Le cas Sellier : un exemple de recherche biographique

Publié le 6 juillet 2022 - Pierre Cazal - 2

Comment retrouver la trace d’un international français nommé Henri Sellier né en 1889 et découvrir qu’il se prénommait André et qu’il était né un an plus tard ? Plongée dans les archives d’état-civil, les fiches militaires et la presse de 1910.

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Sur les sites de la FFF, de l’Equipe, sur Wikipedia, et sur tous les dictionnaires biographiques des Bleus, on peut lire : Henri Sellier, né en 1889, Etoile des Deux Lacs, 1 sélection (Italie, 1910). Mais d’où proviennent ces informations ?

La liste des matchs internationaux, la composition des équipes de France (avec les clubs des sélectionnés), ont été publiées dans les annuaires fédéraux dès les années 1920, ainsi qu’un listing comprenant seulement le nom du joueur, et le nombre de ses sélections. Pas de prénoms, pas de dates de naissance, ni de décès.

Donc, Sellier, Etoile des deux Lacs, 1 sélection en 1910 contre l’Italie, pas de problème, et c’est d’ailleurs facile à vérifier en compulsant l’Auto, par exemple, sur le site de la BNF, Gallica. Vous y trouverez confirmation de ces informations, mais pas de prénom ni de date de naissance.

La première tentative de constituer un véritable dictionnaire biographique des Internationaux date de 1954 seulement, elle se trouve dans Football 1954, un des célèbres Cahiers de l’Equipe, que les collectionneurs s’arrachent. 414 joueurs y sont recensés (plus de 900 aujourd’hui dans le Dico des Bleus) ; certes, il faut retrancher 10 intrus, qui figuraient également sur les annuaires fédéraux jusqu’en 1992, donc 404. J’ai compté : il manque la bagatelle de 167 prénoms et 223 dates de naissance ! C’était donc une tentative méritoire (car les auteurs partaient de zéro), mais encore embryonnaire. Vous vous en doutez, les manques se concentraient sur les périodes les plus reculées, celles de l’USFSA (1904-1908) et du CFI (1909-1919).

Ici, je devance une objection que plus d’un lecteur doit se faire : ces données biographiques figurent sur les licences délivrées par la FFF : n’en a-t-elle pas conservé une trace, dans ses archives ? Hélas non : rien ne subsiste de la période USFSA, ni même du CFI. Tout a été perdu, ou… jeté. Très peu subsiste de la période pré-professionnelle, à la FFF, où, longtemps, on a affiché un dédain certain pour ce qui touchait au passé.

1972 : Henri, apparition d’un prénom

Donc, en 1954, pour Sellier, on peut lire : Sellier, 1 sélection, Etoile des Deux Lacs, arrière.

Arrière, alors que, même dans les annuaires d’avant-guerre, Sellier figurait à l’avant dans les compositions du match contre l’Italie… (mais les annuaires depuis 1945 ne donnent plus ces compositions).

Alors, Henri ?

Comme par enchantement, apparaissent dans l’annuaire fédéral de 1972 les prénoms des joueurs, qui manquaient jusqu’alors ! Il n’en manque même que 32, pour plus de 570 internationaux listés. Il faut croire que les recherches ont donné des fruits, depuis 1954. Sellier y est flanqué du prénom d’Henri, sans qu’on sache d’où vient cette trouvaille.

Au début des années 1990 a été entrepris un « nettoyage » des listings fédéraux auquel j’ai participé, à la demande de la FFF, consciente de l’existence d’erreurs dans ses publications. Ce travail a abouti à la publication de : l’Equipe de France de Football, l’Intégrale des 497 rencontres, comportant, entre autres, un dictionnaire des Internationaux « nettoyé » de ses 10 intrus (compensés par l’adjonction de 6 inconnus jusqu’alors) et complété, tant au niveau des prénoms que des dates de naissance ou de décès.

Le prénom de Sellier, Henri, n’a pas alors été remis en question, parce que le principe avait été admis que, si une erreur de prénom n’était pas prouvée, les indications précédentes seraient conservées. Aucune information nouvelle n’ avait trouvée sur Sellier : précisons qu’en 1992, Gallica n’existait pas, ni aucun des outils numériques dont on dispose aujourd’hui, qui changent la donne.

