2017, un bilan en bleu (5/6) : l’attaque

Publié le 16 décembre 2017 - Bruno Colombari - 2

Un de perdu (Gignac), un de retrouvé (Lacazette), deux nouveaux (Thauvin et Mbappé) et neuf de 2016 : Didier Deschamps a vu le champ des possibles s’élargir en attaque cette année. Maintenant, il va falloir choisir.

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Le temps de jeu (en minutes) des titulaires est indiqué en blanc sur fond bleu (victoire), gris (nul) ou rouge (défaite). Celui des remplaçants est indiqué sur fond blanc selon le même code couleur. Le temps de jeu cumulé sur l’année est reporté en bout de ligne à droite. Les joueurs sont listés par ordre d’apparition (en haut, les titulaires lors du premier match de l’année, en bas les joueurs appelés en fin d’année).

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Avec douze attaquants (même si le 4-2-3-1 nous incite à classer dans cette catégorie des milieux offensifs comme Nabil Fekir, Dimitri Payet ou Thomas Lemar), Didier Deschamps a fait mieux qu’en 2016 (10) et 2015 (11). Par rapport à l’an dernier, il a perdu André-Pierre Gignac, retrouvé Alexandre Lacazette et appelé Florian Thauvin et Kylian Mbappé. Les neuf autres étaient tous là en 2016, preuve de la recherche d’un minimum de continuité.

Si aucun attaquant n’a participé à tous les matchs, un trio se détache : Antoine Griezmann (10 sélections dont neuf titularisations, 750 minutes de jeu), Olivier Giroud (10 matchs dont huit comme titulaire, 632 minutes) et Kylian Mbappé (10 capes, six fois titulaire, 544 minutes). Autant les deux premiers étaient prévisibles, autant personne n’avait vu venir le troisième en début d’année. Même pas lui.

Pour autant, ces trois-là — qui n’ont débuté ensemble que deux fois, contre le Luxembourg et face au pays de Galles — sont loin d’avoir monopolisé le secteur offensif des Bleus en 2017. Le 4-2-3-1 adopté par Deschamps offre ainsi une quatrième place, que se sont partagés Thomas Lemar (4 titularisations, 8 matchs), Dimitri Payet (3 titularisations en cinq rencontres), Ousmane Dembélé (3 sur 4) et Kingsley Coman (3 sur 4).

Olivier Giroud est encore là

Comme en 2015 et en 2016, il finit meilleur buteur des Bleus avec huit réalisations, parmi lesquelles sont premier triplé en sélection contre le Paraguay en juin. C’est probablement la dernière année complète de l’attaquant d’Arsenal en équipe de France. La concurrence ne vient plus de Karim Benzema, que le sélectionneur semble décider à maintenir à l’écart du groupe, mais de la jeune génération qui arrive en force. La chance de Giroud, c’est d’être désormais à la tête d’un capital buts (29, septième meilleur buteur en bleu) qui le légitime comme titulaire. Et aussi d’avoir un profil de remiser/joueur de tête sans équivalent actuellement en sélection. Si la concurrence ne se fait pas trop forte d’ici l’été, il a de très grandes chances d’aller en Russie, à condition qu’il trouve un club lui assurant un minimum de temps de jeu.


 

Antoine Griezmann, l’année décisive

Après un premier semestre 2017 très maussade, où ses coupes de cheveux ont plus fait de buzz que ses exploits sur le terrain, Griezmann a rappelé à tout le monde qu’il était le leader technique de la sélection à l’automne. Avec encore des hauts et des bas (comme à Toulouse ou à Sofia), mais sa capacité à combiner avec ses coéquipiers de l’attaque et son abattage qui le poussent à revenir chercher le ballon très bas, sans même parler de sa technique étincelante, le rendent plus que jamais indispensable. Il aura 27 ans en mars prochain, et entrera alors dans la plénitude de sa carrière.


