[905] Grèce-France (2-2) : ils auront touché du bois

Publié le 22 novembre 2023 - Bruno Colombari

Sans doute parce que finir les qualifications avec huit victoires aurait réveillé les échecs des Euros 1992 et 2004, les Bleus ont partagé les points à Athènes, en trouvant quatre fois les poteaux.

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Le résultat était-il prévisible ?

Historiquement, après un gros score victorieux (plus de cinq buts d’écart), les Bleus enchaînent par une courte victoire. Mais avec huit changements par rapport à la composition de départ à Nice, l’équipe de France, déjà qualifiée, assurée de la première place et d’être tête de série pour le tirage au sort de l’Euro (le 2 décembre), n’avait plus grand chose à montrer en Grèce face à une sélection qui lui avait déjà posé problème en juin.

Si une courte victoire, par un ou deux buts d’écart, semblait probable, encore fallait-il se donner les moyens de l’obtenir et de la préserver. Le but de Kolo Muani avant la pause avait permis de faire la moitié du chemin, mais le gros trou d’air autour de l’heure de jeu a ruiné les efforts précédents. C’est au moins la confirmation de ce qu’on savait déjà : si Didier Deschamps peut aligner plusieurs équipes différentes, celle des titulaires est quand même largement au-dessus.

L’équipe est-elle en progrès ?

Le manque d’enjeu de ce match (hormis celui de finir la phase qualificative par une huitième victoire en huit rencontres) et la rotation annoncée par le sélectionneur ne permettent pas de tracer une quelconque continuité avec la victoire sur Gibraltar. Il y avait des places à prendre dans la liste des 23 à l’Euro, même en tenant compte des forfaits de Pavard, Konaté, Tchouaméni ou Camavinga qui seront certainement du voyage en Allemagne en juin 2024. Mais la fatigue, la proximité des matchs en club, la crainte de la blessure à un moment de la saison où les joueurs sont plus exposés a abouti à une prestation plutôt terne, sans grande cohérence.

Quels sont les joueurs en vue ?

Youssouf Fofana avait tout à gagner lors de cette titularisation à Athènes, bien aidé il est vrai par la sortie sur blessure de Warren Zaïre-Emery. Déjà buteur à Nice contre Gibraltar d’une frappe de l’extérieur de la surface, il a récidivé en Grèce, d’un tir violent que Vlachodimos n’a pu détourner. Au-delà de ça, il a été omniprésent dans l’entrejeu et donné quelques passes longues qui auraient pu être décisives, notamment celle pour Antoine Griezmann la 33e.

Randal Kolo Muani, dont les prestations en Bleu depuis la Coupe du monde étaient décevantes, a au moins eu le mérite d’ouvrir le score d’un tir puissant à angle fermé sur une belle déviation de Giroud, lors d’une rarissime fois où les deux attaquants ont combiné. Mais pour le reste, ça reste un peu léger.

Antoine Griezmann, même s’il n’a pas marqué ni donné de passe décisive, a été très actif jusqu’à la mi-temps sans être payé en retour. On a bien cru au but quand il a trouvé le poteau de Vlachodimos à la 33e, et il a aussi vu sa frappe de vingt mètres claquée par le gardien grec. Il a même piqué un ballon chaud à Ioannidis devant la surface française, comme un défenseur central. On l’a moins vu après la pause.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Jules Koundé a déçu à droite de la défense, surtout comparé aux prestations précédentes de Jonathan Clauss, qui en a plus montré que lui en moins d’une demi-heure après sa rentrée. Vu l’embouteillage dans l’axe droit de la défense (Konaté, Pavard, Saliba), le Barcelonais va avoir du mal à garder sa place en juin prochain.

Ousmane Dembélé avait l’occasion de confirmer sa bonne rentrée contre Gibraltar, mais il a encore perdu de nombreux ballons et fait de mauvais choix en attaque, sans jamais trouver Giroud ou Kolo Muani dans de bonnes positions. Il a la confiance de Deschamps, mais elle n’est sans doute pas illimitée.

William Saliba continue sa relation compliquée avec les Bleus, alors qu’il est bien plus serein et efficace sous le maillot d’Arsenal. A Athènes, il a encore fait preuve de fébrilité et sa responsabilité est engagée sur les deux buts grecs.

C’est guère mieux pour Lucas Hernandez, qui perd le ballon qui amène le but de l’égalisation, et qui a laissé trop d’espaces sur les contres grecs.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

On ne les connaît pas encore. Il est question d’un amical face à l’Allemagne, mais le calendrier des deux amicaux de fin mars n’est pas calé. Ce ne sera évidemment pas contre les équipes concernées par les barrages pour l’Euro, qui joueront en même temps. Comme les Sud-Américains ne joueront pas pour les qualifications de la Coupe du monde 2026, ils seront disponibles en amical. Pourquoi pas un France-Brésil ? Le dernier remonte à mars 2015, ce qui fera neuf ans.

Auparavant, il y aura le tirage de l’Euro 2024, le 2 décembre prochain à 18h. La France sera l’un des 6 têtes de série, et sera donc sûre d’éviter les cinq autres au premier tour (Allemagne, Portugal, Espagne, Belgique et Angleterre. Elle pourrait retrouver un groupe identique à celui de 2008 (mauvais souvenir) avec la Roumanie, les Pays-Bas et l’Italie. Ou un totalement inédit avec l’Autriche, la Slovénie et la Serbie. Nous en reparlerons bientôt.

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