Ce que Arsenal doit à l’équipe de France

Publié le 6 mai 2025 - Richard Coudrais

Durant presque deux décennies, Arsenal fut considéré comme le plus français des clubs étrangers. Un nombre impressionnant de Bleus ont en effet porté le maillot des Gunners, et non des moindres.

16 minutes de lecture

Pendant plus de cent-dix ans, Arsenal fut une sorte d’archétype du football britannique. Créé en 1886 par les employés d’une usine d’armement londonienne, le club a ensuite été façonné dans les années 1930 par un manager visionnaire, Herbert Chapman. Cet écossais truculent donna au club ses premiers titres, mais également son maillot si particulier et une avancée considérable en matière de professionnalisme. Le relais a été repris par d’autres managers influents qui ont toutefois toujours respecté un football de tradition, avec des équipes essentiellement composées de joueurs british, du moins de style à défaut de nationalité.

A l’origine fut Arsène Wenger

C’est dire si l’arrivée d’Arsène Wenger en octobre 1996 fut une véritable révolution. Premier entraîneur étranger de l’histoire du club, l’Alsacien propose un football qui privilégie la technique et les passes à ras de terre, loin du Boring Arsenal cher à l’écrivain Nick Hornby. Cette philosophie nécessite l’apport massif de joueurs provenant de l’étranger, ce qui est désormais facilité par le récent arrêt Bosman.

Si son engagement est acté depuis l’été 1996, Arsène Wenger ne débarque dans le nord londonien qu’en octobre, retardé par une obligation contractuelle avec Nagoya, le club japonais qu’il entraîne depuis deux ans. Alors que l’intérim est assuré par Pat Rice, et que la presse dubitative se demande qui est ce french manager peu connu (« Arsène who ? » titre l’Evening Standard), celui-ci opère ses premiers recrutements à distance et fait engager d’entrée deux frenchies, Rémi Garde et Patrick Vieira.

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Rémi Garde, homme d’avant-garde

Rémi Garde est âgé de trente ans lorsqu’il débarque, avec Patrick Vieira, au club d’Islington. Il a été formé à Lyon, a joué à Strasbourg et a été appelé en six occasions par Michel Platini en équipe de France, entre 1990 et 1992. A Londres, Arsène Wenger en fait son capitaine, le premier joueur non-britannique à porter le brassard au sein du club plus que centenaire. Après avoir participé au doublé de 1998 avec Vieira, Petit et Anelka, il met fin à sa carrière en 1999.

Patrick Vieira, première légende

Formé à l’AS Cannes et subtilisé par l’AC Milan à l’âge de dix-neuf ans, Patrick Vieira est sur le point de rejoindre l’Ajax d’Amsterdam en 1996 quand Arsène Wenger le convainc in-extremis de le rejoindre à Londres. C’est le début d’une longue histoire entre un club et un de ses joueurs emblématiques, qui connaît par ailleurs sa première sélection en équipe de France A en février 1997. L’année 1998 sera celle du doublé des Gunners et du titre de champion du monde des Bleus. Par la suite, le Français remportera deux nouveaux titres de champion d’Angleterre et deux victoires en FA Cup. Capitaine de l’équipe, il aura disputé neuf saisons avec le club londonien, de 1996 à 2005, obtenant 79 sélections durant cette période.

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Nicolas Anelka, promesse envolée

En février 1997, le transfert de Nicolas Anelka du Paris Saint-Germain à Arsenal fait grand bruit. Le gamin de dix-sept ans vient tout juste de disputer ses premiers matchs avec son club formateur qu’il est subtilisé, avant même de signer son premier contrat pro, par le club anglais. Un des effets inattendu de l’arrêt Bosman qui rend caduc l’obligation de signer son premier contrat pro dans son club formateur. Le jeune attaquant s’impose peu à peu à la pointe de l’attaque des Gunners et suscite la curiosité d’Aimé Jacquet qui le convoque pour un match de préparation. Il le retient ensuite parmi les 28 pour la Coupe du monde 1998 mais le jeune Trappiste fera partie des six exclus. Roger Lemerre le sollicite au lendemain du Mondial victorieux et Anelka inscrit notamment les deux buts d’une victoire historique des Bleus à Wembley (2-0) en février 1999. En fin de saison, il quitte Arsenal pour le Real Madrid.

