Les treize Norvégiens de Blanc, cinq ans après

Publié le 11 août 2015 - Bruno Colombari

Le 11 août 2010 face à la Norvège à Oslo, Laurent Blanc appelait pour ses débuts au poste de sélectionneur treize débutants en équipe de France, dont six titulaires et deux remplaçants. Que sont-ils devenus ?

2 minutes de lecture

Sur le banc de l’Ullevaal Stadion d’Oslo, alors que débutait son mandat de sélectionneur, Laurent Blanc a sorti la lessiveuse et a appelé treize joueurs à zéro sélection. Ce n’était pas le résultat d’un coup de folie de l’ancien entraîneur de Bordeaux, ni une stratégie kamikaze, mais la conséquence d’une sanction collective décidée par la Fédération suite à la désormais légendaire grève du bus de Knysna lors de la coupe du monde sud-africaine deux mois plus tôt.

Aucun des mutins ne devant être retenu [1], Laurent Blanc a formé un groupe hybride avec quatre joueurs confirmés (Benzema, Lassana Diarra, Mexès, Nasri), cinq autres qui avaient joué une poignée de matches en Bleu (Ben Arfa, Fanni, Briand, Sissoko, Rémy) et donc la bagatelle de treize débutants.

Treize d’un coup

Six seront alignés au coup d’envoi le gardien Stéphane Ruffier, les défenseurs Adil Rami et Aly Cissokho, les milieux Yann Mvila et Charles N’Zogbia et l’avant-centre Guillaume Hoarau. L’ailier Jeremy Ménez et le milieu Yohan Cabaye entreront à la mi-temps. Sur le banc, il y avait aussi le gardien Nicolas Douchez, les défenseurs Mathieu Debuchy, Mamadou Sakho et Benoît Trémoulinas et le milieu Blaise Matuidi.

Sur le schéma ci-dessous, les débutants sont en blanc avec leur nombre de sélections actuel.

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Après une première mi-temps équilibrée, les Bleus ouvrent le score par Ben Arfa (48e) entré à la pause, mais se font rejoindre dans la foulée sur un coup-franc repris de près (51e) puis s’inclinent sur un contre (71e). Le résultat est anecdotique, même s’il n’est jamais agréable pour un sélectionneur de débuter par une défaite.
 


 
Voyons maintenant ce que sont devenus ces treize débutants, cinq ans plus tard.

Sept portés disparus

Un seul d’entre eux ne compte aucune sélection (et n’en comptera probablement jamais) : il s’agit du gardien Nicolas Douchez. Aly Cissokho verra son compteur bloqué à un, alors que Charles N’Zogbia sera rappelé en juin 2011 en Pologne avant de disparaître des radars. Guillaume Hoarau jouera cinq fois jusqu’à la même date, puis sera écarté.

Adil Rami va former pendant deux ans la charnière centrale des Bleus aux côtés de Philippe Mexès. Mais Didier Deschamps ne le retient plus après l’Euro, sauf deux fois en 2013, où il dispute son 26e et dernier match en sélection face au Brésil.

Yann Mvila va enchaîner 22 matches avec Laurent Blanc, jusqu’à l’Euro 2012 où ses écarts de conduite l’exclueront du groupe. Jeremy Ménez (24 sélections) ira un peu plus loin, jusqu’en mars 2013 contre l’Espagne.

Six toujours là, dont quatre titulaires

Curieusement, parmi les six qui sont encore dans le groupe, il n’y en a que deux qui ont joué contre la Norvège. Stéphane Ruffier ne compte certes que trois sélections, mais il est désormais dans la doublure de Hugo Lloris, à peu près sur la même ligne que Stève Mandanda. Yohan Cabaye fait partie du onze de base de Didier Deschamps, même si sa position s’est fragilisée depuis six mois. Avec 39 capes, il est celui qui a le plus joué depuis cinq ans parmi ceux qui étaient en Norvège.

Parmi ceux qui n’ont pas joué à Oslo, il y avait Benoît Trémoulinas. S’il n’a joué que quatre fois, le défenseur de Séville a failli aller au Brésil l’an dernier et il a été appelé deux fois cette année. Mathieu Debuchy n’a presque pas joué depuis la coupe du monde (un seul match en septembre 2014 contre l’Espagne), mais il totalise 26 sélections et n’a pas de concurrent sérieux à son poste. Mamadou Sakho est lui aussi un cadre de Deschamps avec également 26 sélections. Quant à Blaise Matuidi, il est avec ses 35 sélections un joueur indispensable au cœur du jeu.

Qu’en déduire ? Contraint par les circonstances, Laurent Blanc a été plutôt perspicace dans le choix de ses treize novices. Il a en fait préparé le terrain à Didier Deschamps. Mais curieusement, ceux qu’il a fait jouer ont dans l’ensemble plutôt échoué en sélection, alors que ceux qui ne sont pas sorti du banc forment un tiers de l’équipe-type actuelle.

[1excepté Stéphane Ruffier, appelé en Afrique du Sud après la blessure de Cédric Carrasso, mais hors liste et donc pas sélectionnable

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