Histoire des France-Bulgarie (1/2) : bons baisers de Sofia

Publié le 29 septembre 2016 - Bruno Colombari

Entre 1932 et 1971, le bilan est équilibré avec cinq victoires partout et deux nuls. Mais les déplacements à Sofia après-guerre seront autant de chemins de croix pour des Bleus qui ne peuvent plus voir Vasil Levski en peinture.

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Tout commence en juin 1932 par une tournée dans les Balkans, autant dire à l’autre bout du continent. Hormis le déplacement homérique en Uruguay deux ans plus tôt, les Bleus n’ont pas l’habitude de voyager loin. Après une halte à Belgrade, ils atteignent Sofia le 9 juin et rencontrent la Bulgarie sur un terrain complètement noyé sous des trombes d’eau, au stade Younak. Ça ne gêne pas outre mesure les Français qui pataugent comme des canards dans une mare et en profitent pour planter cinq buts (dont un quadruplé de Jean Sécember), jusqu’à ce que les Bulgares décident que ça va bien comme ça et démontent le gardien André Tassin, remplacé à l’heure de jeu par Raoul Chaisaz. Asen Pantchev ramène le score à 5-3. C’est la première victoire française à Sofia. A ce jour, c’est aussi la dernière. C’est aussi la seule fois où les Bulgares marqueront trois buts aux Français.

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Largov découpe le genou de Piantoni

La capitale bulgare et son stade Vasil Levski, du nom du révolutionnaire et héros national du 19e siècle, va devenir en effet un des pires coupe-gorge de l’histoire des Bleus. Les quatre déplacements suivants se solderont par autant de défaites, de polémiques et de coups fourrés. En octobre 1959, la grande équipe de France de Kopa, Fontaine, Vincent et Piantoni se fait marcher dessus par leurs hôtes, Dimitar Largov s’occupant personnellement du genou de Roger Piantoni qui ne s’en remettra jamais. Just Fontaine sera expulsé pour protestations après avoir été signalé hors-jeu, et la Bulgarie l’emporte 1-0. C’était un match amical.


 

Deux ans plus tard, en novembre 1961, c’est une place pour le Mondial chilien qui est en jeu. L’équipe de France a deux points d’avance sur la Bulgarie en arrivant à Sofia, et un nul la qualifierait. Kopa, malade, est forfait, et Vincent n’est pas retenu par le sélectionneur Georges Verriest. Un but français de Max Fulgenzi est refusé pour hors-jeu, et les Bulgares marquent à la 89e minute sur un coup-franc repris par Iliev alors que Kolev était hors-jeu. 0-1, et match d’appui à disputer un mois plus tard à Milan (il sera perdu sur le même score).

Autant croire au Père Noël

En septembre 1963, nouvelle victoire bulgare, toujours par 1-0, en huitièmes de finale aller de la coupe d’Europe des Nations. En plein marasme des années 60, les Bleus semblent pourtant aller mieux avec une qualification contre l’Angleterre et une courte défaite (2-3) contre le Brésil de Pelé. Mais suite au but précoce de Diev à la 24e, les Bulgares défendent et protègent le résultat.

Huit ans plus tard, en décembre 1971, la France doit l’emporter par cinq buts d’écart à Sofia pour espérer poursuivre sa route en championnat d’Europe. Autant croire au Père Noël, surtout avec une équipe composée de cinq défenseurs. Une fois que Jekov a ouvert le score, l’affaire est pliée et les Bulgares l’emportent 2-1.


 

Si les Bleus voyagent très mal, ils battent assez régulièrement les Bulgares à domicile. La première exception est un 2-2 en décembre 1957 au Parc avec la dernière apparition de Rachid Mekhloufi en bleu. Sortis sous les sifflets, les Français étaient loin de se douter de ce qui les attendait six mois plus tard en Suède. La deuxième prend la forme d’un nul insipide en avril 1971 à Rouen (1-1).

A la place de l’Autriche disparue

Le premier France-Bulgarie à la maison, en mars 1938, a pris des proportions tennistiques (6-1) avec deux doublés de Jean Nicolas et d’Alfred Aston, alors que l’Autriche, initialement invitée, avait déclaré forfait suite à son annexion par l’Allemagne nazie. En décembre 1960, le score est encore large (3-0) après une mi-temps fermée à double tour et en l’absence de Raymond Kopa.

Ce dernier est rappelé trois ans plus tard par Georges Verriest, avec qui il a un contentieux, exige des excuses et finit par décliner l’invitation. Il ne rejouera plus en équipe de France et les Bleus s’imposent sans lui (3-1).

En novembre 1971, l’équipe de France peine pour battre une faible Bulgarie qui ouvre le score sur un pénalty de Bonev avant de se faire prendre en contre et s’incliner (2-1). Ce résultat élimine les Vert et Blanc mais n’est pas suffisant pour qualifier les Bleus, comme on l’a vu plus haut.


 

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