Andreas Brehme, l’homme de Guadalajara

Publié le 20 février 2024 - Richard Coudrais

Le défenseur allemand Andreas Brehme est décédé à l’âge de 63 ans. S’il reste célèbre pour son penalty transformé en finale de la Coupe du monde 1990, les Français se souviennent surtout du but qui entraîna l’élimination des Bleus en 1986.

2 minutes de lecture

Le nom d’Andreas Brehme renvoie les fans de l’équipe de France à cette terrible demi-finale de Coupe du monde contre la RFA. Non pas celle de Séville, en 1982, mais celle de Guadalajara, quatre ans plus tard, où la revanche des Bleus tourna court.

Faute de main

Ce 25 juin 1986, après seulement neuf minutes, l’arrière latéral de Kaiserslautern envoie sur coup franc une frappe à ras de terre qui surprend Joël Bats. Le gardien français commet une faute de main et oblige son équipe à une course-poursuite sans issue.

Andreas Brehme, né le 9 novembre 1960 à Hambourg, avait commencé sa carrière internationale deux ans plus tôt, et la France déjà, s’était trouvée sur son chemin. Il connaît sa quatrième sélection à Strasbourg en avril 1984 à l’occasion d’un France-RFA amical, premières retrouvailles entre les deux formations depuis Séville. Le jeune défenseur de 23 ans y connait alors sa première défaite (1-0) avec la Mannschaft.

Quelques mois plus tard, il est de retour dans l’Hexagone pour l’Euro 1984 où la sélection allemande, alors tenante du titre, se montre peu à son avantage, étant sortie dès le premier tour. Andreas Brehme tire malgré tout son épingle du jeu. Il participe aux trois rencontres de la sélection allemande et est nommé parmi les meilleurs défenseurs du tournoi.

Une nuit à Rome

En 86 sélections (il terminera sa carrière internationale après la Coupe du monde 1994), Andreas Brehme a rencontré quatre fois l’équipe de France : A Strasbourg, à Guadalajara puis à Berlin durant l’été 1987 (un 2-1 expéditif pour les Allemands) et enfin à Montpellier en 1990 où les futurs champions du monde découvrent l’efficacité du duo Papin-Cantona (2-1 pour les Bleus).

La Coupe du monde italienne sera d’ailleurs le sommet de la carrière d’Andreas Brehme. Élu parmi les meilleurs défenseurs du tournoi, il s’est en outre distingué comme buteur. A nouveau auteur d’un coup franc victorieux en demi-finale, contre l’Angleterre cette fois, il est aussi l’auteur d’une merveille de frappe brossée à Milan contre les Pays-Bas en huitième de finale, puis, sans doute le but le plus important de sa carrière, d’un penalty transformé à Rome à cinq minutes de l’échéance d’une finale étouffante contre l’Argentine de Sergio Goycochea.

Sa carrière de joueur l’a successivement vu porter les maillots de Sarrebrück, de Kaiserslautern, du Bayern Munich, de l’Inter Milan et du Real Saragosse. Champion du monde 1990, il a également remporté la Coupe de l’UEFA un an plus tard avec l’Inter Milan, aux côtés de Lothar Matthaüs et Jürgen Klinsmann. Il est décédé le 20 février 2024 d’une crise cardiaque.

86 sélections, 4 matchs contre les Bleus, 1 but

Sel.MatchDateLieuEquipeScoreNote
4 Amical 18/04/1984 Strasbourg RFA 1-0
27 CM 1/2 25/06/1986 Guadalajara RFA 0-2 1 but
30 Amical 12/08/1987 Berlin RFA 1-2
48 Amical 28/02/1990 Montpellier RFA 2-1

pour finir...

L’un des 64 buteurs en finale de Coupe du monde

Les 22 finales mondiales depuis 1930 ont donné lieu à 83 buts (soit 3,77 buts par match, jolie moyenne), mais il n’y a que 64 buteurs différents. Ils sont 13 à avoir marqué plusieurs fois, le record étant détenu par le Français Kylian Mbappé (4) devant les Brésiliens Pelé et Vavá (Brésil), l’Anglais Geoff Hurst et le Français Zinédine Zidane (3). Viennent ensuite avec 2 buts les Italiens Gino Colaussi et Silvio Piola, les Allemands Helmut Rahn et Paul Breitner, les Argentins Mario Kempes et Lionel Messi, le Brésilien Ronaldo et le Croate Mario Mandzukic, qui a marqué des deux côtés en 2018 (seul auteur d’un but contre son camp en finale de Coupe du monde).

51 autres joueurs n’ont marqué qu’une fois, comme Andreas Brehme, dont les Français Emmanuel Petit, Antoine Griezmann et Paul Pogba, mais aussi de grands noms comme l’Argentin Guillermo Stabile, l’Uruguayen Juan Alberto Schiaffino, le Tchèque Josef Masopust, le Néerlandais Johann Neeskens, les Allemands Gerd Müller et Karl-Heinz Rummenigge... et d’autres beaucoup plus improbables comme l’Uruguayen Pablo Dorado, le Néerlandais Dick Nanninga, l’Argentin Jorge Luis Brown, les Allemands Wolfgang Weber et Mario Götze ou l’Italien Marco Materazzi.

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