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Emmanuel Petit, puissance mille

Pour sa deuxième saison au sein du club londonien, Arsène Wenger fait venir deux joueurs qu’il a fait débuter à Monaco, Emmanuel Petit et Gilles Grimandi. Les deux hommes, amis d’enfance, sont âgés de 27 ans. Le premier nommé compte déjà quinze sélections en équipe de France, mais il est de moins en moins souvent appelé, notamment depuis le terrible France-Bulgarie de novembre 1993 et sa conversion en milieu de terrain. A Londres, aux côtés de Patrick Vieira, il retrouve une nouvelle vitalité qui lui ouvre à nouveau les portes de l’équipe de France. Après le doublé réalisé par Arsenal en 1998, il est embarqué in-extremis pour la Coupe du monde 1998 où il devient l’un des acteurs essentiel du titre mondial, inscrivant deux buts au cours du tournoi, notamment celui qui donne la victoire en finale contre le Brésil, sur une passe de Patrick Vieira. Le Normand reste pendant trois ans chez les Gunners avant de céder aux sirènes barcelonaises en 2000. Ce qu’il regrettera longtemps.

Lire l’article Emmanuel Petit, en plein dans le mille


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La statue de Thierry Henry à l’Emirates Stadium (© Richard Coudrais, 2013)

Thierry Henry, statue éternelle

En août 1999, c’est un autre joueur qu’il a fait débuter à l’AS Monaco qu’Arsène Wenger attire à Highbury. Thierry Henry compte alors onze sélections en équipe de France et surtout un titre de champion du monde, ayant activement participé, à vingt ans, au triomphe des hommes d’Aimé Jacquet (trois buts en six matchs). Après un épisodique passage à la Juventus, Arsène Wenger transforme l’ailier monégasque en un avant-centre destiné à remplacer Nicolas Anelka. C’est peu dire que la réussite est complète. A l’image de Vieira, Titi devient une figure du club en participant au doublé de 2002, au titre de 2004 et aux nombreuses campagnes européennes du club, ponctuées par deux finales, la C2 en 2000 et la C1 en 2006. Dans le même temps, il s’impose à la pointe de l’attaque de l’équipe de France, décrochant 81 sélections parmi lesquelles la finale de la Coupe du monde 2006. Il quitte Arsenal en 2007 pour Barcelone, mais revient pour une pige de sept rencontres durant la saison 2011/2012, prêté par le Red Bull de New York où il poursuit sa carrière. Il est aujourd’hui le seul frenchie à avoir une statue près du stade Emirates.

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Robert Pirès, stratège blessé

Au lendemain de l’Euro 2000 dont ils ont été les héros de la finale victorieuse, Robert Pirès et Sylvain Wiltord rejoignent une équipe d’Arsenal de plus en plus française avec désormais cinq Tricolores dans ses rangs (Vieira, Grimandi, Henry, Pirès, Wiltord). Robert Pirès, qui compte déjà trente-huit sélections à son arrivée, a passé deux saisons difficiles à l’Olympique de Marseille. A Londres, l’ancien Messin muscle son jeu et s’impose dans le championnat d’Angleterre. Son influence au sein de l’équipe de France s’épaissit tout autant. Il devient un des cadres de l’équipe elle-même de plus en plus arsenalisée, laquelle remporte la Coupe des Confédérations en 2001. Mais en mars 2002, une grave blessure (ligaments croisés) l’éloigne des terrains pendant six mois et l’empêche notamment de participer à la Coupe du monde 2002. Il revient en octobre 2002 et retrouve très vite son niveau. Les Bleus de Jacques Santini remportent une nouvelle Coupe des Confédérations, mais échouent en quarts de finale de l’Euro 2004. L’histoire de Robert Pirès avec les Bleus va s’arrêter en octobre 2004 après une brouille avec le sélectionneur Raymond Domenech. Chez les Gunners, son dernier match est la finale de la Ligue des Champions, à Saint-Denis, où Arsène Wenger le sort pour pallier l’expulsion du gardien Jens Lehmann.

