L’une des équipes les plus inexpérimentées de Didier Deschamps, les débuts compliqués de Chevalier, la tête de Mateta, le dixième renouvellement intégral d’un match à l’autre : les tableaux de bord n’ont pas fait le voyage pour rien.
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La question : était-ce l’équipe la plus inexpérimentée de Deschamps ?
Avec 25 ans et 4 mois de moyenne d’âge (25,34), les titulaires étaient sensiblement plus jeunes que la moyenne de l’ère Deschamps (27 ans). Pour trouver un onze de départ plus jeune, il faut remonter à juin 2019 contre la Bolivie en amical (24,92). Parmi les trois autres matchs à moins de 25 ans de moyenne, il y avait aussi celui contre l’Australie à la Coupe du monde 2018 (24,52). C’est le dixième match avec la plus basse moyenne d’âge des titulaires au 21e siècle (et le troisième en compétition).
Au cumul de sélections, l’écart est encore plus net, puisqu’ il est de 150 pour les onze titulaires avant le match, contre une moyenne de 399 depuis 2012. Il n’y a eu que deux matchs avec un cumul inférieur, et c’était au début du mandat de Deschamps : face à l’Uruguay en juin 2013 (146) et contre le Danemark en mars 2015 (128). Comme il s’agissait de deux matchs amicaux, la rencontre de Bakou est donc celle avec l’effectif le plus inexpérimenté de l’ère Deschamps en compétition. C’est le sixième match avec le plus faible cumul de sélections des titulaires au 21e siècle (et le deuxième en compétition, après celui contre la Biélorussie en septembre 2010).
C’est flagrant sur le graphe, où seuls les frères Hernandez se situent dans le quart en haut à gauche, donc au-dessus des deux moyennes, alors que sept titulaires sont dans le quart en bas à droite (sous les deux moyennes, et dont six en dessous des 10 sélections, ce qui est énorme.
L’arbitre : Andris Treimanis (Lettonie)
Il a déjà arbitré les Bleus trois fois : le 25 mars 2017 pour la première sélection de Kylian Mbappé (Luxembourg, 3-1), le 7 octobre 2020 pour la centième de Giroud et les débuts de Mike Maignan (Ukraine, 7-1) et donc le 16 novembre 2025 contre l’Azerbaïdjan (3-1) pour la première cape de Lucas Chevalier.
C’est le huitième seulement de l’ère Deschamps, le précédent datant de novembre 2024 en Italie, pour l’ultime match de l’année aussi. Depuis 1920, c’est la 43e fois que les Bleus l’emportent sur cette marque, avec une préférence pour l’Italie (5 fois).
Ce n’est que la dixième fois dans l’histoire de l’équipe de France que les onze titulaires sont changés d’un match à l’autre. C’est arrivé cinq fois au 21e siècle, la dernière contre la Norvège en août 2010 pour les débuts de Laurent Blanc, dans le contexte particulier de l’après Knysna où l’ensemble des joueurs avait été suspendu provisoirement. En mai 2008, Raymond Domenech avait aussi intégralement fait tourner contre le Paraguay en amical. En Coupe des Confédérations, Jacques Santini avait fait tourner face à la Nouvelle-Zélande en juin 2003, comme l’avait fait Roger Lemerre en juin 2001 devant l’Australie. Au 20e siècle, cinq matchs avaient généré une rotation totale : celui contre le Danemark aux JO de 1908 (où deux équipes de France avaient été alignées), au match suivant en mai 1909 en raison d’un changement fédéral, en mars 1927 contre le Portugal, en décembre 1953 face au Luxembourg (avec une équipe de France Espoirs) et le match d’après contre l’Italie en mars 1954.
La capitale de l’Azerbaïdjan est la 193e destination des Bleus depuis 1904. Le premier match contre cet adversaire, à l’automne 1994, avait eu lieu en Turquie, à Trabzon, en raison du conflit avec l’Arménie. Ce n’est pas la destination européenne la plus à l’Est pour l’équipe de France, mais seules Iekaterinbourg (Russie) et Astana (Kazakhstan) étaient plus lointaines.