En 2022, non seulement il est possible de consulter tous les journaux numérisés de 1900 à 1950, presse sportive y compris, mais on peut aussi trouver des actes d’état-civil sur des sites généalogiques (certes payants) ou en consultant des archives mises en ligne. Résultat : un second « nettoyage » s’impose désormais.

Pour en donner l’ampleur, je peux dire que plus aucun prénom ne manque aujourd’hui (même si certains, une poignée, restent douteux, ou du moins hypothétiques et à confirmer), et il en va de même pour les dates de naissance (avec les mêmes réserves, car il coexiste parfois plusieurs hypothèses). Tous les anciens internationaux nés avant 1928 sont désormais décédés, leurs descendants souvent aussi, de sorte que les informations de source familiale, encore possibles avant l’an 2000 (et j’en ai recueilli beaucoup) ne le sont plus, et qu’il faut donc se contenter dorénavant de ce que les sources numérisées pourront encore apporter.

Et c’est en reprenant les recherches antérieures que j’estimais insuffisantes (de ma part) que j’ai découvert que Sellier ne pouvait pas se prénommer Henri, ni être vraisemblablement né en 1889…

L’Auto du 25 octobre 1910, BNF Gallica

2022 : Sellier, prénom A.

En épluchant l’Auto (merci encore, Gallica), j’ai fini par trouver l’initiale du prénom de Sellier. Elle se trouve dans un article d’octobre 1910, où est présenté le match opposant l’Etoile des deux Lacs (EDL) à une sélection anglais appelée : English Wanderers. Tous les joueurs de l’EDL sont présentés avec l’initiale de leur prénom. Pour Sellier : A. Comme je connaissais déjà les prénoms de la plupart de ses coéquipiers de l’EDL, il m’a été facile de vérifier que toutes les initiales des prénoms de ces joueurs étaient exactes ; donc, j’en conclus que celle de Sellier doit être exacte elle aussi, c’est le club qui a dû fournir les informations, à l’anglaise (les Anglais indiquent systématiquement l’initiale des prénoms dans leurs compositions d’équipes, sans doute à cause des homonymes, plus fréquents qu’en France).

Par conséquent, exit Henri !

Un autre outil est précieux pour nous aider dans cette recherche : ce sont les matricules militaires numérisés, qui donnent accès aux fiches militaires des appelés. Un coup d’œil permet de voir qu’il n’existait, à Paris, que 3 Alexandre Sellier et un André Sellier. Les trois Alexandre étaient nés en 1883 et 1884, ce qui exclut leur présence dans un patronage comme l’EDL ; de plus, aucun d’eux n’habitait le 16 ème arrondissement.

Parenthèse sur les patronages

Ici, il faut ouvrir une parenthèse : l’Etoile des deux lacs est un patronage catholique adossé à la paroisse de Saint Honoré d’Eylau, dans le 16 ème arrondissement. Les patronages accueillaient la jeunesse catholique, issue des collèges (voire des lycées, mais plus rarement, car on arrêtait l’école plus tôt jadis, pour entrer dans la vie active).

Pour l’encadrer, ils avaient encouragé les activités sportives, notamment le football, réputé moins brutal que le rugby : une fédération regroupait ces clubs, la FGSPF, qui leur faisait disputer un championnat. Les joueurs étaient donc affiliés très jeunes, et la majorité s’éloignait du club, ainsi que de la pratique sportive, souvent, au moment du service militaire, qui était long (2, puis même 3 ans), et au moment du mariage.

C’est ce qui explique que la grande majorité des internationaux de football d’avant 1910, totalement amateurs (c’était déjà moins vrai à partir de 1912, où le « racolage » des clubs les plus riches a commencé à se généraliser) étaient très jeunes, rarement plus de 20 ans, souvent moins. l’EDL, qui par philosophie était totalement amateur, a décliné pour cette raison, pour finir par rentrer dans le rang : ses meilleurs jeunes étaient débauchés.

