ils retrouveront entre septembre et novembre 2025 l’Ukraine, l’Islande et l’Azerbaïdjan dans un groupe de 4. S’ils sont éliminés, ils seront versés dans un groupe de 5 dont les matchs commenceront en juin 2025, avec la République tchèque, le Monténégro, les Féroé et Gibraltar.
Voir le tirage complet sur le site de la FIFA
Rappelons que l’équipe de France, est, quoi qu’il arrive si elle ne termine pas première de son groupe, assurée de participer aux barrages de mars 2026 auxquels participeront les 12 équipes classées deuxième de leur groupe, et les quatre meilleures équipes des qualifications de la Ligue des Nations en cours. Dont la France, donc, qui a devancé l’Italie, la Belgique et Israël en Ligue A. Autrement dit, même si les Bleus finissaient quatrième ou cinquième en novembre 2025, ils auront droit à une seconde chance en barrages.
L’Ukraine comme d’habitude...
Que valent ces adversaires ? L’Ukraine (25e au classement FIFA) et la République tchèque (42e) sont d’un niveau intermédiaire. La première a participé aux quatre derniers Euros (quart-finaliste en 2021, éliminée au premier tour en 2012, 2016 et 2024), mais a manqué les quatre dernières Coupes du monde (quart finaliste en 2006). La seconde a des stats récentes quasiment identiques, avec à l’Euro deux places de quart-finaliste (2012 et 2020) et deux éliminations au premier tour (2016 et 2024) et aucune participation à la Coupe du monde depuis 2010 (éliminée au premier tour en 2006).
Dans une période récente, les Bleus ont souvent rencontré les Ukrainiens, en 2021 (1-1 à l’aller comme au retour, en qualifications pour l’Euro), en 2013 (0-2 et 3-0 en barrages de Coupe du monde) et en 2012 (2-0 au premier tour de l’Euro), avec aussi deux victoires en amical en 2011 (4-1) et 2020 (7-1). Les confrontations avec la République tchèque sont plus anciennes, la dernière en février 2003 en amical (0-2) et les précédentes lors des Euros 2000 (2-1) et 1996 (0-0), ainsi qu’un amical en 1994 (2-2).
L’Islande (70e au classement FIFA) a été croisée cinq fois au 21e siècle : en amical en amical en 2012 (3-2) et 2018 (2-2), en quart de finale de l’Euro 2016 (5-2) et en 2019, en qualification de l’Euro (4-0 et 1-0). Elle n’a participé qu’à deux phases finales, l’Euro 2016, on l’a vu, et la Coupe du monde 2018 (premier tour).
... le Monténégro, ce serait inédit
L’Azerbaïdjan (117e) a joué deux fois contre les Bleus, en 1994 et 1995 en qualifications pour l’Euro. L’équipe de France s’était imposée à l’aller à Trabzon (2-0) et au retour à Auxerre (10-0). Le Monténégro (73e) est l’une des cinq sélections européennes qui n’a jamais affronté l’équipe de France. Il n’a jamais participé à une phase finale.
Les Féroé (137e) ont croisé la route des Bleus six fois en quatre ans : lors des qualifications pour la Coupe du monde 2006 (2-0, 3-0), de l’Euro 2008 (5-0, 6-0) et de la Coupe du monde 2010 (1-0, 5-0). Enfin, Gibraltar vient de rencontrer les Bleus en 2023, pour deux défaites dont une record (3-0, 14-0).
🚨 Le parcours vers la CDM 2026 est presque connu…
Tout dépendra de la qualification ou non en demi-finale de la Ligue des Nations !
Rendez vous en mars 2025. pic.twitter.com/kPzncIYQJF
— 𝙸𝚛𝚛𝚎́𝚜𝚒𝚜𝚝𝚒𝚋𝚕𝚎𝚜 𝙵𝚛𝚊𝚗𝚌̧𝚊𝚒𝚜 ⭐️⭐️ (@IF_Supporters) December 13, 2024
12 qualifications sur 18 obtenues sur le terrain
Depuis 1934, l’équipe de France a joué 119 matchs de qualification de Coupe du monde, sur 403 rencontres de compétition. Pourquoi depuis 1934 ? Parce que sur les 22 éditions disputées, les Bleus ont été qualifiés d’office quatre fois : en 1930 en tant qu’équipe invitée, en 1938 et 1998 en tant que pays organisateur et en 2002 en tant que tenant du titre. C’était d’ailleurs la dernière fois que le champion du monde sortant était invité à l’édition suivante, et ça ne lui a pas vraiment porté chance.
Lors de ces 18 éditions, l’équipe de France s’est qualifiée 12 fois, dont deux fois en passant par des barrages (2010 et 2014) et a été éliminée 6 fois), les deux premières (1950 et 1962) également via des barrages. Lors des phases qualificatives, elle présente un bilan de 70 victoires pour 23 défaites et 26 nuls, et une différence de buts largement positive (234 à 91).
La meilleure phase qualificative, statistiquement parlant, est celle de 1953 : quatre matchs, quatre victoires (contre le Luxembourg et l’Irlande), 20 buts marqués et 4 encaissés. Difficile de faire mieux. A l’inverse, la pire est la précédente, celle de 1949, la seule terminée sans aucune victoire. Un seul adversaire, la Yougoslavie, deux matchs nuls et un barrage perdu.
