Portugal-France (0-1) : ils ont fait le mur

Publié le 4 septembre 2015 - Bruno Colombari

Lisbonne réussit aux Français pour les coups francs. Onze ans après Zidane, c’est Valbuena qui en a transformé un, suffisant pour battre une nouvelle fois des Portugais fantômatiques (1-0). Ça fait du bien au moral.

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Le résultat était-il prévisible ?

Au vu des performances respectives des deux équipes, un nul semblait probable. Et si l’on pouvait craindre une partie sans grand rythme, la première mi-temps a tenu ses promesses : aucun tir avant la demi-heure de jeu, une intensité digne d’un toro d’entraînement et un manque général d’envie et de motivation qui donneront du grain à moudre à tous ceux qui militent pour la disparition des matches amicaux internationaux. Ça a été mieux en deuxième période avec un jeu un peu plus ouvert, et à force de médiocrité, les Portugais ont fini par perdre le match, comme d’habitude. On retiendra donc que les Bleus en sont à dix victoires d’affilée contre la Selecçao, ce qui commence à faire beaucoup. Et dans quelques mois, on aura presque tout oublié de ce match, hormis le coup-franc historique de Valbuena.

L’équipe est-elle en progrès ?

Dans son édito de L’Equipe du jour, Fabrice Jouhaud avait évoqué « une sélection moyenne composée de joueurs moyens dont aucun ne figure à son poste dans le top 3 mondial. » Il parlait des Bleus, bien entendu. C’était plutôt vache, et un peu exagéré, tant des éléments comme Varane, Matuidi, Pogba, Benzema et Griezmann peuvent difficilement passer pour des tocards, alors que Fekir et Martial laissent voir un potentiel considérable.

Mais la question n’était pas là à Lisbonne. Il s’agissait d’abord de se rassurer derrière. Si la défense n’a quasiment jamais été mise hors de position par une attaque portugaise anémique, on ne peut pas dire que le milieu de terrain à quatre mis en place par Deschamps ait brillé par sa complémentarité, son organisation ou la vitesse de ses transmissions. La sortie prématurée de Nabil Fekir, remplacé par Griezmann, a modifié un peu le schéma de jeu initial.

En deuxième mi-temps, l’équipe a semblé plus équilibrée et a dominé copieusement des Portugais peu concernés. La victoire, même étriquée, est tout à fait logique et va contribuer à redonner confiance aux Bleus, même s’il y a encore du travail au milieu avec un positionnement de Pogba à définir.

Quels sont les joueurs en vue ?

Moussa Sissoko a très actif à droite en première mi-temps, même s’il a pris parfois des risques inconsidérés en zone défensive. Blaise Matuidi, sur sa lancée du début de saison avec le PSG. Si le ballon à la 30e lui arrive sur le pied gauche, il peut y avoir but. Antoine Griezmann a fait plutôt une bonne rentrée, montant en puissance tout au long du match et apportant de la vitesse et de la variété devant. Enfin, Patrice Evra a bien tenu son couloir gauche, hormis dans le dernier quart d’heure où des boulevards commençaient à s’ouvrir dans sa zone. Dans l’axe, Laurent Koscielny a été rassurant aux côtés de Varane et il a marqué des points face à Sakho et Mangala.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Bacary Sagna n’a pas apporté grand chose devant et a été en difficulté derrière contre Ronaldo avant que celui-ci ne permute à droite. Au milieu, Pogba et Cabaye se sont marchés sur les pieds pendant trois quarts d’heure, jusqu’à l’entrée de Schneiderlin qui a mis un peu d’ordre dans ce bazar. Le milieu de la Juve n’est pas dans son assiette en ce début de saison, et ça s’est vu à Lisbonne. On peut en dire autant de Karim Benzema, maladroit dans ses passes et qui n’a jamais été en situation de tirer.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Il va venir très vite, dès lundi 7 septembre à Bordeaux, dans ce que l’on continuera à appeler Nouveau stade par esprit de contradiction (et aversion du naming). Face à la Serbie, les Bleus vont tenter de confirmer leurs bonnes dispositions de Lisbonne tout en tentant d’améliorer leur jeu collectif et l’articulation au milieu, qui reste très perfectible. On aimerait bien voir une association Valbuena-Martial-Griezmann devant, histoire de mettre de la vivacité au cœur de la défense serbe.

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