Mais il ne semble pas que ç’ait été le cas pour André Sellier, puisqu’il ne reste dans le listing des appelés parisiens d’avant 14, qu’un seul A : André. De plus, tout colle : André Sellier est né le 26 octobre 1890, il n’avait donc que 19 ans et demi lors de sa sélection contre l’Italie. Et puis, surtout, il habitait rue de la Faisanderie, dans le 16 ème arrondissement, à 300 mètres à peine de l’église paroissiale de saint Honoré d’Eylau. L’EDL était donc le club de sa paroisse (rappelons qu’à l’époque, tout le monde était catholique, et l’immense majorité pratiquait ; les patronages étaient très fréquentés).

André Sellier correspond donc au profil. Bien sûr, il n’existe pas de certitude à 100% concernant cette nouvelle identification. Si l’on veut du 100%, on se contentera donc de A.Sellier. Mais si l’on accepte de se contenter de fortes probabilités, basées sur les éléments évoqués ci-dessus, on optera pour André Sellier.

L’Auto du 29 mars 1910, BNF Gallica

A la poursuite d’André

J’ai donc poursuivi mes recherches sur l’Auto : Sellier apparaît dans les formations publiées au début de 1909, mais cela ne veut pas dire qu’il n’était pas titulaire dès 1908. Je m’explique : l’Auto se désintéressait totalement de la FGSPF et de ses championnats avant la fin de l’année 1908. Pourquoi ? Parce que la FGSPF n’était qu’une petite fédération vivotant dans l’ombre de la toute puissante (et laïque) USFSA, qui avait l’exclusivité de la formation de l’équipe de France, au motif qu’elle avait fondé le FIFA, qui ne reconnaissait qu’une seule fédération par pays. Or, il existait plusieurs autres fédérations pratiquant le football, la FCAF, par exemple, outre la FGSPF, plus une myriade d’autres, dont je vais épargner les sigles au lecteur. Elles étaient ostracisées par l’USFSA et ignorées par la presse, qui va toujours au plus fort.

Mais la situation a changé en 1908, les connaisseurs le savent : pour des raisons sur lesquelles je ne vais pas revenir ici, l’USFSA a démissionné de la FIFA, et le proverbe bien connu, qui va à la chasse perd sa place (et qui se rapporte au jeu de paume) s’est vérifié : la place étant vacante, le CFI (qui chapeautait un regroupement des petites fédérations concurrentes de l’USFSA démissionnaire) a candidaté, et a été retenu en décembre 1908.

Du coup, c’était le CFI qui allait composer les équipes de France devant rencontrer les Belges, les Anglais, etc… et la presse commença à s’intéresser aux clubs du CFI, et notamment à l’EDL !

1910 est l’année faste de Sellier, il s’impose dans la ligne d’attaque de l’EDL. On le voit, le 28 mars, affronter avec son club les Anglais du Wanstead FC (2-5, mais un but personnel pour Sellier), puis, le lendemain (!) être aligné dans la sélection de Paris du CFI opposée au prestigieux club anglais de Bishop Auckland (vainqueur de 3 FA amateur Cups) et gagner 1-0, ce qui est un exploit. En 1910, on ne court pas 10 km par match, bien loin de là, donc jouer deux matchs en deux jours n’est pas une mission impossible. Sellier est remarqué, au point d’être présélectionné en équipe de France : plus exactement, il fait partie du « onze » remplaçant, mais ne fera pas le déplacement à Brighton pour affronter l’équipe d’Angleterre, cette fois-ci.

Partie remise : il est sélectionné pour le déplacement de Milan, où l’équipe de France va jouer contre l’Italie, pour la première fois, et le CFI… jouer sa place définitive au sein de la FIFA, car son admission de décembre 1908 n’était que provisoire. Le 15 mai, l’équipe de France sera battue (2-6), mais le CFI sera gagnant ! A la mi-temps du match, apparaissent dans la tribune d’honneur tous les « pontes » de la FIFA : le président anglais Daniel Woolfall, sir Frederick Wall, le « chairman » de la FA anglaise, les Belges De Laveleye et Muhlinghaus, l’autrichien Hugo Meisl (le futur entraîneur du Wunderteam des années 30), l’Italien Luigi Bosisio et les Français Charles Simon et H Brame. Le CFI est désormais membre à part entière de la FIFA.