Les Bleus ont fini invaincus (et donc qualifiés) à cinq reprises, en 1934, 1953, 1957, 2005 et 2021. C’est en 2016-2017 qu’ils ont gagné le plus de matchs, 7 (sur 10 joués), avant d’être champions du monde. Et c’est en 1981 qu’ils ont perdu le plus souvent, 3 fois (sur 8), ce qui ne les a pas empêchés d’aller en Espagne et d’y jouer une demi-finale.
Trois fois 8-0, qui dit mieux ?
La plus large victoire a été obtenue sur le score de 8-0 et c’est arrivé trois fois : contre le Luxembourg en 1953, face à l’Islande en 1957 et devant le Kazakhstan en 2021. C’est moins que les deux scores records en compétition (10-0 contre l’Azebaïdjan en 1995 et 14-0 face à Gibraltar en 2023, tous deux acquis en qualifications pour l’Euro), mais la plus large victoire à l’extérieur (7-0 contre Chypre en 1980) a bien été obtenue en qualifications mondiales.
Il n’y a jamais eu de défaite par plus de deux buts d’écart, on peut donc attribuer le titre de plus large revers au match contre l’Autriche en 2008 (1-3), mais il y a eu plusieurs 0-2. Les Bleus ont d’ailleurs encaissé trois buts à 7 reprises, pour 5 défaites (1-3 Autriche 2008, 2-3 Israël 1993, Yougoslavie 1988 et 1949, Irlande 1981) et deux victoires (5-3 Irlande 1953 et 6-3 Belgique 1956).
Enfin, l’équipe de France a enchaîné 15 matchs de qualification de Coupe du monde sans en perdre un seul entre septembre 2008 et mars 2013 (10 victoires, 5 nuls). Ce record pourrait tomber en 2025, puisqu’une série de 12 matchs sans défaite a commencé en août 2017 (8 victoires et 4 nuls).
Plus d’un tiers des Bleus ont joué au moins une fois en qualification pour la Coupe du monde (333 sur 941). Les plus fréquents sont Hugo Lloris (33), Patrice Evra et Karim Benzema (22), William Gallas (20), Paul Pogba et Olivier Giroud (19), Franck Sauzée et Antoine Griezmann (18), Maxime Bossis, Michel Platini et Thierry Henry (17). Côté buteurs, le plus prolifique est Platini (12) devant Griezmann (10), Ribéry (8), Cisowski, Cantona, Benzema (7), Mbappé, Papin, Giroud et Henry (6).
Ceux qui sont allés en Coupe du monde sans passer par les qualifications
Il est aussi intéressant de voir quels sont les joueurs qui ont été appelés en Coupe du monde sans avoir participé à la phase qualificative précédente. Et ils sont nombreux : on en compte 78, et au moins 4 à chaque édition, avec un maximum de 9. C’est par exemple le cas de 2022, où Deschamps a fait appel à 4 joueurs comptant déjà des sélections avant la phase qualificative (Camavinga, Marcus Thuram, Mandanda et Aréola) et 5 autres ayant débuté après (Kolo Muani, Youssouf Fofana, Konaté, Saliba et Disasi). En 2014, il avait également largement renouvelé sa liste avec 3 « anciens » (Ruffier, Landreau et Mangala) et 4 nouveaux (Digne, Griezmann, Cabella et Schneiderlin). Alors qu’en 2018, il s’était contenté de 4 joueurs n’ayant pas participé à la phase qualificative : Aréola, Lucas Hernandez, Kimpembe et Pavard. C’est aussi peu que Hidalgo en 1982 (Ettori, Baratelli, Amoros et Bravo) ou Domenech en 2006 (Landreau, Abidal, Chimbonda et Ribéry).
Mbappé, Pogba, Lizarazu, Deschamps ou Fontaine ont débuté en qualifications de Coupe du monde
Enfin, 87 Bleus ont fait leurs débuts internationaux lors d’un match qualificatif de Coupe du monde, dont 9 choisis par Deschamps : Pogba et Varane (Géorgie, mars 2013), Benjamin Mendy et Mbappé (Luxembourg, mars 2017), Moussa Diaby et Tchouaméni (Bosnie, septembre 2021), Théo Hernandez et Mukiele (Finlande, septembre 2021) et Mattéo Guendouzi (Finlande, novembre 2021). Mais aussi Fontaine et Vincent (Luxembourg, décembre 1953) Larqué (Norvège, septembre 1969), Domenech (Irlande, mai 1973), Jean Djorkaeff et Aubour (Luxembourg, octobre 1964), Bellone (Irlande, octobre 1981), Didier Deschamps (Yougoslavie, avril 1989), Lizarazu et Karembeu (Finlande, novembre 1992), Desailly (Suède, août 1993), Youri Djorkaeff (Israël, octobre 1993).
30 sélections toujours pas croisées en qualification de Coupe du monde
Les Bleus sont loin d’avoir rencontré tous les adversaires européens dans ces phases qualificatives. Si, sur l’ensemble des matchs joués depuis 1904, il ne reste plus que 5 sélections européennes jamais rencontrées (voir plus haut), il y en a 30 qui n’ont jamais rencontré les Bleus (sur 54 possibles), auxquels il faudrait ajouter la Tchécoslovaquie, qui n’existe plus. Tout comme la Yougoslavie, la RDA et l’URSS, qui toutes trois font partie des 27 adversaires des Bleus en qualifications de Coupe du monde.
Mais la répartition est très inégale, puisque l’Irlande a été croisée 12 fois, la Bulgarie 11, la Yougoslavie et le Luxembourg 9 et la Finlande 8. Alors que l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie ou le Portugal n’ont jamais été croisés, et ne le seront toujours pas en 2025 puisqu’ils sont têtes de série eux aussi.