Depuis son arrivée en équipe de France en mars 2014, Antoine Griezmann n’a laissé que neuf maillots floqués du 7 à Rémi Cabella, Alexandre Lacazette et Nabil Fekir : à partir du moment où il l’a endossé, en septembre 2015, plus personne d’autre que lui ne l’a porté. Et pour cause : l’attaquant de l’Atlético de Madrid a joué tous les matchs depuis juin 2017, et il était sur la feuille de ceux qu’il n’a pas disputés. Il faudra donc attendre qu’il soit forfait pour un rassemblement ou une phase finale, ce qu’évidemment on ne lui souhaite pas, pour voir le prochain numéro 7 en sélection.

Avec 101 maillots 7 floqués à son nom, Griezmann détient désormais le record pour ce maillot en équipe de France, en faisant tomber celui détenu par Didier Deschamps (96).

Sachant qu’Antoine Griezmann, qui nous a épargné les bêtises marketing du genre AG7 (mais il s’est rattrapé par ses fantaisies capillaires), n’a porté le numéro de George Best, David Beckham ou Cristiano Ronaldo qu’à sa onzième sélection, contre le Portugal à Lisbonne en septembre 2015, lesquels lui ont été attribués avant ?

En fait il n’y en a qu’un seul, et c’est le 11, celui qu’il avait sur le dos lorsqu’il a fais ses grands débuts en Bleu en mars 2014 contre les Pays-Bas et qu’il a gardé lors de la Coupe du monde au Brésil trois mois plus tard. Le numéro 7 face aux Néerlandais, c’était Franck Ribéry, entré à la 63e minute. Griezmann sortira cinq minutes plus tard. C’est le seul temps de jeu commun entre les deux hommes, puisque Ribéry honorait ce soir-là sa 81e et dernière sélection.

On constatera au passage que de même que l’actuel numéro 10 des Bleus, Kylian Mbappé, n’est pas un meneur de jeu, le numéro 7 n’est pas un ailier droit, mais plutôt un milieu offensif axial évoluant soit derrière deux pointes, soit avec deux joueurs de couloirs derrière un attaquant axial. Donc ce qu’on appelait il y a trente ans un numéro 10, en fait.

Des trois porteurs du 7 alternatifs avant Griezmann, ni Alexandre Lacazette ni Nabil Fekir ne sont des attaquants de couloir. Rémi Cabella, à la rigueur. On ne peut pas dire, au contraire de leur prédécesseur, que ce numéro leur ait porté chance : Nabil Fekir a certes été champion du monde en 2018, mais avec un temps de jeu famélique (69 minutes pour 6 entrées en jeu) et depuis la fin de l’année 2019 il n’a disputé que 12 minutes. Alexandre Lacazette a disparu des radars depuis novembre 2017 (où il avait pourtant signé un doublé contre l’Allemagne) et Rémi Cabella ne compte que quatre sélections, toutes en 2014.