L’Auto du 16 mai 1910, BNF Gallica

Un set perdu sur la terre battue de Milan

Partis de Paris en train la veille à 13 heures, arrivés à Milan à 7 heures du matin, jouant à 15h 30, les Français (en maillot blanc rayé de bleu et à parements rouges) sont fatigués et la terre battue sur laquelle ils sont contraints de jouer ne les avantage pas. Ils s’écrouleront pendant la dernière demi-heure. Il n’existe pas de compte-rendu français de ce match, car les journaux, à cette époque, ne délèguent pas d’envoyé spécial pour les matchs disputés à l’étranger.

Voici par contre ce qu’écrit Gianni Brera, dans sa Storia Critica del calcio Italiano, un ouvrage qui fait autorité : « Sono nettamente piu abili i francesi, ma la presunzione li ha indotti ad attacare et a scoprirsi » (Les Français sont nettement plus habiles, mais la présomption les pousse à attaquer et à se découvrir). N’est-ce pas là le résumé de tous les matchs France-Italie ? Se sachant plus techniques (ce qui est plutôt étonnant en 1910, mais il faut dire que pour les Italiens, dont le jeu était alors plus primitif, c’était le premier match international) les Français attaquent inconsidérément… et laissent des boulevards en défense !

Les Italiens mènent donc contre le cours du jeu à la mi-temps (0-2), et Brera poursuit : « Alla ripresa, i francesi sono costretti al forcing e segnano con Sellier » (A la reprise, les Français sont contraints au forcing et marquent un but par Sellier). A l’époque, pas de numéros, ni de noms floqués sur les maillots, donc l’identification des joueurs pose souvent problème. Pour Brera, de même que pour l’Almanacco del Calcio, sur tous les sites Internet italiens, d’après toutes les sources françaises, notamment les Cahiers de l’Equipe, jusqu’à leur dernière édition, en 1989, c’est Sellier le buteur français. Mais pas pour la Gazzetta dello Sport dans son édition de 1910, qui donne Bellocq pour buteur. Dans les ouvrages statistiques que j’ai co-signés, en 1992 pour la FFF, et en 1998 chez First, la version Bellocq a été préférée, quoique sans certitude aucune. Il fallait choisir, ce fut la seule source d’époque dont nous disposions alors qui a prévalu. Mais je signale quand même ici cette divergence dans les sources.

Où jouait d’ailleurs Sellier ? Ce n’est pas clair, et les compositions d’équipe publiées dans les almanachs ne nous aident guère ; en effet, il n’est pas rare que la presse ait inversé les lignes d’attaque (l’ailier droit se retrouve à gauche) ou même détaché les ailiers de la triplette centrale ! Sellier, qui était rapide (dans le jargon d’époque, il « descend »), pouvait évoluer à l’aile et à l’inter.

Rappelons au passage, pour les lecteurs qui n’ont pas connu les lignes d’attaque à 5, que celles-ci comprenaient un ailier droit, un inter droit, l’avant-centre, puis un inter gauche et un ailier gauche. En 1910, la ligne d’attaque évoluait comme une ligne de trois-quarts au rugby : le demi-centre était le meneur de jeu, il donnait le ballon à une de ses deux ailes, donc par exemple à l’inter droit, qui servait son ailier droit, lequel « descendait », c’est-à-dire débordait, et centrait, ou remettait à son inter, etc.

La composition d’équipe retenue, pur ce France-Italie, donne Sellier inter gauche, mais rien n’est moins sûr, dans la mesure où Jourde, ailier gauche théorique ici, n’a jamais évolué à l’aile ! Si l’on se réfère à ses 7 autres sélections, on verra qu’il a toujours joué inter, ou avant-centre et qu’il avait tout, sauf le profil d’un ailier-sprinter. Je me demande donc si Sellier n’a pas été en réalité l’ailier, mais là encore, sans aucune certitude.

Cela fait beaucoup d’incertitudes, n’est-ce pas ? Et ce n’est pas terminé.