Sylvain Wiltord, en dernière minute

Sylvain Wiltord débarque en août 2000 chez les Gunners, un peu après Robert Pirès, à quelques heures de la fin du mercato estival. Formé à Rennes et consacré à Bordeaux, le meilleur buteur du championnat de France 1999 compte dix sélections chez les Bleus. A Londres, il est soumis à une très forte concurrence (Bergkamp et Henry, notamment) qui l’oblige à s’adapter aux circonstances. Il gagne toutefois un temps de jeu suffisant pour inscrire de nombreux buts et devenir l’un des joueurs les plus populaires de Highbury. Celui qui a connu sa première sélection à Wembley conserve également la confiance des différents sélectionneurs (Lemerre, Santini, Domenech…) même s’il doit tout le temps gagner sa place. Après une ultime saison contrariée par une blessure, il quitte Arsenal en 2004 pour rejoindre l’Olympique Lyonnais. Ses quatre ans passés à Londres sont la seule expérience de sa carrière à l’étranger.

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Gaël Clichy, en haut de scène

A la manière de Nicolas Anelka et Jérémie Aliadière, Gaël Clichy rejoint Arsenal en 2003 à l’âge de dix-huit ans, alors qu’il n’a joué qu’une quinzaine de rencontres avec l’AS Cannes, son club formateur. L’international espoirs assume pendant deux ans son rôle de doublure de l’international anglais Ashley Cole avant de devenir titulaire au départ de celui-ci en 2006. Aux côtés de Flamini et Cygan puis Gallas et Sagna, Clichy se fait une place et devient l’un des meilleurs arrières latéraux de la Premier League et est appelé en septembre 2008 par Raymond Domenech. Régulièrement convoqué, il participe à la Coupe du monde 2010 puis reste dans les plans de Laurent Blanc. En 2011, lassé par la stagnation des Gunners, l’ambitieux rejoint Manchester City.

Mathieu Flamini, en deux temps

Mathieu Flamini a connu deux périodes chez les Gunners : quatre ans entre 2004 et 2008 puis trois saisons entre 2013 et 2016. Formé à l’OM et lancé dans le grand bain par Alain Perrin, le jeune milieu de terrain de vingt ans signe pourtant son premier contrat pro à Arsenal, le club londonien devenant coutumier d’une pratique, certes légale, mais aux antipodes du fair-play. L’international espoir intègre petit à petit l’équipe, bénéficiant des nombreux blessés qui sont une autre marque de fabrique du management d’Arsène Wenger. Le milieu de terrain de formation évolue souvent en défense aux côtés de Clichy et Cygan. Il entre en jeu lors de la finale de Ligue des Champions 2006 disputée au Stade de France et perdue face à Barcelone. Ce n’est qu’en 2007-2008 que le joueur devient pleinement titulaire. Il obtient du même coup ses premières sélections en bleu et postule pour l’Euro 2008. Appelé dans la liste initiale du sélectionneur, il fait finalement partie des sept exclus. En ce même été 2008, le Français quitte Arsenal pour rejoindre l’AC Milan. Il revient cinq ans plus tard où il devient titulaire, mais perd peu à peu du temps de jeu face à une concurrence accrue. Il quitte définitivement le club en 2016.

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William Gallas, l’impitoyable

Le défenseur William Gallas rejoint les Gunners en 2006 après cinq saisons passées à Chelsea. Il revient de la Coupe du monde en Allemagne où il a brillé en défense centrale. A vingt-neuf ans, il s’impose dans la défense d’Arsenal aux côtés de Clichy et Flamini puis Sagna et Silvestre. L’ancien Marseillais se voit confier le brassard de capitaine après le départ de Thierry Henry en 2007. Malgré de brillantes prestations, il ne remporte aucun titre avec les Gunners. Il connaît par ailleurs quelques conflits internes qui lui vaudront la perte du brassard. Avec l’équipe de France, il participe aux fiascos de l’Euro 2008 puis de la Coupe du monde 2010 où il joue sans le savoir son dernier match en bleu. A son retour d’Afrique du Sud, il rejoint Tottenham, l’ennemi historique d’Arsenal.

