1954-2022 : 23 numéros en héritage

Publié le 16 novembre 2022 - Bruno Colombari

Quels joueurs français ont porté le numéro 5 en coupe du monde avant Umtiti ? De qui Mbappé est-il l’héritier avec son numéro 10 ? Quels maillots ont le plus tourné ? Petit historique depuis 1954.

5 minutes de lecture
Mise à jour d’un article initialement publié en juin 2014.
Cet article ne concerne que les numéros attribués à la Coupe du monde. Pour voir ceux attribués à l’Euro depuis 1984, lire l’article 1984-2021 : 23 numéros en héritage.

La numérotation des maillots a été appliquée pour la première fois en Coupe du monde en 1954, en Suisse. Il est donc possible depuis cette date de dresser, pour chaque numéro de maillot (22 jusqu’en 1998, 23 de 2002 à 2018, 26 en 2022), la liste des joueurs qui les ont portés. Afin que ceux qui représentent l’équipe de France au Qatar sachent de qui ils sont les héritiers.

Nous avons choisi de représenter ce travail non pas sous la forme d’un tableau, mais plutôt par chacun des 26 maillots de l’équipe actuelle sur lesquels figurent les noms de leurs possesseurs successifs.

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Pas d’ambiguïté pour le numéro 1, qui a toujours été attribué à un gardien. Avant Hugo Lloris, qui en sera à sa quatrième Coupe du monde avec ce numéro, seul Dominique Baratelli l’avait gardé deux fois, mais ça ne lui a pas porté chance, puisqu’il n’a joué qu’un bout de match contre l’Argentine en 1978, et rien du tout en 1982 alors qu’il partait a priori comme titulaire. De 1998 à 2006, c’est le deuxième gardien qui a récupéré le 1, Barthez ayant choisi le 16.

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Deux gardiens figurent dans cette liste d’arrières latéraux où s’est faufilé Boumsong en 2006 : César Ruminski en 1954 et Dominique Colonna en 1958. A l’époque, les numéros étaient attribués par ligne et par ordre alphabétique. Plus récemment, Amoros et Candela l’ont porté deux fois. En 2018, Benjamin Pavard était un potentiel remplaçant, comme entre 1998 et 2006 avec Candela et Boumsong. Mais lui s’est emparé de la place de titulaire.

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Ecore deux gardiens chez les numéros 3, Claude Abbes en 1954 et François Remetter en 1958. Ce dernier était d’ailleurs titulaire en Suède avant d’être remplacé par le premier lors du dernier match du premier tour. Axel Disasi récupère le numéro porté précédemment par Kimpembe, Evra et Abidal.

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Belle brochette de défenseurs parmi les prédécesseurs de Raphaël Varane. Seul Patrick Vieira, milieu relayeur, s’est glissé dans la liste et y est resté pendant trois Coupes du monde.

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Le seul numéro 5 à avoir gardé son numéro est William Gallas, en 2006 et 2010. A noter que le premier du lot, Jacques Grimonpon (1954), n’a jamais été aligné en Bleu. Samuel Umtiti, devenu titulaire depuis l’Euro, en a hérité, mais l’a cédé depuis à Jules Koundé.

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Avec le numéro 6 arrivent des milieux de terrain, comme Claude Makelele ou Youri Djorkaeff, qui avait même le profil d’un attaquant, en tout cas d’un neuf et demi. Pogba en a été le propriétaire en 2018, après avoir porté le 19 au Brésil et le 15 à l’Euro. Mais c’est Guendouzi qui le récupère en 2022.

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C’est incontestablement un numéro compliqué à porter, et encore plus à garder. En douze éditions, il a connu douze propriétaires jusqu’à Antoine Griezmann (qui portait le 11 en 2014). Si Didier Deschamps le portait en juillet 1998 quand il a brandi la Coupe du monde, il n’a pas cessé de tourner jusqu’en 2018. A noter que Robert Mouynet (1958) n’a jamais joué en Bleu.

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Le 8 reste pour l’histoire le maillot de Marius Trésor à Séville (il le portait déjà en Argentine) et de Marcel Desailly expulsé contre le Brésil (et capitaine malheureux en Corée du Sud). On espère pour Aurélien Tchouaméni une carrière en Bleu meilleure que celle de Valbuena, Gourcuff, Dhorasoo ou Lemar.

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Voici un numéro qui a longtemps été un porte-poisse. Aucun des attaquants qui l’ont endossé entre 1998 et 2010 n’a marqué le moindre but. Une malédiction qui s’est aussi prolongée aux championnats d’Europe, jusqu’à ce qu’Olivier Giroud la brise contre la Suisse en 2014. Il a marqué trois autres fois à l’Euro 2016, mais est resté bredouille en 2018.

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C’est évidemment le numéro légendaire de Michel Platini et de Zinedine Zidane que porte désormais Kylian Mbappé, lequel l’a récupéré de Karim Benzema avec plusieurs intermédiaires (notamment Gignac à l’Euro 2016). A noter toutefois que le premier 10 bleu en coupe du monde était un défenseur, le grand Robert Jonquet, et que Michel Platini ne l’avait pas encore en 1978.

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Le 11 a beaucoup tourné. Seul Sylvain Wiltord l’a porté deux fois, sans grande réussite d’ailleurs. Auparavant, il était plutôt utilisé par des milieux de terrain, comme Henri Michel ou René Girard. C’est majoritairement un numéro de remplaçant. Et ça devrait le rester, même si Ousmane Dembélé l’a récupéré récemment.

