Tableaux de bord 738 après France-Croatie (0-0)

Publié le 30 mars 2011 - Bruno Colombari

Le retour du 0-0, Malouda dans le top 20, Mexès-Rami à double tour, un amical à contretemps et toujours pas de défaite contre la Croatie : les stats à retenir après le 738ème match des Bleus.

4 minutes de lecture

Zéro-zéro, le retour

Le dernier en date remontait à près de dix mois, contre l’Uruguay en Afrique du Sud. Et l’avant-dernier à novembre 2008, contre... l’Uruguay, au stade de France. Grande spécialité des années Jacquet (9 entre janvier 1994 et juillet 1998), le score nul et vierge s’était fait plus rare dans la période Lemerre (5 entre août 1998 et juin 2002, pour le même nombre de matches, soit 53) avant de quasi-disparaître pendant l’ère Santini (2 fois en 28 matches entre 2002 et 2004), puis de revenir en force au début de l’époque Domenech (quatre sur les huit premiers matches en 2004-2005, puis six sur les 71 suivants entre 2005 et 2010).

Invincibilité

Le duo Mexès-Rami avait eu des débuts difficiles contre la Norvège en août et dans une moindre mesure contre la Biélorussie en septembre. Mais depuis, en sept matches joués, les deux défenseurs centraux n’ont jamais concédé de but quand ils étaient alignés ensemble. Celui marqué par Peter Crouch en fin de rencontre contre l’Angleterre l’a été bien après la sortie de Mexès, remplacé par Sakho. Autant dire que ce dernier devra encore patienter, de même que Laurent Koscielny.

Séries en cours

Pas de septième victoire d’affilée, et donc pas d’année 2011 sans faute. Mais deux séries sont encore en jeu : celle de matches sans défaite, qui reste encore modeste (7) mais qui ne fait pas de mal après une période 2008-2010 calamiteuse. Et celle de matches sans prendre de but : trois d’affilée, et encore peut-on regretter le but concédé à Peter Crouch évoqué ci-dessous, car c’est le seul des sept derniers matches.

Les joueurs au classement général

En rejoignant les 65 sélections de Marius Trésor (record en 1983), Florent Malouda intègre le top 20. Il est suivi d’assez loin par Franck Ribéry (qui devrait finir par le rattraper, surtout s’il joue à la même place) qui côtoie provisoirement Eric Abidal, Franck Lebœuf et Joël Bats. Avec 35 sélections, Karim Benzema a déjà fait aussi bien que trois anciens, Georges Lech, Raymond Kaelbel et Paul Nicolas. Les deux latéraux, Gaël Clichy et Anthony Réveillère, franchissent ensemble et avec le même statut de remplaçant la barre des dix sélections où ils retrouvent, entre autres, Fleury Di Nallo et le premier buteur de la coupe du monde, Lucien Laurent. Enfin, on peut noter que le palmarès d’international d’Adil Rami est exactement le même que celui de Laurent Blanc sélectionneur, à savoir neuf matches joués, six victoires, un nul et deux défaites.

Un amical après un match de compétition

Jouer en amical quatre jours après un match de compétition est une bizarrerie du calendrier international. La logique voudrait plutôt que le match sans enjeu serve à préparer celui qui va compter. Mais peut-on sérieusement penser que le France-Croatie du 29 mars aura préparé le Biélorussie-France du 3 juin, soit 66 jours plus tard ?

Cette configuration étrange n’est pas la première dans l’histoire des Bleus, mais elle reste exceptionnelle. Depuis que les matches internationaux sont regroupés par deux pendant les phases qualificatives (1998), c’est arrivé deux fois. Le 14 octobre 2008, les Bleus recevaient la Tunisie (3-1) trois jours après avoir obtenu le nul à Constanta face à la Roumanie (2-2). Et le 28 mars 2007, ils recevaient l’Autriche (1-0) après une victoire à Kaunas contre la Lituanie (1-0). C’était d’ailleurs l’occasion pour Benzema et Nasri de faire leurs grands débuts intérnationaux, le second offrant au premier le seul but du match.

Bilan des France-Croatie

L’équipe nationale de Croatie fait partie des jeunes sélections européennes, puisqu’elle a disputé sa première rencontre officielle en 1992. Sa route croise celle des Bleus lors de la coupe du monde 1998, où les Croates éliminent l’Allemagne en quarts de finale (3-0). Suker ouvre le score face à Barthez, juste avant l’égalisation de Thuram, puis le but victorieux du même. La revanche a lieu en novembre 1999 et les Bleus l’emportent alors largement (3-0) avec des buts de Pires, Maurice et Vairelles (et Porato dans les cages !).

En mai 2000 a lieu le seul Croatie-France de l’histoire à ce jour, à Zagreb, avec une nouvelle victoire française grâce à des buts de Pires et Trezeguet. Il faudra attendre l’Euro 2004 au Portugal pour voir la Croatie faire enfin jeu égal à Leira (2-2) après avoir égalisé puis pris l’avantage en quatre minutes dans une défense française en perdition. Trezeguet avait rétabli l’équilibre en s’aidant de la main avant de marquer dans le but vide, comme quoi Henry n’a rien inventé.
 

17 juin 2004, France-Croatie à Leira (2-2)

Bilic-Blanc, destins croisés

Les deux sélectionneurs se sont chaleureusement salués avant et après le match mardi soir, comme de vieux copains qui ne se seraient pas vus depuis bientôt treize ans et qui auraient plein de choses à se raconter. Et pour cause...

8 juillet 1998, sur le coup des 22h30 au stade de France : il reste un peu plus d’un quart d’heure à jouer pour une place en finale mondiale. Poussé par l’invraisemblable doublé de Lilian Thuram, les Bleus pressent la Croatie et semblent proches d’un troisième but qui assurerait la qualification. Sur un coup-franc venu de la gauche tiré par Zidane, Blanc et Bilic s’accrochent dans la surface. Le Croate s’écroule, Blanc est exclu et manquera la finale.

Bilic jouera pour sa part la troisième place, qu’il obtiendra en battant les Pays-Bas au Parc (2-1). Mais sa carrière internationale touche à sa fin : il joue son 44ème et dernier match en sélection en septembre 1999, avant même la revanche de la demi-finale jouée en novembre cette année-là (remportée par la France 3-0). Il se retire définitivement deux ans plus tard, à l’été 2001.

Il entraîne ensuite Hajduk Split en 2002-2003, puis se voit confier la sélection espoirs en 2004. Il remplace Kranjcar comme sélectionneur national croate à 38 ans en 2006, qualifie son pays pour l’Euro 2008 (défaite en quarts de finale contre la Turquie) mais échoue en phase qualificative pour la coupe du monde 2010.

La trajectoire de Laurent Blanc, pourtant plus âgé de trois ans, est plus riche : après la coupe du monde, Blanc dispute l’Euro 2000 qu’il remporte en jouant cette fois la finale (2-1 contre l’Italie). Il quitte les Bleus en septembre, mais pousuit sa brillante carrière à l’Inter Milan (1999-2001) puis à Manchester United (2001-2003) après que Roland Courbis l’ait déclaré fini suite à la finale de la coupe UEFA Parme-OM en mai 1999...

Longtemps pressenti pour devenir le sélectionneur national, Laurent Blanc postule à l’été 2004 où il est mis en concurrence avec Jean Tigana. La Fédération choisira finalement Raymond Domenech. Blanc est appelé par Bordeaux en 2007, avec qui il devient champion de France deux ans plus tard. Il est finalement nommé sélectionneur à 44 ans.

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