Son apport
Avec sa taille imposante (1,93 m) qui lui a valu le surnom de pieuvre, il a été le plus grand joueur de champ des Bleus, dépassé depuis par Steven Nzonzi. Précieux par son jeu de tête, évidemment, il est aussi réputé pour son abattage, sa manière de sauter les coudes écartés faisant de gros dégâts collatéraux et une technique au-dessus de la moyenne dans les petits espaces, qui lui permet de sortir très proprement les ballons récupérés dans l’entrejeu.
Associé à Didier Deschamps jusqu’en 2000 et à Claude Makelele par la suite, c’est le prototype du joueur box to box, capable d’aller d’une surface à l’autre au cours de la même action, comme par exemple lors du troisième but des Bleus contre le Brésil en 1998 qu’il offre à Emmanuel Petit. Il est d’ailleurs l’auteur de douze passes décisives en sélection, dont cinq en phase finale (une à la Coupe du monde 1998, deux à l’Euro 2000 et deux à la Coupe du monde 2006).
Son rayonnement maximal en équipe de France aura lieu entre l’Euro 2000 et la Coupe du monde 2006. Dans cet intervalle de six saisons, entre 24 et 30 ans, il joue 70 fois sur 88 matchs possibles et il est probablement le joueur le plus régulier des Bleus. C’est aussi une période où il dévaste tout en club, que ce soit avec Arsenal jusqu’en 2005 ou lors de son passage à la Juventus en 2006.
La contrepartie de ce physique atypique pour un milieu relayeur est une certaine fragilité musculaire qui a gâché les six dernières années de sa carrière. Avec l’équipe de France, il a ainsi manqué l’Euro 2008, même s’il était dans le groupe, et n’a pas été retenu pour la Coupe du monde 2010. Alors qu’il aurait pu devenir, avec Thierry Henry, un cadre des Bleus après le départ de Zinédine Zidane à l’été 2006, il n’a disputé que treize matchs en trois ans, voyant son influence s’éteindre progressivement.