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Celui-là est l’un des plus intéressants : hormis Jean Djorkaeff et Claude Papi, il a plutôt porté chance à ses possesseurs, le dernier en date, Thierry Henry, l’ayant porté quatre fois. On ne peut pas en dire autant de Christopher Nkunku, forfait la veille du départ au Qatar, le 15 novembre. C’est Randal Kolo Muani qui l’endosse désormais.

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Les footballeurs sont-ils superstitieux ? Sans doute pas Mickaël Silvestre, qui a gardé le 13 en 2002 et 2006. Hormis Armand Penverne en 1958, on ne peut pas dire qu’il a beaucoup aidé ses propriétaires successifs : Larios en 1982, Genghini en 1986, Diomède en 1998 ont disparu de la circulation après la Coupe du monde. Mangala n’a fait guère mieux. N’Golo Kanté a brillé de mille feux avec en 2018, mais en 2022 il le cède à Youssouf Fofana.

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Le numéro de Jean Tigana va bien à Blaise Matuidi, qui ne l’a pas lâché en 2014 et 2018. Boghossian l’a gardé en 1998 et 2002 sans laisser de souvenirs impérissables, tout comme Saha en 2006. Adrien Rabiot l’a récupéré.

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Le 15 est un tout-terrain, porté par Platini lors de son premier Mundial, mais aussi par des défenseurs (Thuram, Sagna), des milieux (Vercruysse, Herbet, Ferreri), des attaquants (Malouda, Bellone, Ben Tifour...). Steven Nzonzi en a hérité en 2018, et c’est Jordan Veretout qui le portera, certainement sur le banc.

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Jusqu’en 1986, le 16 était attribué à un joueur de champ. Puis Barthez l’a récupéré, gardé trois fois et transmis au deuxième gardien. Après avoir manqué 2014 sur blessure, Steve Mandanda l’a récupéré et l’a gardé lors des deux éditions suivantes.

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Trois grands buteurs en bleu se sont transmis le 17 : Just Fontaine, qui le portait en Suède, Bernard Lacombe avec lequel il a marqué son but historique contre l’Italie en 1978 et Jean-Pierre Papin. En marquant le millième but des Bleus contre le Brésil en 1998 (encore une année en 8), Petit l’a définitivement fait entrer dans l’histoire. Saliba en fera-t-il autant ?

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Kopa n’a jamais porté le 10 en Coupe du monde. C’était le 18, aussi bien en 1954 qu’en 1958. Nabil Fekir n’a eu que six prédécesseurs avec ce numéro qui porte chance, puisque outre Dominique Rocheteau, qui l’a endossé trois fois, deux remplaçants ont bénéficié des circonstances pour se faire une place en finale mondiale (Lebœuf et Alou Diarra), sans compter Moussa Sissoko qui a joué la finale de l’Euro avec.

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Comme le 15, le 19 est un tout terrain qui a voyagé en défense (Sagnol) au milieu (Diaby, Karembeu, Leblond, Pogba) ou en attaque (Oliver, Robuschi, Six, Stopyra). Avec Djibril Sidibé, il est revenu au poste de latéral droit en 2018, puis Karim Benzema l’a récupéré en 2021, le 9 étant déjà pris, tout comme le 10, deux numéros qu’il avait endossés avant sa mise à l’écart en 2015. Mais il ne le portera pas, puisqu’il est forfait sur blessure trois jours avant le premier match. Pour lui, la Coupe du monde s’est terminée avant même d’avoir commencé. Mais comme il n’a pas été remplacé, j’ai décidé de le laisser dans ce visuel.

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Hormis Roger Piantoni en 1958, le 20 est un numéro de remplaçant. Rouyer, Xuereb et Thauvin ont très peu joué avec, Valbuena pas du tout, et Trezeguet, qui l’a porté trois fois, n’a été titulaire qu’en 2002, sans réussite. Coman devrait avoir un peu plus de temps de jeu avec.

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C’est le numéro porté par Jean Vincent en Suède, puis qui a été récupéré par quatre gardiens aux fortunes diverses (Carnus et Bergeroo n’ont pas joué, contrairement à Bertrand-Demanes, titulaire en 1978, et Castaneda, remplaçant en 1982). Lucas Hernandez l’a récupéré suite au forfait de Laurent Koscielny. Il le garde en 2022.

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Ce numéro qui a été longtemps le dernier de la liste a révélé deux surprises : le gardien monégasque Jean-Luc Ettori en 1982, titularisé à la surprise générale, et Franck Ribéry en 2006. Personne ne l’a porté deux fois. Après Benjamin Mendy, Théo Hernandez en hérite.

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Ce n’est qu’en 2002 que la FIFA a autorisé un 23e joueur, permettant de doubler tous les postes en plus du troisième gardien. Mieux vaut ne pas avoir d’ambition avec ce numéro-là : ses quatre propriétaires ne sont jamais sortis du banc.

(24)
Apparu lors de l’Euro 21, le numéro 24 sera porté par Ibrahima Konaté. Logiquement, on pourrait penser que les porteurs des trois derniers numéros de la liste seront ceux qui joueront le moins.

(25)
Même chose que pour le précédent. Eduardo Camavinga, après des débuts très précoces en 2020, s’est éloigné des Bleus avant de les retrouver en septembre. C’était tellement improbable qu’il se contente sûrement d’un numéro de fond de liste.

(26)
A l’Euro 2020, Marcus Thuram était déjà là, et il portait le numéro 26. Il le garde donc au Qatar, en espérant avoir plus de temps de jeu que l’an dernier (11 minutes en prolongations face à la Suisse).

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