 

Kylian Mbappé, le pied dans la porte

On ne va pas revenir sur ses stats phénoménales, on l’a déjà suffisamment fait ici (Arsène Wenger, l’homme qui ne voulait pas des Bleus). A 19 ans (le 20 décembre), l’attaquant du PSG a fait de Clairefontaine sa résidence secondaire, et pas seulement pour ses qualités techniques : son intelligence, sa capacité d’adaptation et sa maturité en font déjà un joueur indispensable aux Bleus. Titulaire ? La question mérite d’être posée, Mbappé ayant plutôt peiné aligné dès le coup d’envoi (contre l’Espagne, le Luxembourg et la Bulgarie), son seul vrai bon match avec ce statut étant celui contre l’Angleterre en juin.


 

Thomas Lemar a dépassé Payet

Dans le rôle du quatrième homme, le Monégasque a lui aussi connu une progression fulgurante. S’il lui a fallu quatre sélections de rodage (en comptant ses débuts en novembre 2016 contre la Côte d’Ivoire) avec des bouts de matchs grappillés, il s’est installé dans le costume de titulaire dès le mois de juin et ne l’a jamais rendu à Dimitri Payet. Et quand il a été forfait sur blessure en novembre, ce sont Kingsley Coman et Anthony Martial qui ont assuré le relais.


 

Les anciens jeunes (provisoirement ?) éclipsés

L’arrivée fracassante de Lemar et Mbappé a fait des dégâts : les pépites de 2015 (Fekir, Martial et Coman) et de 2016 (Dembélé) ont dû prendre leur mal en patience. Le dernier, qui semblait former un duo de choc avec Mbappé, a manqué tout l’automne sur blessure et ne devrait reprendre le jeu que début 2018. Les trois autres n’ont pas vraiment profité de l’aubaine. Kingsley Coman a été appelé quatre fois à droite, mais ses prestations ont été insuffisantes. Nabil Fekir, qui avait 52 minute de temps de jeu en 2016, a à peine dépassé la demi-heure en 2017, et ne semble pas spécialement concerné. Le plus intéressant des trois est sans doute Anthony Martial, dont la prestation brillante face à l’Allemagne (où il a disputé pour un match entier la première fois de sa carrière internationale) pourrait donner des idées à Deschamps.


 

Thauvin, Gameiro, Lacazette sur des strapontins

En Russie, il n’y aura probablement que huit places à pourvoir en attaque. Kevin Gameiro semble désormais très loin avec une seule sélection en 2017, contre l’Espagne en mars. Florian Thauvin n’a disputé que seize minutes en deux fois (Paraguay et pays de Galles). Alexandre Lacazette, grâce à son doublé en Allemagne, a des chances plus sérieuses que les autres à condition de confirmer au printemps les promesses de Cologne.

A sept mois de la Coupe du monde, alors que le statut de Griezmann, Giroud, Mbappé, Dembélé et Lemar semble assuré, les trois places restantes se joueront probablement entre Coman, Martial et Lacazette d’un côté (celui des probables), Fekir, Payet et Thauvin de l’autre. Rarement sans doute dans l’histoire des Bleus un sélectionneur a-t-il eu un choix aussi riche.

Vos commentaires

  • Le 15 janvier 2018 à 11:52, par Christophe En réponse à : 2017, un bilan en bleu (5/6) : l’attaque

    Pourquoi pensez-vous que Deschamps partira pour la Russie avec 8 attaquants ?
    En 2014 et 2016, sa liste consistait de 3 gardiens, 8 défensifs, 8 millieux et 6 attaquants. Je pense qu’il gardera cette structure.

  • Le 22 janvier 2018 à 15:43, par Bruno Colombari En réponse à : 2017, un bilan en bleu (5/6) : l’attaque

    Disons que définition milieux/attaquants n’est pas très précise. Sur les listes récentes, Deschamps avait tendance à mettre en milieu plutôt des 6 et de 8 et dans les attaquants des milieux offensifs (genre Thauvin, Lemar et Payet) : voir sur le site de la FFF pour France-Allemagne 2017. J’ai donc gardé ce principe.

    Et sinon, 3+8+8+6=25, donc c’était plutôt 3+8+6+6 !

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