C’était la toute dernière sortie du kit 2024 tout blanc avec ses drôles de rayures bicolores qui descendaient jusqu’au short. Pas une grande réussite esthétique, qui aura un bilan contrasté avec quatre victoires, un nul et deux défaites. Le maillot blanc tout seul (porté aussi avec un short bleu, ce qui était déjà mieux) compte pour sa part neuf victoires en quinze matchs.
Le 41e but d’un adversaire contre son camp, le quatrième d’un gardien
On en va pas vous demander de retenir son nom, mais Shakhrudin Magomedaliyev est devenu le 41e auteur d’un CSC pour l’équipe de France, en déviant dans son but un ballon qui avait rebondi sur le genou de Khephren Thuram, à la 45e minute. Dans la série des gardiens à CSC, il succède ainsi à l’Italien Guglielmo Vicario en novembre 2024, au Croate Dominik Livakovic en septembre 2020 ou au Hondurien Noel Valladares en juin 2014.
Le 949e Bleu est donc aussi le 81e gardien, et c’est donc Lucas Chevalier qui s’y est collé. Les joueurs azerbaïdjanais n’ont guère été impressionnés, puisqu’ils ont marqué après 184 secondes (au début de la quatrième minute), ce qui fait du Parisien l’un des six débutants à avoir encaissé un but le plus rapidement, et le plus précoce depuis 1935. Et encore, si Charles Berthelot l’avait fait dès la 1ère minute en 1923, pour Raymond Frémont (3e), Alex Thépot, René Llense ou Jean Loubière (4e), le minutage très approximatif de l’avant-guerre ne nous aide pas. On se souviendra toutefois qu’il n’avait fallu que sept minutes à Mike Maignan pour encaisser son premier but, face à l’Ukraine en 2020, après son entrée en début de deuxième mi-temps.
Après Jean-Philippe Mateta en Islande, c’est Maghnes Akliouche qui entre dans le tableau des buteurs grâce à sa réalisation de la 30e minute, sur un centre de Malo Gusto (double passeur décisif, au passage, comme Lucas Digne contre l’Italie en novembre 2024). Il est donc le 359e. Khephren Thuram a bien cru être le 360e, mais son but a été refusé pour une main pas évidente du tout de Hugo Ekitiké, et son deuxième a été attribué au gardien adverse. Quant à Malo Gusto, sa frappe a été touchée au passage par la main de Christopher Nkunku.
Jean-Philippe Mateta, qui a marqué autant de buts en trois matchs (dont un remplaçant) que Marcus Thuram en 30, est devenu le 109e à le faire de la tête. S’il veut faire aussi bien qu’Olivier Giroud, le recordman du genre, il lui en reste une quinzaine à réussir.
Avec seulement sept buts cumulés par les titulaires avant le match, l’équipe de France alignée à Bakou était la plus légère offensivement de l’ère Deschamps : c’est l’équivalent du nombre de buts marqués par Mbappé en sélection en 2025 ! Pour trouver moins au 21e siècle, il faut remonter à juin 2011 lors de Ukraine-France (1 but, pour Loïc Rémy), ce qui n’avait pas empêché les Bleus de l’emporter 4-1, avec trois néo-buteurs (Kaboul, Gameiro et Martin).
Les données à retenir sous forme de tableau. Les feuilles de match récentes sont accessibles également depuis le tableau des matchs, en cliquant sur le numéro du match (première colonne).
[931] Azerbaïdjan 1-3 France
Qualifications Coupe du monde 2026
13 novembre 2025, 20h45 - Bakou, Tofiq Bahramov Republican Stadium, 29.700 spectateurs
arbitre : Andris Treimanis (Lettonie)
sélectionneur : Didier Deschamps - 175e match, 57 ans
disposition : 4-4-2
Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.