2019, un dernier souvenir pour la route

Publié le 29 décembre 2019 - Bruno Colombari

Que retiendrez-vous comme fait marquant de l’année 2019 ? Pour ma part, c’est la 84e minute du France-Islande de mars dernier. Le beau maillot du centenaire de la FFF, la somptueuse action Pogba-Mbappé-Griezmann et le magnifique raté télévisuel valaient à eux trois le détour.

4 minutes de lecture

Comme je l’ai fait l’an dernier, je termine l’année en mettant sur une étagère un moment fort qui devrait rester dans les mémoires, dans la mienne en tout cas. Pas facile pour 2019, assez pauvre en souvenirs, surtout comparée à 2018. Entre victoires faciles contre des adversaires de troisième rang et matchs ratés face à la Turquie, à première vue rien ne dépasse tout au long de cette année de transition, entre deux grands tournois.

En cherchant bien, il y a quand même eu un moment un peu original, ou intéressant, même si ce n’est évidemment pas l’action du siècle. Mais c’était il y a longtemps, le 25 mars 2019 à Saint-Denis, à l’occasion du deuxième match qualificatif pour l’Euro 2020. Trois jours plus tôt, les Bleus l’ont emporté facilement à Chisinau contre la Moldavie (4-1).

Ce soir-là, dans un Stade de France bien garni, l’équipe de France déroule contre des Islandais sans grand ressort : ils ouvrent le score rapidement grâce à Samuel Umtiti et débloquent le match après l’heure de jeu grâce à deux buts d’Olivier Giroud (68e) et Kylian Mbappé (78e). A l’occasion du centenaire de la FFF, ils portent un très beau maillot à usage unique, très sobre et d’une coupe proche de celle de l’édition 1958.

Le but d’Antoine Griezmann, belle action collective et gros loupé télévisuel

L’action du quatrième but sera manquée par la réalisation de TF1, et c’est bien dommage, car elle est très belle. Que se passe-t-il ? Au milieu de la 83e minute, Griezmann intercepte en se repliant un ballon près du rond central et sert Matuidi, lequel cherche Mbappé en position d’avant-centre. Ce dernier manque le ballon, glisse et heurte Sigurdsson dans sa chute. L’arbitre siffle un coup franc pour les visiteurs. A cet instant (82’45), le réalisateur enchaîne un ralenti sur la faute, puis remontre l’action du but de Mbappé six minutes plus tôt. Une fois dans l’axe de dos, une fois au ralenti, une troisième fois sous un autre angle de face. Puis il s’attarde sur le banc islandais où un joueur (Saevarsson) vient de sortir.

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Quand il revient au direct, à 83’34, c’est déjà trop tard : Griezmann est lancé dans la surface et pique le ballon par dessus Halldorsson. Toute l’action ayant amené le quatrième but français est manquée. La magie du direct…

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Pendant ces cinquante secondes, le réalisateur a donc manqué un changement de joueur côté islandais (on ne l’a pas vu en direct, et il est très furtivement indiqué à l’image) et toute l’action ayant amené le but de Griezmann. Bien entendu, on la reverra par la suite une fois, deux fois, trois fois, avec un nouveau décrochage du direct de 48 secondes. Pendant lesquelles, Dieu merci, il ne se passe rien, Didier Deschamps ayant demandé un changement (Kimpembe pour Kurzawa) et l’arbitre n’ayant pas encore fait reprendre le jeu.

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L’action, donc, la voici : Pavard récupère un ballon de la tête sur le côté droit de la défense, il donne à Pogba dans l’entre-jeu, lequel cherche directement Mbappé en pointe mais un défenseur islandais dévie le ballon.

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A 35 mètres dos au but, l’attaquant parisien voit Griezmann partir à ses côtés et le sert à l’aveugle d’une talonnade.

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Griezmann pousse une fois le ballon à l’entrée de la surface, un peu trop loin, mais alors que Halldorson s’attend à un tir du droit et plonge pour fermer l’angle, Griezmann pique le ballon du gauche par dessus le gardien et trouve le petit filet opposé avec l’aide du poteau.

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On revoit l’action en vidéo


 

Bonus : les chiffres et les nouveautés d’une année de Chroniques bleues

2018 ayant battu tous les records de visites sur l’année (307 235), le mois (58 289 en juillet) et le jour (5353 le 15 juillet), il était impossible pour 2019 de faire mieux sans phase finale pour booster la fréquentation. Mais avec 272 429 visites, cette année fait largement mieux que 2017 (166 848, +63%) avec une pointe à 35 136 en juin (dont 3730 pour la journée du 16).

Et surtout, le mercredi 11 septembre vers 3h du matin (pour tout vous dire, j’étais couché, ce qui est logique après un France-Andorre), Chroniques bleues a enregistré son millionième visiteur, qui si ça se trouve était une visiteuse. Bon, il a fallu plus de neuf ans pour atteindre ce nombre à sept chiffres, mais plus de la moitié ont été engrangés lors des deux dernières années. Autant dire que le deux millionième visiteur arrivera bien plus vite : il y a déjà eu plus de 90 000 visites entre le 11 septembre et le 29 décembre.

La rubrique Zone mixte s’est bien remplie avec onze interviewes : Pierre Cazal, les Irrésistibles Français (deux fois ici et ), Jacques Blociszewski, Lucarne Opposée, Bixente Lizarazu (premier international à s’exprimer sur ce site), le staff de l’équipe de France composé de Guy Stéphan, Franck Raviot et Grégory Dupont (lequel a trouvé du travail au Real Madrid quelques jours plus tard, comme quoi Zidane a de bonnes lectures), un collectif d’experts des Bleus sur trois générations et Philippe Gargov. Un grand merci à eux de m’avoir consacré du temps et de m’avoir apporté leur éclairage et leurs connaissances.

178 articles ont été publiés cette année (près d’un tous les deux jours) en comptant les feuilles de matchs, auxquels il faut ajouter les 13 tableaux thématiques mis à jour après chaque match (donc 11 fois en 2019) et des articles qu’il faut réactualiser ponctuellement, comme celui comparant les stats de Giroud et Benzema (deuxième article le plus lu du site), ou celui traitant des performances des trentenaires, par exemple.

En 2019, j’ai lancé quatre séries : l’une consacrée aux gardiens de but en juillet, une autre sur les rétros de tous les matchs des Bleus à l’Euro 1984 et à l’Euro 2000, une troisième avec Matthieu Delahais sur les anonymes (les internationaux à moins de six sélections) et une dernière sur les trois principaux stades, Colombes, le Parc des Princes et le Stade de France. Je remercie au passage Matthieu qui a assuré la gestion courante du site (et du compte Twitter) pendant les deux semaines de mon voyage au Québec mi-septembre.

Enfin, j’ai créé cette année une nouvelle rubrique, initialement appelée Gallica, trésors d’archives, regroupant des articles écrits à partir de journaux d’avant-guerre et puisés dans le site de la BNF, Gallica. J’en ai publié cinq cette année, puis j’ai fusionné cette rubrique avec celle appelée Dans les cartons de l’Ina pour en faire une seule baptisée Ina & Gallica, trésors d’archives. Je continuerai en 2020 à présenter ces articles dont la qualité de numérisation est exceptionnelle. Même à l’écran, on ressent physiquement la texture du papier journal encré.

L’année 2020, qui sera la dixième de Chroniques bleues, s’annonce riche en émotions et en grands moments. J’espère vous retrouver encore plus nombreux sur ce site qui est pour moi comme une deuxième maison. A très bientôt !

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