Abou Diaby, le malchanceux

C’est au cours du mercato d’hiver de la saison 2005/2006 que Abou Diaby, en provenance d’Auxerre, rejoint Arsenal, alors qu’il n’a pas encore vingt ans. S’il passe neuf saisons au sein du club londonien, sa carrière est marquée par des blessures à répétition. Le malheureux détient même probablement quelques records en la matière. Il connaît une très bonne période entre 2008 et 2010, celles des Clichy, Gallas, Sagna, Nasri, Silvestre, Coquelin… où il est fréquemment titularisé chez les Gunners ainsi que chez les Bleus, où il cumule seize sélections. Il dispute notamment les trois rencontres de la Coupe du monde 2010 et reste l’une des rares satisfactions. Par la suite, de multiples blessures vont l’éloigner des terrains. A son départ en 2015, la presse anglaise a comptabilisé quarante-deux blessures, soient 1.554 jours d’absence, ce qui représente presque la moitié de son séjour chez les Gunners.

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Lassana Diarra, juste de passage

Lassana Diarra débarque à Arsenal en août 2007 après deux saisons frustrantes à Chelsea où il a peu joué. A vingt-deux ans, le milieu de terrain formé au Havre compte malgré tout trois sélections en équipe de France, où Raymond Domenech en a déjà fait un homme de base. Chez les Gunners, le Français se trouve en concurrence directe avec Flamini. Arsène Wenger ne lui donne guère plus de temps de jeu que José Mourinho, si bien que le joueur quitte le club dès le premier mercato venu, en janvier 2008. Il n’a joué que douze rencontres avec Arsenal, alors que dans le même temps, il est apparu six fois en équipe de France.

Lire l’article Lassana Diarra, Lass but not least


Bacary Sagna, bleu à point

Bacary Sagna a été pendant sept saisons l’inamovible arrière droit des Gunners. Arrivé en provenance d’Auxerre en 2007, il s’installe d’entrée dans le back four d’Arsenal avec Gallas, Clichy et Flamini, et n’en sort plus. Dans le même temps, il connaît ses premières sélections en équipe de France et succède à Willy Sagnol après l’Euro 2008. Il dispute les trois rencontres de la Coupe du monde 2010 et malgré des prestations peu convaincantes, garde la confiance de Laurent Blanc. Au cours de la saison 2011/2012, il connaît deux fractures du péroné, la première en octobre qui l’écarte des terrains pendant quatre mois et la seconde en mai qui l’empêche de participer à l’Euro 2012. Une fois rétabli, il retrouve rapidement sa place chez les Gunners mais doit attendre un an et demi avant de retrouver l’équipe de France. En 2014, il remporte son premier trophée, la FA Cup, puis dispute la Coupe du monde brésilienne avant de rejoindre Manchester City.

Mikaël Silvestre, mancunien égaré

Après neuf saisons à Manchester United, Mikaël Silvestre rejoint Arsenal en août 2008 à l’âge de trente et un ans. Malgré son expérience, l’international, qui n’est plus appelé chez les Bleus depuis la Coupe du monde 2006, ne parvient pas à s’imposer dans la défense des Gunners aux côtés de Gallas, Clichy et Sagna. Il quitte le club après deux saisons sans grande réussite.

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Samir Nasri, technique et polémique

Samir Nasri compte douze sélections en équipe de France quand il rejoint Arsenal en juillet 2008, au lendemain d’un Euro dont il ne garde pas un bon souvenir (statut de remplaçant, tensions avec certains coéquipiers, remplacement quelques minutes après son entrée pour rééquilibrage défensif à la suite d’une expulsion…). L’ancien Marseillais n’est plus rappelé chez les Bleus, mais il brille avec Arsenal. Arsène Wenger l’a repositionné en milieu gauche où son entente avec Clichy fait merveille. Plusieurs fois élu player of the month par la presse anglaise, il est également élu joueur français de l’année 2010 par France-Football alors qu’il est régulièrement appelé chez les Bleus depuis l’arrivée de Laurent Blanc. Celui-ci lui confie même le brassard de capitaine lors d’un match qualificatif contre le Luxembourg, qualificatif pour l’Euro 2012 (il devient à vingt-trois ans le plus jeune capitaine des Bleus depuis Jean Ducret). Après trois bonnes saisons à Arsenal, qui compte alors Clichy, Gallas, Sagna, Silvestre et quelques autres frenchies plus ou moins assidus, il rejoint Manchester City pendant l’été 2011.

