Faire tourner ou pas au premier tour ? Le test comparatif depuis 1984

Publié le 28 février 2024 - Bruno Colombari - 3

Lors des phases finales d’Euro depuis 1984, comment les différents sélectionneurs ont utilisé les joueurs présents sur leur liste lors des trois matchs du premier tour ? Et quel sort attend ensuite ceux qui n’ont pas joué ?

Mise à jour d’un article initialement paru en juin 2016.
2 minutes de lecture

On ne connaît pas encore la liste des joueurs français pour l’Euro 2024, mais l’élargissement de celle-ci à 26 noms, couplé à la possibilité d’utiliser cinq remplaçants par match, a chamboulé la rotation que le sélectionneur s’autorise (ou pas) lors d’un premier tour de championnat d’Europe. Et la chose est valable aussi pour Didier Deschamps, même si depuis qu’il dirige les Bleus, ceux-ci ont (presque) toujours fait le plein lors des deux premiers matchs, l’exception étant celui contre la Hongrie en 2021 (1-1, après une victoire initiale face à l’Allemagne, 1-0).

Dans les schémas ci-dessous, les pastilles rouges indiquent le nombre de remplaçants non utilisés au premier tour, les bleues foncé les joueurs ayant disputé les trois matches en intégralité. En dessous, dans la colonne de droite, le temps de jeu éventuel lors des matchs suivants de ceux qui n’ont pas disputé le premier tour.

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2016 et 2021, années record pour les coiffeurs

Tout d’abord, rappelons que les Euro 1984 et 1992 se sont joués à 20, ceux de 1996 et 2000 à 22, ceux de 2004 à 2016 à 23 et celui de 2021 à 26. C’est d’ailleurs lors de ce dernier et de celui de 2000 que la rotation au premier tour a été la plus importante, avec 21 joueurs utilisés, mais en 2000, il n’y avait que Ramé qui n’avait pas joué. A l’inverse, 1992 est l’année où l’équipe a été le moins modifiée au premier tour, avec seulement 15 joueurs utilisés (sur 20). Si on regarde maintenant du côté des remplaçants non utilisés au premier tour, 2016 et 2020 se partagent un record, avec 7 joueurs qui ne sont pas sortis du banc (mais avec un nombre différent de joueurs utilisés, 16 contre 19).

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8 chances sur 27 de débuter après le premier tour

Dans les deux cas, deux de ces sept joueurs écartés ont eu du temps de jeu par la suite. Très conséquent pour Samuel Umtiti en 2016 (300 minutes), et moindre pour les trois autres, même si Clément Lenglet a eu droit à une mi-temps face à la Suisse en 2021, alors que Eliaquim Mangala (18 minutes) et Marcus Thuram (9) n’ont fait que passer.

Sur les 27 remplaçants non utilisés en phase de poule (dont 14 joueurs de champ et 13 gardiens), seuls quatre autres ont joué par la suite : il s’agit d’Anthony Réveillère et Laurent Koscielny en 2012 (90 minutes contre l’Espagne en quart), Jérôme Rothen en 2004 (11 minutes contre la Grèce en quart) et Sabri Lamouchi en 1996 (62 minutes en demi contre la République tchèque).

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Platini ne faisait pas tourner

Parmi les joueurs utilisés au premier tour, voyons maintenant combien ont joué tous les matches en entier (270 minutes). En 2016, c’était très simple : toute la ligne de défense, gardien compris, n’avait pas bougé lors des trois premières rencontres, alors qu’en 2021, Didier Deschamps s’était à nouveau appuyé sur 5 joueurs, dont seulement trois défenseurs (Kanté et Mbappé étant les deux autres). Ce qui explique sans doute la vulnérabilité défensive inhabituelle des Bleus en début de tournoi (6 buts encaissés lors des 4 matchs joués).

Michel Platini avait été encore plus conservateur en 1992, avec 8 joueurs à temps plein, contre 7 pour Michel Hidalgo en 1984 (parmi eux, les quatre milieux de terrain) et 6 pour Aimé Jacquet en 1996 (six futurs champions du monde). A l’inverse, Roger Lemerre a fait tourner presque tout le monde au premier tour en 2000, hormis Marcel Desailly.

On remarquera qu’il n’y a pas de lien de cause à effet entre l’importance de la rotation au premier tour et le résultat final : l’important est de gagner les deux premiers matchs, comme en 1984, 2000 ou 2016, où les Bleus ont atteint la finale. La rotation lors du troisième match est une conséquence de cet enchaînement de victoires, et pas une cause.

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