Ces Bleus passés par le National

Publié le 16 mai 2024 - Matthieu Delahais

Tous les joueurs de l’équipe de France n’ont pas suivi la voie royale d’un centre de formation les menant des équipes de jeunes à l’équipe première. Certains ont dû passer par la voie détournée du National, ou de la D3 pour les plus anciens, avant de connaître l’élite puis le maillot de l’équipe de France. On compte parmi eux six champions du monde et même un ballon d’or.

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Guivarc’h, Lebœuf et Pirès, champions du monde 1998

Quatre ans avant de devenir champion du monde, Stéphane Guivarc’h fait ses gammes en national avec Guiguamp (33 matchs et 14 buts). Une dizaine d’années plus tôt, Frank Leboeuf se fait aussi les dents sur les terrains de ce qui est alors la troisième division (à Toulon B, Hyères et Meaux entre 1984 et 1988). Robert Pirès (débuts à Reims en D3 en 1991-1992), sans avoir joué la finale lors du premier titre mondial, est dans le même cas mais deux ans plus tard, il offre à David Trezeguet le but du titre européen. Leboeuf, depuis le banc de touche cette fois, est également sacré ce soir-là.

Giroud, Kanté et Sidibé, champions du monde 2018

En 2018, ce sont Olivier Giroud (passé par Istres en 2007-2008 avec 33 matchs et 14 buts) et N’Golo Kanté (37 rencontres et trois réalisations avec l’US Boulogne en 2012-2013) qui deviennent à leur tour champions du monde quelques années après avoir fait leurs gammes dans le troisième échelon du football français. Djibril Sidibé, qui ne foule pas la pelouse lors du sacre de Moscou, fait aussi ses premières armes en National (avec Troyes en 2009-2010).

Cinq autres joueurs passés par le National sont passés tout près d’un trophée. Le premier est Franck Ribéry, finaliste malheureux de la Coupe du monde 2006. Le bout en train des Bleus, appelé pour la première fois en sélection à l’occasion de cette compétition, joue en CFA avec Boulogne en 2000-2001 avec qui il monte en National. Il passe ensuite à Alès puis Brest, toujours en National, avant d’avoir sa chance en Ligue 1 avec Metz en 2004-2005.

Gignac, Koscielny et Jallet, vice-champions d’Europe en 2016

Laurent Koscielny, qui débute en Ligue 2 avec Guingamp passe ensuite par Tours entre 2007 et 2009 (la première année en National) avant de connaître l’élite à partir de 2009 sous les couleurs Lorient, et André-Pierre Gignac, qui évolue quelques mois avec Pau (2005-2006) en National, sont pour leur part défaits en finale de l’Euro 2016 face au Portugal. L’attaquant français a même la balle de victoire au bout du pied, mais son tir est repoussé par le montant lusitanien dans les dernières minutes du temps additionnel de la deuxième mi-temps.

C’est depuis le banc de touche que Christophe Jallet (en National avec Niort en 2005-2006) assiste à la désillusion de son équipe. Enfin, Randal Kolo Muani, qui a aussi eu au bout du pied une balle de match mais lors de la finale de la Coupe du monde 2022 pour sa part, a passé quelques mois à l’US Boulogne en 2019-2020 avant de rejoindre la Bundesliga et voir sa carrière décoller.

Papin, de la D3 au Ballon d’or

Parmi les Bleus les plus illustres passés par la troisième division, on ne peut occulter le nom de Jean-Pierre Papin. C’est à Valenciennes, en 1980-1981 que le futur buteur découvre le haut niveau avant de partir trois ans à l’INF Vichy (49 matchs, 13 buts). Dix ans après ses débuts en troisième division, il remporte le Ballon d’or.

On peut également citer Xavier Gravelaine (Pau 1988-1989), Daniel Moreira (Valenciennes 1995-1996), Steve Savidan (Angers 1997-1999 puis Angoulême 2003-2004 et Valenciennes 2004-2005), Rod Fanni (FC Martigues 1999-2000), Julien Faubert (Cannes entre 2003 et 2005), Stéphane Ruffier (Bayonne 2005-2006), Mathieu Valbuena (Libourne-Saint-Seurin 2005-2006) ou plus récemment Jonathan Clauss (Avranches 2016-2017). David Ginola (Nice en 1983-1984 puis Toulon entre 1984 et 1986) joue aussi trois saisons à cet échelon mais c’était une époque où les équipes réserves des clubs professionnels pouvaient évoluer à ce niveau.

Evra et Schneiderlin l’ont fait à l’étranger

L’arrêt Bosman qui voit les footballeurs français s’exporter permet à deux Bleus d’évoluer dans les équivalents du National à l’étranger. Patrice Evra (vice-champion d’Europe en 2016) passe par Marsala en 1998-1999 en série C1 italienne. C’est à Southampton, d’abord en championship (équivalent de la Ligue 2) puis en League One (équivalent du National) pendant deux saisons (2009 à 2011) que Morgan Schneiderlin se fait un nom outre-Manche.

Enfin, si passer du National à l’équipe de France ressemble à un grand saut, quelques joueurs réalisent un écart encore plus grand. Wissam Ben Yedder, qui commence par pratiquer le futsal, démarre le football à onze en CFA avec Alfortville (2009-2010) tout comme Ruben Aguilar (Grenoble, 2013-2014) ou le champion du monde Adil Rami (Fréjus 2003-2006). Quant au réunionnais Guillaume Hoarau, il est repéré par Le Havre alors qu’il évolue en Régionale 1 avec la Jeunesse Sportive saint-pierroise (2002-2003).

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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