Lire l’article Samir Nasri, la mise à l’index


Sébastien Squillaci, mauvais totaux

Sébastien Squillaci rejoint Arsenal en 2010 en même temps que Laurent Koscielny. Les deux hommes y trouvent Gaël Clichy, Abou Diaby, Bacary Sagna et Samir Nasri. Provenant du FC Séville où il a passé deux saisons, l’ancien Monégasque et Lyonnais a fait une croix sur l’équipe de France (21 sélections) au retour de Knysna. Chez les Gunners, Arsène Wenger lui remet le brassard de capitaine mais le joueur ne confirme pas les espoirs placés en lui. Après une vingtaine de rencontres de Premier League la première saison, il n’en fait qu’une seule la saison suivante et aucune en 2012/2013. Il quitte logiquement le club londonien à l’issue de son contrat et rejoint le SC Bastia.

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Laurent Koscielny, énergie durable

Laurent Koscielny rejoint Arsenal en 2010 (en même temps que Sébastien Squillaci) alors qu’il ne compte aucune sélection en équipe de France. A vingt-cinq ans, il connaît de chauds débuts au sein des Gunners en étant exclu de son premier match à Liverpool. Il s’impose toutefois au centre de la défense d’Arsenal aux côtés de Clichy, Sagna et Squillaci, les quatre hommes constituant un back four 100% français durant quelques rencontres. Ses performances en Premier League séduisent le sélectionneur Laurent Blanc qui l’appelle une premiere fois en novembre 2011. Il est appelé dans le groupe pour l’Euro 2012, dispute le quart de finale contre l’Espagne puis devient un homme de base pour Didier Deschamps, tout comme il l’est à Arsenal pour Arsène Wenger. En 2014, il remporte la FA Cup, premier trophée d’Arsenal depuis neuf ans, puis dispute la Coupe du monde au Brésil. Il remporte une nouvelle Cup en 2015 puis participe à l’Euro 2016. En avril 2018, il est victime lors d’une rencontre européenne d’une rupture du tendon d’Achille qui l’oblige à déclarer forfait pour la Coupe du monde en Russie. Il décline toute sélection par la suite et joue encore une saison avec Arsenal avant de rejoindre les Girondins de Bordeaux. Il aura passé neuf saisons chez les Gunners.

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Un roll-up à l’effigie d’Olivier Giroud à l’Emirates Stadium (© Richard Coudrais, 2013)

Olivier Giroud, ascendant scorpion

Olivier Giroud rejoint Arsenal en juillet 2012 après deux ans passés à Montpellier où il a conquit le titre de champion de France, terminé meilleur buteur du championnat et est devenu international. A vingt-six ans, il compte neuf sélections chez les Bleus dont trois lors de l’Euro 2012. Il devient l’avant-centre d’Arsenal et est tout aussi régulièrement appelé par Didier Deschamps en dépit de la concurrence avec Karim Benzema. Il participe à la Coupe du monde 2014 au Brésil (5 matchs), mais à son retour, une blessure au pied gauche le contraint à quatre mois d’indisponibilité. Malgré un retour remarquable, il devient l’objet de critiques de la presse anglaise qui lui reproche un manque d’efficacité. En France, sa concurrence avec Karim Benzema exacerbe les débats, d’autant que l’attaquant du Real Madrid n’est plus appelé depuis l’affaire de la sextape. L’attaquant d’Arsenal participe à l’Euro 2016 mais ses performances à Arsenal sont de plus en plus discutées. A l’aube de la saison 2017/2018, il n’entre plus dans les plans d’Arsène Wenger si bien qu’en janvier 2018, il rejoint Chelsea.