Car Sellier disparaît des « radars » en 1911. On trouve certes trace de lui, mais il n’est plus titulaire pour les matchs décisifs de l’EDL en mai (Trophée de France, par exemple), et il n’est plus non plus international. Sa place est prise par le jeune Gravier à l’inter, et par Verbrugge à l’aile. Rien d’étonnant : le CFI s’est vu renforcé par l’adhésion d’un certain nombre de clubs (parisiens) qui ont « lâché » l’USFSA, et pas des moindres, le Red Star, le CAP… Ces clubs sont venus au CFI pour placer leurs joueurs dans l’équipe de France et l’obtiennent, c’est l’intérêt du CFI, au détriment des éléments issus des patronages, tant pis pour eux !

La carrière de Sellier est donc ultra-courte, et aucune explication n’est donnée dans la presse, personne ne s’intéresse à Sellier : il est là, tant mieux, il n’est plus là, on l’oublie.

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Archives de Paris

Chute de cheval, fracture du crâne

Revenons à la fiche militaire d’André Sellier : il est incorporé en octobre 1911 et versé au 29 ème bataillon d’artillerie de Laon, et ce pour deux ans. Laon est situé à 130 km de Paris, André Sellier est peintre en bâtiment alors, il ne doit disposer que de modestes moyens, revenir à Paris en permission pour jouer au football avec l’EDL n’est sans doute pas envisageable, surtout dans la mesure où le « patro » est totalement amateur et ne peut le défrayer. Il est donc assez vraisemblable que le football s’est arrêté là pour André Sellier : en aucun cas, en 1910, et encore moins pour un jeune issu d’un patronage qu’un autre (Chayriguès, par exemple, qui monnaya très tôt son talent), la pratique du football ne pouvait constituer un métier.

La fiche militaire nous apprend aussi que Sellier, à peine libéré de ses obligations militaires, fut (comme tant d’autres de cette génération malchanceuse) rappelé sous les drapeaux en 1914 pour guerroyer contre les Allemands, dans l’artillerie. Et là, une chute de cheval le 1er septembre 1917, en « service commandé », précise la fiche (on tirait encore les canons avec des chevaux) entraîna une fracture du crâne qui lui laissa des séquelles (surdité d’une oreille, vertiges, maux de tête). Il décéda le 10 mars 1920 et il paraît évident que cette fracture du crâne n’est pas étrangère à ce décès prématuré.

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Archives de Paris

Bilan du « cas Sellier » : tout d’abord, une erreur corrigée ; elle ne portait que sur un prénom, ce qui paraît insignifiant, mais ne l’est pas, car cela met en jeu notre connaissance historique du football français et de ses internationaux. Je m’explique : si l’on cherche des informations sur un international anglais du passé, même très lointain, 1872 par exemple, il suffit de feuilleter A century of English International Football, de Morley Farror et Douglas Lamming. Ce livre contient absolument tout. Pour le Brésil ? Consulter A Enciclopedia da Seleçao, d’Ivan Soter. J’arrête la liste…. Pour la France ? Eh bien, considérons qu’on a presque (mais pas tout à fait) tout depuis 1920, et encore tant de manques avant, parce qu’un travail statistique correct, c’est-à-dire complet, rigoureux, n’a pas été fait… avant les années 1990, il faut bien le reconnaître, et qu’on en est encore, en 2022, à essayer de boucher les trous avec un siècle de retard. On n’est pas au niveau, on ne le sera jamais.

Ensuite, une histoire humaine découverte, avec son tragique, si l’on veut bien admettre (parce qu’on en est là) qu’A. Sellier est bien André Sellier, 1890-1920… Ce qui différencie les Bleus d’il y a un siècle de ceux d’aujourd’hui, c’est qu’ils étaient amateurs – réellement –, obscurs (car les médias ne s’intéressaient pas à eux) et que leur destin a été bien plus marqué par l’horreur de 14-18 que par le football, qui n’était alors qu’un loisir ne prêtant pas à conséquence. Raison de plus pour les sortir du néant de l’oubli et de l’indifférence, comme le « cas Sellier ».

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