Lire l’article Olivier Giroud, le recordman inattendu


Mathieu Debuchy, préludes sans suite

Mathieu Debuchy rejoint Arsenal en 2014 après une saison passée à Newcastle. A vingt-huit ans, l’ancien Lillois sort de la Coupe du monde au Brésil et compte désormais vingt-cinq sélections en équipe de France. Après un bon début de saison dans une équipe qui comprend Koscielny, Giroud et Flamini parmi les sept Français de l’effectif, l’arrière latéral se blesse à l’épaule en janvier 2015, ce qui l’écarte des terrains pour trois mois. A son retour, sa place est prise par l’Espagnol Bellerin. Le Français passe ainsi la majeure partie de son temps sur le banc de touche. Il est appelé en équipe de France en septembre 2015, un an après sa précédente sélection, mais ne sera plus rappelé par la suite. Il termine la saison 2015/2016 en prêt chez les Girondins de Bordeaux où il est de nouveau en proie à des blessures. A son retour à Arsenal, Arsène Wenger lui donne toujours un temps de jeu famélique. Il obtient en janvier 2018 un prêt à Saint-Etienne où il peut enfin rejouer et prétendre à nouveau à l’équipe de France. Didier Deschamps le place parmi les réservistes pour la Coupe du monde 2018, mais il ne sera pas retenu pour la phase finale en Russie.

Alexandre Lacazette, le canonnier

Alexandre Lacazette s’engage avec Arsenal en juillet 2017 à l’âge de vingt-six ans. L’ancien Lyonnais compte alors onze sélections chez les Bleus où il est confronté depuis 2013 à la concurrence d’Olivier Giroud, qu’il retrouve chez les Gunners. Ses bonnes performances londoniennes lui assurent la confiance du sélectionneur Didier Deschamps, qui l’appelle pour cinq rencontres, notamment à Cologne en novembre 2017 où il inscrit un doublé contre l’Allemagne. Il ne sera toutefois pas retenu pour la Coupe du monde en Russie. Lorsque Unai Emery succède à Arsène Wenger lors de l’été 2018, et que le club recrute Pierre-Emerick Aubameyang, le Lyonnais parvient à conserver sa place et forme même un duo complémentaire avec le Gabonais. Il n’est toutefois plus rappelé en bleu depuis son doublé contre l’Allemagne. A Londres, le club traverse une mauvaise période. Unai Emery est limogé, remplacé par Mikel Arteta. A partir de 2020, quand sont partis Laurent Koscielny puis Mattéo Guendouzi, Alexandre Lacazette devient le seul international français de l’effectif d’Arsenal, une première depuis 1996. Lors de la saison 2021/2022, l’attaquant français porte le brassard de capitaine, mais il termine la saison par un départ. Après cinq ans passés au club, il retourne à l’Olympique Lyonnais.

Mattéo Guendouzi, l’indomptable

Mattéo Guendouzi signe à Arsenal en juillet 2018 à l’âge de dix-neuf ans après avoir fait ses premiers pas en pro au FC Lorient. Le nouvel entraîneur, Unai Emery lui donne rapidement une place de titulaire, mais le ton change avec Mikel Arteta au cours de la saison suivante. Les relations tendues entre les deux hommes conduisent à un prêt au Hertha Berlin au cours de la saison 2020-2021 puis à l’Olympique de Marseille la saison suivante. C’est sous le maillot marseillais qu’il connaît ses premières sélections, après avoir longtemps été convoqué par Didier Deschamps sans entrer en jeu.

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William Saliba, le dernier des frenchies

C’est en juillet 2019 que William Saliba rejoint Arsenal. Le jeune Stéphanois est à peine âgé de dix-huit ans et va devoir patienter avant de rejoindre les Gunners. Ni Unai Emery, ni Mikel Arteta ne souhaitent l’intégrer dans l’effectif pro. Le club londonien prête alors alors le jeune joueur successivement à Saint-Etienne, à Nice puis à Marseille. C’est en 2022 que Mikel Arteta consent enfin à intégrer le jeune international français (qui a connu ses deux premières sélections en mars 2022) dans l’équipe professionnelle d’Arsenal. William Saliba est alors le seul Français de l’équipe.

La liste des 22

JoueurPériode GunnerPériode BleueSel.
Rémi Garde 1996-1999 1990-1992 0/6
Patrick Vieira 1996-2005 1997-2009 79/107
Nicolas Anelka 1997-1999 1998-2010 9/69
Emmanuel Petit 1997-2000 1990-2003 26/63
Thierry Henry 1999-2007 & 2011-2012 1997-2010 81/123
Sylvain Wiltord 2000-2004 1999-2006 47/92
Robert Pirès 2000-2006 1994-2004 41/79
Gaël Clichy 2003-2011 2008-2013 10/20
Mathieu Flamini 2004-2008 & 2013-2016 2007-2008 2/3
William Gallas 2006-2010 2002-2010 37/84
Abou Diaby 2006-2015 2007-2012 16/16
Lassana Diarra 2007-2008 2007-2016 6/34
Bacary Sagna 2007-2014 2007-2016 42/65
Mikaël Silvestre 2008-2010 2001-2006 0/40
Samir Nasri 2008-2011 2007-2013 11/41
Sébastien Squillaci 2010-2013 2004-2010 0/21
Laurent Koscielny 2010-2019 2011-2018 51/51
Olivier Giroud 2012-2018 2011-2024 60/137
Mathieu Debuchy 2014-2018 2011-2015 2/27
Alexandre Lacazette 2017-2022 2013-2017 5/16
Mattéo Guendouzi 2018-2020 2021-…. 0/13*
William Saliba 2022-…. 2022-…. 22/27*

Les autres Français

Tous les frenchies d’Arsenal n’ont pas été des internationaux, à l’image de Gilles Grimandi (de 1997 à 2002) ou Pascal Cygan (de 2002 à 2006), titulaires chez les Gunners mais jamais appelés chez les Bleus malgré d’évidentes qualités.

L’expérience sera plus difficile pour d’autres comme David Grondin (1998-1999), arraché à Saint-Etienne en pleine formation pour ne jouer que quatre matchs et être prêté à différents clubs, le prometteur Jérémie Aliadière (2001-2005) qui ne parviendra jamais à s’imposer, l’expérimenté Guillaume Warmuz qui fera un bref passage en 2003 sans jouer, Francis Coquelin qui passe dix saisons sous contrat (2008-2018) où il sera souvent prêté (il compte toutefois 160 matchs de Premier League), Yaya Sanogo, fréquemment prêté durant ses quatre ans passés à Londres (2013-2017) et Jeff Reine-Adélaïde, arraché au RC Lens durant sa formation et finalement prêté aux clubs du championnat de France. Ce dernier, à vingt-sept ans, ne désespère pas jouer un jour en équipe de France A.

Il faut également citer les internationaux jeunes et espoirs français qui ont ensuite choisi une autre sélection nationale : l’attaquant guinéen Kaba Diawara, qui joue une demi-saison avec Arsenal (1998-1999), l’avant-centre marocain Marouane Chamakh, deux saisons et demi (2010-2013), le défenseur sénégalais Armand Traoré, deux ans (2006-2008) en très jouant peu, l’attaquant togolais Gilles Sunu, deux matchs avec Arsenal en 2009, le milieu de terrain algérien Ismaël Bennacer, un match de League Cup avec les Gunners en 2015 et l’attaquant gabonais Pierre-Emerick Aubameyang, buteur d’Arsenal entre 2018 et 2022.

pour finir...

La rédaction de cet article a nécessité la consultation des sites selectiona.free.fr, L’Équipe, FFF, Wikipédia, Racing Stub, la relecture d’anciens exemplaires de France-Football et L’Équipe, ainsi que des ouvrages « Les 1000 joueurs de l’équipe de France » de Jérôme Bergot (Talent Sport, 2021), « Le Dico des Bleus » de Matthieu Delahais, Bruno Colombari et Alain Dautel (Marabout, 2017-2018-2022), « Ma vie en rouge et blanc » d’Arsène Wenger (JC Lattès, 2020), « Thierry Henry seul au sommet » de Philippe Auclair (Hachette Sport, 2018).

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